Publié le 9 novembre 2016 à 18h51 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 15h41
Ceci est un jeu. De mots. D’images. De correspondances. Des photographies d’un côté et des textes de l’autre. Vous pouvez apprécier la photo et la regarder davantage ; «si elle vous inspire, vous pouvez transcrire votre propre ressenti avec d’autres mots que ceux avancés ici en canevas, tels des poèmes soumis modestement à votre critique», explique les auteurs. Seule contrainte : respecter la règle des 17 syllabes et tenter d’égaler, voire dépasser, les maîtres japonais et occidentaux du Haïku. Ce livre prend les idées habituellement reçues à l’envers. Pourquoi illustrer des textes par des images et non l’inverse ? Des prises de vue qui invitent au voyage ; à imaginer des suites d’expressions pour restituer les sentiments induits par le photographe. Puis à les illustrer avec des mots. Cela donne un recueil de photos illustrées de textes en trois lignes de 5, 7 et 5 syllabes en plus de la légende. C’est un jeu qui peut se pratiquer seul ou en groupe, à la recherche de la bonne formule pour exprimer des idées, l’évanescence des choses, une émotion, un instantané comme l’est la photographie.
Les lecteurs qui s’aventurent dans cette quête du mot juste peuvent dépasser l’intention artistique du photographe qui a capté sa prise de vue en une fraction de seconde, de façon consciente ou inconsciente, pour un rendu quelquefois meilleur que ce qu’il pensait avoir saisi dans l’instant.
Pourquoi cette image et pourquoi ce texte ? Quel intérêt pour le lecteur à qui ils sont imposés ? A lui de donner un sens autre que celui que les auteurs de cet ouvrage pensaient pouvoir obliger. La combinaison des regards croisés entre le photographe et le rédacteur est proposée aux lecteurs afin de créer leurs propres Haïkus et ainsi, de les inciter à s’engager. Voyageurs, à vous de jouer !
« Le voyage immobile » de Henri Eskenazi et Antoine Lazerges – aux Éditions les Presses littéraires – 152 pages – 22,00 €