Municipales à Marseille : un nouveau Pape appelé à régner ?

Publié le 4 février 2014 à  23h51 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h17

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
Le collectif à la tête duquel se trouve Pape Diouf s’appelle «Changer la donne », et c’est peu dire que la candidature de l’ancien journaliste et président de l’OM change effectivement la donne dans les élections à venir. L’homme a une histoire, et dans cette ville en crise, il prend clairement une position gaullienne. Il affirme avoir une certaine idée de Marseille, il dénonce la logique des partis, appelle au rassemblement citoyen sans rien lâcher sur son programme ni sur les premières personnes qui l’ont rejoint… Même si l’on notait dans la salle la présence d’anciens EELV, aujourd’hui au Sursaut, au premier rang desquels le conseiller municipal Sébastien Barles; ou encore de Philippe Sanmarco, un authentique électron libre de la scène politique phocéenne. Reste maintenant à savoir, jusqu’où, en aussi peu de temps, la mayonnaise va prendre et jusqu’à quel point le Papisme s’imposera à Marseille.
C’est avec un art consommé de la communication que Pape Diouf a répondu aux questions de la presse, ne lâchant rien en dehors de ce qu’il avait prévu de dire. « Pourquoi vous donner quelques noms ? Je pourrais en citer, mais alors j’en oublierais». Un programme? : « Même les grands politiques ne savent pas tout, alors vous pourriez sourire si je vous disais tout maîtriser ». Où sera-t-il candidat ?: « Là où je serais le plus utile ». Alors, il plaide pour le rassemblement : « seules les différences qui s’interpénètrent peuvent constituer une force ».
De fait, c’est dans son programme que l’on peut trouver son ambition. Elle est, selon lui, « celle d’un citoyen qui dit levons-nous et changeons la donne ». Et le portrait qu’il dresse de lui ne manque pas d’intérêt. Il se présente donc comme un citoyen mais aussi «un chef d’entreprise attentif depuis longtemps à la vie économique et sociale de Marseille. C’est également celle d’un homme, venu très tôt d’Afrique, qui vient s’inscrire dans une dynamique collective pour incarner complètement cette volonté de changer la donne. C’est ce souci de prendre « ma part » qui m’amène aujourd’hui à conduire une liste de rassemblement de tous les progressistes et républicains attachés au sens des mots probité publique, exemplarité civique, laïcité, tolérance, solidarité, esprit d’entreprise, audace ».
Il considère : « Ensemble, nous aurons à travailler sur des chantiers multiples, tous prioritaires et dont aucun ne devra être sacrifié : l’emploi et le développement économique, le logement, l’aide à la petite enfance et l’enjeu éducatif, la propreté et le respect de l’espace public, la sécurité/sérénité publique, les transports, la rayonnement de Marseille et de la métropole».
Il n’échappera à la question concernant le fait de savoir s’il compte sur sa notoriété d’ex-président de l’OM dans les futures élections. « Je n’aurais pas cette naïveté », rétorque-t-il. Sur Bernard Tapie, il avance : «J’ai été un des rares à dénoncer ses méthodes lorsque la ville sombrait en pleine tapimania. C’est, je pense, de cela qu’est né bien plus tard une considération réciproque». Sur ses réceptions à Matignon et l’Elysée, il indique que le pouvoir ne lui a rien demandé. « De toute façon je ne suis pas quelqu’un à qui on dicte quoi que ce soit », précise-t-il.
Enfin, à propos de la polémique concernant le stade vélodrome, Jean-Claude Gaudin s’oppose à sa vente alors que Patrick Mennucci veut sa vente, il considère :« Je ne suis pas contre le principe, à condition que le club soit vendable, que le contrat prévoit que le site reste un stade et qu’il soit celui de l’OM ».

Michel CAIRE

Calendrier de campagne

Du 5 au 20 février se tiendra une campagne de mobilisation et de rencontres citoyennes avec des appels à contributions sur le site Changer la donne www.changerladonne-marseille.fr, les réseaux sociaux, interventions dans l’espace public, réunions publiques dans les 8 secteurs, appel à candidature. Du 20 février au 5 mars : synthèse des propositions collectives. Le 3 mars : quelle équipe pour repenser la ville ? Début de la campagne officielle des élections municipales. Présentation du comité d’experts chargé d’accompagner les futurs élus.
3 au 21 mars : actions collectives.

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