Mondial La Marseillaise à pétanque : il est où le bonheur il est où ?

Publié le 4 juillet 2016 à  10h41 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h28

Plusieurs milliers de personnes ont rejoint le parc Borély pour participer à
Plusieurs milliers de personnes ont rejoint le parc Borély pour participer à
Dans les allées (Photo Patricia-Maillé-Caire)
Dans les allées (Photo Patricia-Maillé-Caire)
Dans les allées aussi  (Photo Patricia Maillé-Caire)
Dans les allées aussi (Photo Patricia Maillé-Caire)
Saint-Martin-de-Crau au Parc Borély pour une table ouverte entre deux parties (Photo Patricia Maillé-Caire))
Saint-Martin-de-Crau au Parc Borély pour une table ouverte entre deux parties (Photo Patricia Maillé-Caire))
Bernard Appriou
Bernard Appriou
Deux anniversaire pour Marie-Laure Augry, le 30e de sa participation au Mondial et le 20e anniversaire de la couverture par France 3 de la compétition  (Photo Robert Poulain)
Deux anniversaire pour Marie-Laure Augry, le 30e de sa participation au Mondial et le 20e anniversaire de la couverture par France 3 de la compétition (Photo Robert Poulain)
Ouverture du Trophée des artistes et personnalités  (Photo Robert Poulain)
Ouverture du Trophée des artistes et personnalités (Photo Robert Poulain)

Le Mondial la Marseillaise à pétanque devrait être remboursé par la Sécu et une statue de Michel Montana (le président fondateur du concours), élevée au Parc Borely aux frais de l’office de tourisme de Marseille. La fête commence par une soirée, le samedi, dans le parc Borély, là même où, jusqu’aux quarts de finale, les équipes s’affrontent. L’unité de lieu est bien là, comme dans une tragédie antique. Après ce prélude, sa musicalité, c’est forcément à la peinture que l’on pense le dimanche, avec des déjeuners sur l’herbe à n’en plus finir. Et des gens heureux de participer, de se rencontrer, de gagner ou de perdre, peu importe, dans tous les cas il y a matière à récit pour tenir jusqu’à la prochaine édition. Ici, le monde entier se croise et l’on se dit que, finalement, Marseille porte de l’Orient a un je ne sais quoi de restrictif. On prend pleinement conscience de ce que peut signifier le Verbe s’est fait chair, tant c’est truculent, généreux, humain.
12 heures, l’heure «du jaune», on savoure avec modération et amitié la boisson anisée tout en dissertant. Il y a les élus, les vainqueurs, tel Stéphane qui clame : «Ce fut une boucherie, nous avons gagné 12 à 3 ». Contre qui ? Le menton s’élève, puis, tel un empereur romain, de lâcher : « Comment voulez-vous que je le sache, nous n’avons pas eu le temps de faire connaissance». Mais, tout bon empereur, au Mondial plus qu’ailleurs, doit se souvenir de «Sic transit gloria mundi» (Ainsi passe la gloire du monde). Alors queThierry lance : «Pour nous aussi cela a été une boucherie, sauf que les perdants c’est nous ». Jean-Luc est parfaitement décontracté : « Moi ça va, je n’ai pas joué. Je viens de la Creuse, je suis là en repérage. C’est la première fois que je viens c’est extraordinaire, je reviendrai jouer, c’est sûr… » Puis de pointer un copain : «Lui, il a joué ce matin ». Et alors ? J’ai perdu, mais quel plaisir d’être là ».

«Une amitié illimitée et une estime sans borne pour ce monsieur qui est mon papa en pétanque »

Au milieu des joueurs, Marie-Laure Augry, ne cesse d’être saluée, remerciée : «Cette édition, indique-t-elle, représente un double anniversaire, cela fait, en effet, 30 ans que je viens au Mondial et c’est aussi le 20e anniversaire de la couverture par France 3 de la compétition. Et, depuis 30 ans le Mondial est mon petit plaisir». Elle se souvient : «La première fois que je suis venue, en 1986, ce fut une vraie surprise et un coup de cœur pour Michel Montana (président du Mondial ndlr), l’empathie a été immédiate pour cet homme chaleureux, attachant, magnétique, qui, de plus, est un vrai fidèle. Alors, oui, j’ai une amitié illimitée et une estime sans borne pour ce monsieur qui est mon papa en pétanque». Marc Gimenez, société Ricard, a de plus en plus de mal à trouver des partenaires pour participer au Trophée des artistes et personnalités (gagné cette année par la triplette Seropian), c’est donc vers l’étranger qu’il s’est tourné , à savoir deux équipiers monégasques, sans résultat, hélas.

«C’est le seul concours où l’on peut avoir la chance d’affronter de grands champions»

Plus loin, on rencontre le couple Nanthavongdovangsy, Thaïlandais de Marseille qui joue avec des expatriés Cambodgiens, Laotiens et des Thaïlandais qui viennent en France durant l’été pour participer aux plus grands tournois. Ils ne cachent pas leur passion pour ce sport et pour le Mondial. «c’est le seul concours où l’on peut avoir la chance d’affronter de grands champions». Quelques mètres plus loin encore, si l’on sait que le Mondial regorge de pépites, là on a conscience de tomber sur un filon. Une équipe de Saint-Martin-de-Crau (13). La table est couverte de liquides et de victuailles preuve que c’est du sérieux. Bernard Appriou raconte : «Depuis 1989, nous venons au Mondial, c’est une tradition, pour participer au concours et, nous organisons un pique-nique, nous avons des invités, des gens de la région, du reste de la France, des Polonais, des Belges et, ceux qui s’arrêtent peuvent manger, boire un coup». Mais, il n’y a pas que le pique-nique dans le vie, il y a la compétition : «Cette année nous avons incrit 13 équipes dont une équipe polonaise ». Bernard Appriou «le plus Provençal des Bretons» et Falguera Germinal sont les initiateurs de ce mouvement. Dans l’équipe on trouve Saoud, égyptien installé depuis 3 ans à Saint-Martin : «Nous avons fait connaissance au café et j’ai rejoint cette équipe». A ses côtés Lor, Cambodgien, habitant de Saint-Martin-de-Crau : «J’aime la pétanque, voilà deux semaines je suis allé les voir jouer. Au bout d’un moment ils m’ont demandé ce que je faisais là et que, si j’aimais la pétanque je n’avais qu’à venir jouer ». Deux semaines plus tard, il se retrouve dans une équipe participant au Mondial et, surtout, il a eu la délicate mission de préparer un poulet thaï pour tous ses amis. Florent, dit Florentino a plongé la veille pour aller chercher les moules, tandis que Martial s’en est allé cueillir 2 caisses de melon. Comment un tel groupe a pu naître, riche de ses différences ? La volonté de deux hommes d’une part, et des parties de boules tous les soirs : « à un euro la partie, pour faire l’apéro le vendredi ». L’aventure du Mondial a commencé, elle donnera son verdict vendredi, pour la Finale sur le Vieux-port.
Michel CAIRE

Diaporama Robert Poulain et Patricia Maillé-Caire

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