On a vu à La Roque Bertrand Chamayou et l’Orchestre de Lyon dans une ouverture de Festival de toute beauté

Publié le 24 juillet 2016 à  0h46 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Bertrand Chamayou et l’Orchestre de Lyon en ouverture du festival International de Piano de la Roque d'Anthéron (Photo Maud Delaflotte )
Bertrand Chamayou et l’Orchestre de Lyon en ouverture du festival International de Piano de la Roque d’Anthéron (Photo Maud Delaflotte )

Beaucoup de monde, ce vendredi soir, dans le Parc Florans de La Roque d’Anthéron pour l’ouverture du Festival international de piano 2016. Avec des mesures de sécurité renforcées, réclamées d’ailleurs par le public, mais dans une atmosphère chaleureuse, et conviviale, le premier concert voyait sur scène l’alliance du pianiste Bertrand Chamayou, et de l’Orchestre National de Lyon emmené par le chef letton Andris Poga, qui vient de faire l’admiration des musiciens parisiens dont il avait la charge lors d’un concert mémorable. Précision, intensité, virtuosité, authenticité, tels sont les maîtres mots convenant pour définir ce concert tout entier dédié à la musique française. Au programme deux parties orchestrales où l’on entendit la «Petite Suite» de Debussy, et «Masques et bergamasques» de Fauré et deux concerti, à savoir le «Concerto en sol» de Ravel, et le «Concerto N° 5» de Saint-Saëns, (appelé « Égyptien ») le tout servi avec faste et authenticité. On demeura frappés par la cohérence de l’ensemble et par l’osmose existante entre le soliste et son chef. Magnifique dans sa partie sans piano, l’orchestre de Lyon trouva en la personne de Chamayou un complice musical à la hauteur de l’événement. Pianiste virtuose dont les enregistrements de Liszt, Mendelssohn, Schubert, et Ravel (avec une intégrale pour piano seul) ont fait date, et qui nous avait impressionnés lors du récent Festival de Pâques d’Aix, lors de la soirée consacrée à Pierre Boulez, impeccable de netteté, Bertrand Chamayou donna ici la pleine mesure de ses possibilités techniques. Il faut un sacré tempérament et surtout un doigté magique pour laisser éclater la fantaisie musicale du dernier mouvement de l’œuvre de Saint-Saëns. Sans une seule hésitation ou temps faibles, Chamayou s’y employa, tout comme il fut exemplaire dans le Concerto en sol, de Ravel magnifié autrefois par Martha Argerich et donné plus récemment au disque et sur la scène de La Roque par Vincent Larderet. On sera également séduit par l’élégance de son jeu, (Ah ! ce deuxième mouvement aux accents bouleversants !), et par la présence à ses côtés d’un Andris Poga à vif, concerné et très à l’écoute des moindres nuances de son interprétation.

Toujours Ravel en rappel

Et puis, en guise de rappel Bertrand Chamayou a donné dans un mélange de netteté et d’excellence, deux autres morceaux de Ravel : «Pavane pour une infante défunte», moment musical plus calme faisant suite au dernier mouvement endiablé du Concerto «Égyptien», et «Alborada del gracioso» extrait de «Miroirs». Et de terminer ainsi ce concert d’ouverture salué, La Roque oblige, par un chant ininterrompu de cigales, ce que Bertrand Chamayou trouve très agréable car, dit-il: «il contribue au charme de ce lieu magique».
Jean-Rémi BARLAND

Articles similaires

Aller au contenu principal