Marseille : une Cellule de citoyenneté et de tranquillité publique pour protéger les enfants et accompagner les parents

Publié le 27 juillet 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h30

La cellule de citoyenneté et de tranquillité publique: Caroline Pozmentier entourée d'un délégué du Procureur et de représentants de la Police Nationale et Municipale (Photo Robert Poulain)
La cellule de citoyenneté et de tranquillité publique: Caroline Pozmentier entourée d’un délégué du Procureur et de représentants de la Police Nationale et Municipale (Photo Robert Poulain)

L’été est là, les vacances scolaires aussi, cela n’empêche en rien la Cellule de citoyenneté et de tranquillité publique de la ville de Marseille de poursuivre son action en convoquant ce lundi 27 juillet plusieurs mineurs en défaut de civilité et leurs parents pour un rappel à l’ordre solennel. Pour cette séance, six mineurs ont eu à s’expliquer pour des troubles à l’ordre et la tranquillité publique perpétrés notamment sur le littoral (plongeons et baignades sur des sites interdits et sans surveillance, incivilités, etc.) Parmi les cas abordés, trois jeunes. Ils sont entrés dans une propriété privée, sans que celle-ci soit signalée comme telle, ni protégée par des grillages, avant de plonger dans la mer. Ils passent à tour de rôle devant la Cellule de citoyenneté, chacun accompagné au moins d’un parent. En face d’eux, Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille déléguée à la Sécurité Publique et prévention de la délinquance, ceinte de l’écharpe tricolore, elle est entourée d’un délégué du Procureur et de représentants de la Police Nationale et Municipale. Et, comme toujours, il n’est point là question de morale mais d’un appel à la responsabilité, d’invitation à mesurer les risques, de respect des valeurs du vivre ensemble.
«Ici, c’est la dernière chance avant le droit commun», indique Caroline Pozmentier. Le ton est donné, la gravité du moment signifié. «Nous préférons, précise-t-elle, protéger la jeunesse, prévenir, plutôt que de l’exposer à des risques». Elle en vient au dossier : «Vous avez pénétré dans une propriété privée, je sais, elle n’était pas signalée, n’avait pas de clôture mais quelqu’un a tout de même pris soin d’appeler la police. Et puis, avec vos amis, vous avez plongé ce qui est dangereux».
La police municipale rappelle les règles, les interdits. Le représentant du Procureur invite à la réflexion : «Entrez sur un site privé est risqué, d’abord parce qu’on peut se blesser et, si tel est le cas, ce sera de votre faute puisque vous êtes sur un lieu où vous ne devriez pas être. Et puis il y a les plongeons. Ils sont interdits et ce n’est pas pour ennuyer mais pour vous protéger». Le représentant de la Police Nationale illustre le propos : «Un jeune, après un plongeon, est depuis quinze jours à l’hôpital, sans que les médecins ne puissent se prononcer sur son état». Un père juge un tel dispositif, les propos, ridicules. Un autre avoue être allé sur les lieux pour comprendre: «Effectivement, rien ne laisse entendre que nous sommes là sur une propriété privée». Avant d’ajouter: «Les règles nous les lui enseignons depuis qu’il est tout petit».

«Nous sommes là pour protéger les enfants, accompagner les parents lorsque cela est nécessaire »

Caroline Pozmentier rappelle que, conformément à la loi, le maire de Marseille peut prononcer un rappel à l’ordre, proposer une mesure de réparation et engager un soutien éducatif et parental aux profits des familles dont les enfants s’éloignent prématurément du système scolaire. «Surtout, nous sommes là pour protéger les enfants, accompagner les parents lorsque cela est nécessaire. Nous sommes ici dans la proximité».
Arrive un autre enfant, tout juste douze ans, à ses côtés, ses parents. Un samedi après-midi, il part faire du skate-board avec ses amis, il est 14 heures. A 16 heures les urgences appellent, il a été recueilli sur la voie publique, au bord du coma éthylique, avec 2,6 grammes d’alcool dans le sang. La mère indique avoir appelé les amis de son fils pour tenter de comprendre ce qui avait pu se produire, l’enfant étant jusque là sans problèmes, bon élève. Tour à tour, l’élue, le représentant du Procureur, la police Nationale et Municipale demanderont à l’enfant s’il a bu seul, s’il a été contraint. Chaque fois la réponse est la même : «J’ai bu seul ». Le représentant du Procureur est on ne peut plus clair : «Je ne peux que donner un ultimatum». La Police met en garde : «Tu aurais pu mourir, tu es un miraculé et tu peux me croire, dans la Police, on voit des gens avec un taux d’alcoolémie aussi élevé que le tien qui meurent. Si l’alcool est interdit aux mineurs, c’est parce qu’il dangereux pour eux. Nous ne cherchons pas à te donner une leçon, nous t’avertissons». « D’autant que tu es intelligent, ajoute l’élue, nous allons garder le contact et nous avons envie d’apprendre que tu continues à être brillant dans tes études; que tu prends du plaisir à jouer de la musique. Il faut bien que tu comprennes que, dans l’état où tu étais, tu étais la victime idéale de n’importe qui, de n’importe quoi. Et mesure bien que lorsque tu te mets en danger, c’est aussi tes parents, ta famille, que tu mets en danger».
Michel CAIRE

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