Musiques interdites, saison XI: deux concerts exceptionnels avec des œuvres de Bruch, Szymanovski, Komitas, Tigranian et « Le Chant de la terre » de Mahler

Publié le 2 juin 2016 à  17h00 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h24

La contralto Qiulin Zhang chantera « Le chant de la terre » le 12 juin (Photo Marco Borggreve)
La contralto Qiulin Zhang chantera « Le chant de la terre » le 12 juin (Photo Marco Borggreve)

Après un séjour cubain dans le cadre du mois de la culture française à Cuba, et en attendant la reprise de «Marie Galante ou l’exil sans retour» de Kurt Weill à la Criée en novembre prochain, cette œuvre ayant été créée à Cuba il y a quelques semaines, «Musiques Interdites» propose deux concerts exceptionnels en l’église Saint-Nicolas de Myre à Marseille, les 11 et 12 juin prochains.
Le samedi, «Chants Sacrés interdits» permettra d’entendre des œuvres de Szymanowski «Les Chants du Muezzin», Max Bruch «Kol Nidrei», Komitas «Chants sacrés» et Tigranian dont seront donnés des extraits de l’opéra «Anouch». Pour donner ces chants, la soprano Armenhui Khachikyan et le ténor Wilfried Tissot seront accompagnés par Daniel Poloyan, clarinette, Odile Gabrielli, violoncelle, Vladik Polionov, piano, et Frédéric Isoletta à l’harmonium.
Karol Szymanowski composa en 1922 ses Chants du Muezzin où il introduit dans la musique occidentale les sources musicales orientales entendues lors de son voyage en Afrique du Nord. Décédé avant le génocide nazi, il fut interdit en tant que compositeur polonais.
Komitas recueillit de 1906 jusqu’en 1915, plus de 3 000 chants sacrés ou populaires arméniens. Compositeur de génie, admiré par Debussy et Ravel, sa raison ne survécut pas au génocide arménien.
Max Bruch fut un immense compositeur de la fin du XIXe – à l’égal d’un Brahms – dont l’œuvre fut annihilée par les nazis parce que, tout en n’étant pas juif lui-même, Bruch composa pour la communauté juive de Liverpool le Kol Nidrei d’après des mélodies hébraïques. Son œuvre n’a toujours pas été réhabilitée dans son intégralité.
Armen Tigranian compositeur et chef d’orchestre arménien, composa notamment un opéra Anouch où son langage incarne le point de rencontre entre l’Europe et l’Orient. Son style original, lui confère un véritable rôle de symbole de la culture arménienne.
Le dimanche 12 juin, c’est «Le Chant de la Terre» de Gustav Mahler dans la version orchestrée par Schoenberg qui sera donné par la contralto Qiulin Zhang et le ténor Luca Lombardo accompagnés par des musiciens de l’Orchestre de l’Opéra de Marseille, Vladik Polionov au piano et Frédéric Isoletta à l’harmonium le tout sous la direction de Victorien Vanoosten.
«Le Chant de la Terre» est une œuvre connue du public pour sa version orchestrale créée en 1919 par Bruno Walter. Mais en 1920 Schoenberg fut amené à la transcrire pour petit orchestre. Il ne put la terminer, et c’est en 1983 que le musicologue Rainer Riehn acheva cette orchestration marquée par un intimisme lyrique bouleversant au service d’une extrême densité dramatique. Une œuvre doublement interdite par les nazis qui témoigne de la victoire finale des créateurs sur le non-sens totalitaire.

Pratique – Concerts samedi 11 et dimanche 12 juin à 20h30 ; Église Saint Nicolas de Myre, 19, rue Edmond Rostand Marseille (6e). Métro Estrangin-Préfecture, Tramway Rome Dragon, Parking Préfecture. Tarif normal : 12 € – Tarif réduit 8 € groupes à partir de 10 personnes, étudiants (sur présentation de justificatif), chômeurs (sur présentation de justificatif).
Renseignements et réservations : musiquesinterdites@free.fr musiques-interdites.fr

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