Musée Regards de Provence : «Sacha Sosno et les Écoles de Nice, un dialogue privilégié» jusqu’au 11 janvier

Publié le 22 septembre 2014 à  21h54 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h11

Liberté penchée Sacha Sosno  (Photo Robert Poulain)
Liberté penchée Sacha Sosno (Photo Robert Poulain)
La poule André de César (Photo Robert Poulain)
La poule André de César (Photo Robert Poulain)
Trilogie des obélisques de Niki de Saint Phalle (Photo Robert Poulain)
Trilogie des obélisques de Niki de Saint Phalle (Photo Robert Poulain)

A la question de savoir si l’art est habité, Sacha Sosno répond oui et il le prouve avec ses immeubles sculpture. Un artiste à découvrir ou redécouvrir au musée Regards de Provence, à Marseille, qui propose jusqu’au 11 janvier «Sacha Sosno et les Écoles de Nice, un dialogue privilégié».
Le Musée se propose de retracer l’implantation de l’art moderne à Nice et dans la région dans les années soixante, à travers un parcours d’œuvres et de documents. Un hommage particulier est ,dans ce cadre, rendu au sculpteur, peintre et plasticien Sacha Sosno, né à Marseille en 1937, qui fut un témoin de cette aventure artistique et de la formation des Écoles de Nice. Cette exposition fait revivre le dialogue privilégié que Sosno a entretenu avec les grands noms du manifeste des Nouveaux-Réalistes qui ont travaillé à Nice et des artistes plus indépendants. Des peintures, dessins, photographies, sculptures et installations d’Arman, César, Christo, Hains, Klein, Raysse, Niki de Saint Phalle, Ben, Charvolen, Gilli, Serge III, Dan, De Domenico, Villers, et d’autres artistes se côtoient dans les salles d’exposition du Musée Regards de Provence. Une visite de l’exposition s’est déroulée en présence de Mascha Sosno -son épouse qui a prêté un grand nombre d’œuvres de Sosno-, de Claude Fournet, conservateur à la Direction des Musées de France et Directeur honoraire des Musées de Nice, et de Bernard Bonnaz, commissaire d’exposition ainsi que de Fabienne Albertini-Cohen, représentante régionale de Christie’s.
Pierre Dumon, le fondateur du Musée explique : «Fabienne Albertini-Cohen nous a soumis l’idée d’une exposition sur Sosno, nous a fait rencontrer sa veuve. Nous avons tout de suite était séduit pas ce travail. Et, quelques mois plus tard nous proposons cette exposition».
Ombres de Jean Mas (Photo Robert Poulain)
Ombres de Jean Mas (Photo Robert Poulain)
Tête feuilletée de Sacha sosno (Photo Robert Poulain)
Tête feuilletée de Sacha sosno (Photo Robert Poulain)

Claude Fournet rappelle: «Les années soixante sont comme le début d’un nouveau siècle dans l’histoire de l’art. C’est l’accélération dans le temps et dans l’espace des communications, la vitesse de l’information, une planète où les jalons de la mondialisation que nous vivons aujourd’hui sont déjà sensibles. Sorte de fuite en avant en matière d’art. Ce que furent New-York et la Côte Est-Ouest des États-Unis, Paris et la Côte d’Azur à la même époque».
Mascha Sosno souligne le parcours de son mari, la fuite du bloc communiste. L’enfance privilégié, la vie au Régina à Cannes, là même où loge Matisse. Adolescent doué, il peint à la manière du Maître. Formé plus tard à Sciences Po, il devient journaliste spécialisé dans le photo-reportage, en Irlande, au Biafra ou encore au Bangladesh. Il en revient avec des images fortes, dures, violentes. Il forge alors sa pensée sur l’oblitération. L’imaginaire comble le vide et le cache. La signification en est plus forte. «Le spectateur par ses perceptions est ainsi acteur de l’œuvre», explique son épouse qui se rappelle que son mari avait parlé de son projet à Arman, «un puits de science », qui aurait avoué tout son intérêt ainsi qu’une certaine jalousie, devant cette proposition.
A ciel ouvert de Sacha Sosno (Photo Robert Poulain)
A ciel ouvert de Sacha Sosno (Photo Robert Poulain)
Ben (Photo Robert Poulain)
Ben (Photo Robert Poulain)

Claude Fournet poursuit : «Ce qui s’invente à Nice, c’est une liberté d’expression». Dans un texte daté de 1961, Sacha Sosno met l’accent sur l’aventure niçoise de ce qui va s’appeler le Nouveau Réalisme : « Après quelques recherches, écrit-t-il, ils se sont aperçus que l’art c’est n’importe quoi, mais d’une certaine manière.»
«Nous appuyons, reprend Claude Fournet, tant l’élégance domine ce propos. Il y a une violence, certes, qui vient du constat, après les défigurations de la guerre, que les barbouillages entre les arts figuratifs et les arts abstraits n’ont plus d’importance. Et que sauter le pas est d’abord une question d’humour».
Claude Fournet en est persuadé : « La nouvelle jeunesse du monde se joue dans l’irrespect, dans la fantaisie. Pas dans des théories ou dans des mouvements d’obédience».
Et de citer trois noms, César, le Marseillais, «issu de la mouvance cosmopolite de la première ville française qui a vécu de plein fouet la nature méditerranéenne. La seconde ville de France aussi, et à ce titre, qui a été et qui reste indomptée face au centralisme parisien. (…) César est un artiste exemplaire, au même titre que Yves Klein et Arman le sont, bien au-delà de toute origine ou de toute définition. Cela fait une sorte de Trinité qui n’a rien de religieux. Ce sont les pointes d’un triangle affilé à partir duquel se tranchera une nouvelle modernité».
Il s’impose donc de plonger dans cette exposition Nice, very nice.
Michel CAIRE

Musée Regards de Provence, Avenue Vaudoyer, 13002 Marseille. Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Du 6 septembre 2014 au 11 janvier 2015. (Fermeture 25/12, 01/01). Tarif normal 2 expositions : 6 € – Tarifs réduits : 5 € – 4,20 € – 2 €.
– Visite commentée gratuite, hors groupes, sur réservation le samedi à 10h30 : tarif d’entrée uniquement (6 à 30 personnes maximum)
-Visites commentées pour les groupes sur réservation du lundi au samedi : tarif d’entrée + 6 € / personne (6 à 30 personnes max.)
-Visites commentées, hors groupes, sur réservation : mardi et samedi à 15h : tarif d’entrée + 6 € / personne (6 à 30 personnes max.).

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