Municipales à Marseille : l’équipe Gaudin joue sur la portée nationale du scrutin phocéen

Publié le 4 février 2014 à  0h33 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h17

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
«Le premier objectif de notre programme municipal c’est d’éviter l’échec socialiste à Marseille en plus de l’échec socialiste national. C’est d’éviter le double échec, la double peine qui serait infligée aux Marseillais par le candidat socialiste gouvernemental », lance Jean-Claude Gaudin, le sénateur-maire UMP de Marseille, candidat à sa succession. Assurant : «Mais notre motivation principale c’est de poursuivre le changement de Marseille».
Comme le veut une tradition maintenant établie, la première partie de la conférence est assurée par des chevaux légers, en l’occurrence Yves Moraine et Valérie Boyer.
Pour Yves Moraine: «Depuis 1995 nous avons rendu un avenir à la Ville, sur ces bases, il nous faut maintenant accélérer, pour lui donner un destin. (…) Nous voulons diriger Marseille les pieds sur terre et les yeux dans les étoiles ».
La gouvernance partagée hier, applaudie, est aujourd’hui piétinée : « Le quotidien des Marseillais s’est dégradé pendant six ans à cause de la gestion désastreuse de le Communauté Urbaine ». En matière de propreté, il n’omet pas de charger la benne: « La première chose à faire sera de … s’en occuper. Ce que plus personne ne fait à la CUM (encadrement du fini parti, tournées d’élus, contrats d’objectifs, mise en place d’une équipe de réactivité en Mairie de secteur) et tant d’autres choses encore». Pour faire bon poids, il se fait aussi critique sur la voirie.
Il en vient à l’école pour « dénoncer l’imposture du candidat socialiste du gouvernement qui ose imputer le taux d’échec scolaire à la ville de Marseille qui n’a comme compétence que la création et l’entretien des écoles maternelles. Quand l’Inspection académique avoue que l’absentéisme représente à Marseille 10% en primaire et 24% en Collège, le Maire n’y est pour rien, ni à Marseille ni ailleurs, c’est un terrible aveu d’échec pour l’Education Nationale et son Ministre donneur de leçons ».
Concernant la sécurité, il affirme : « Marseille ne dispose que de 3 000 policiers d’Etat pour surveiller un territoire de 250 km² alors que Lyon en a 5 000 pour 50 km2 et Paris 20 000 pour 100 km² ».

« Tous ceux qui ne veulent pas offrir un succès au pire gouvernement de la Ve République doivent voter dès le premier tour Jean-Claude Gaudin »

Puis de revenir sur un certain nombre de grands projets déjà déclinés : promenade des passerelles, aréna, téléphérique, casino, Pavillon M2… avant d’aborder l’enjeu national de ces élections. «Au-delà d’un bilan dont nous sommes fiers, d’un projet qui porte une nouvelle ambition d’avenir, d’une équipe de qualité, tous ceux qui ne veulent pas offrir un succès au pire gouvernement de la Ve République doivent voter dès le premier tour Jean-Claude Gaudin ».
Valérie Boyer note :«Il n’est pas une semaine sans qu’un ministre ne descende à Marseille. Faut-il y voir là, le fait qu’à Paris ils n’ont pas confiance dans leur candidat ou alors cherche-t-il à s’approprier les succès de Marseille ? Toujours est-il qu’à Paris, François Hollande découvre la social-démocratie alors qu’à Marseille Patrick Mennucci découvre le libéralisme ». Elle dénonce la liste conduite par le député socialiste, sa composition, avant de conclure: «Les bonnes idées n’ont pas d’âge, elles ont seulement un avenir».
C’est alors au tour de Jean-Claude Gaudin de revenir sur la méthode et le financement de son projet avant de se prêter à de la publicité comparative. Il considère avant tout: « Les nouveaux projets seront financés par l’augmentation des bases fiscales et leur actualisation annuelle, c’est à dire que nous nous engageons à ce que règne la stabilité fiscale, l’augmentation de la richesse de la ville étant liée à son développement et à l’actualisation fixée par la Loi de Finance».
Il parle ensuite d’économie «sachant que Marseille est déjà la moins dépensière en frais de fonctionnement et en frais de personnel des 8 grandes villes françaises de plus de 200 000 habitants».

« Nous ne promettons pas en particulier la gratuité des transports publics pour les jeunes de moins de 26 ans »

Il ajoute:« Nous ne faisons pas de promesses inconsidérées. Nous ne promettons pas en particulier la gratuité des transports publics pour les jeunes de moins de 26 ans, c’est impossible à financer sans augmentation d’impôt, cela coûterait 18 millions d’euros, soit près de 5% d’augmentation des impôts locaux pour les Marseillais».
Les dépenses les plus importantes, selon le Maire, «seront liées au renforcement de la politique de sécurité, soit 10 millions d’euros, c’est à dire l’équivalent de la recette que nous obtiendrons à cette échéance à partir du reversement par le Conseil général d’une partie de la taxe sur les conventions d’assurance ».
S’agissant de la masse salariale : «Elle sera stabilisée en euros constants, par référence au budget 2014, hors impact de l’aménagement des rythmes scolaires, ce qui nous obligera à réduire le personnel dans certains secteurs, par exemple les services administratifs».
En ce qui concerne les investissements : « Nous nous appuierons sur l’enveloppe financière de 1,2 milliard de crédits d’investissement sur les budgets des 6 ans à venir pour financer les équipements actuels et futurs et aussi sur le partenariat public privé. Nous nous appuierons aussi sur la contractualisation avec le conseil général, 100 millions d’euros, et le Conseil régional, 40 millions, et, bien sûr, avec la métropole le moment venu».

« Vide et incohérent »

Puis de critiquer le programme de Patrick Mennucci : « Il parle, formule ambiguë, de taux d’imposition des ménages constants. Mais dans le même temps il promet tout, des emplois, des logements, des services publics nouveaux, des effectifs supplémentaires dans l’administration municipale. Or, nous considérons que le doublement de la Police municipale qu’il annonce et l’objectif d’un agent pour 17 enfants dans les classes maternelles, entraîneront près de 1 000 recrutements à financer, c’est un coût budgétaire de 35 millions d’euros par an, soit l’équivalent d’une augmentation des impôts de 10%. Or, il prévoit en même temps une baisse de 3% de la masse salariale, c’est à dire au moins 15 millions d’euros. C’est incohérent et démagogique ». Avant de juger l’ensemble du programme de Patrick Mennucci «vide et incohérent ». Il en profite pour critiquer une nouvelle fois le projet de vente du Vélodrome : «Il faudrait d’abord rembourser 215 millions d’euros avant de toucher le moindre euro du prix de vente».
Alors, pour le Maire sortant, le projet de son adversaire socialiste «est celui du retour en arrière et de l’échec. Le nôtre c’est la poursuite du changement, la défense de Marseille».
Michel CAIRE

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