On a vu au Festival d’Aix-en-Provence : un superbe point final posé par l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée

Publié le 25 juillet 2014 à  15h34 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h05

Un Orchestre des Jeunes de la Méditerranée éblouissant sous la baguette sautillante d'Alain Altinoglu (Photo Jean-Claude Carbonne)
Un Orchestre des Jeunes de la Méditerranée éblouissant sous la baguette sautillante d’Alain Altinoglu (Photo Jean-Claude Carbonne)

Fin de partie pour l’édition 2014 d’un Festival d’Aix-en-Provence qui sera passé entre les gouttes et les annulations liées au conflit des intermittents du spectacle. Par une attitude intelligente et responsable, ces derniers, à Aix, ont eu l’occasion d’expliquer leurs métiers, leur statut et l’intérêt vital pour la culture en France qu’est le maintien de ce statut dans des conditions décentes pour ceux, notamment les petits salaires, qui y sont affiliés. C’était avant chaque lever de rideau et, de la sorte, les intermittents se sont attirés les faveurs des artistes et du public.

Après dix jours de résidence, c’est donc l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée qui avait la charge de fermer les portes du Festival au Grand Théâtre de Provence.
Une fois résolu le problème d’un sifflement perturbant, vraisemblablement lié à un objet émettant des ondes qui trouvait refuge dans les haut-parleurs, place à la musique. Pour nous qui avons assisté il y a quelques jours à la première répétition des musiciens avec Alain Altinoglu puis à ce concert, il est facile de mesurer l’importance du travail réalisé par les instrumentistes, le chef et les coaches. Là où nous avions laissé un orchestre qui se cherchait encore, nous avons retrouvé un grand et bel ensemble parfaitement en place. Estompées les différences de niveau, gommées les appréhensions, oubliés les tâtonnements. En quelques jours, le directeur musical est arrivé à donner une âme et un son à l’orchestre. Pour preuve la subtilité avec laquelle fut interprété le «Prélude à l’après-midi d’un faune» de Claude Debussy. Un beau moment qui arrivait après la tonitruante ouverture contemporaine «Hidd’n blue» de Francisco Coll.

Des nuances et de la finesse, il y en eut aussi avec les «Quatre derniers lieder» de Richard Strauss. Une musique empreinte de sentiments, de nostalgie, de temps qui passe, idéalement servie par l’Orchestre et son chef. Pour chanter ces lieder, c’est la soprano Léa Trommenschlager qui était devant l’orchestre. Une belle voix, puissante et colorée, un peu juvénile à notre goût pour chanter ces pièces résumant le cycle de la vie. Mais il faut bien commencer un jour…

La deuxième partie de la soirée fut marquée par l’interprétation de Daphnis et Chloé, suite n°2 de Maurice Ravel. L’occasion, après un beau Webern, «Im Sommerwind», de faire briller tous les pupitres dans une interprétation réussie, sensuelle et précise, de cette pièce fort difficile du répertoire de musique française. Le travail a payé, l’expérience d’Alain Altinoglu aussi.

L’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée est totalement entré de la plus belle des façons dans le giron du Festival d’Aix-en-Provence. L’année prochaine certains de ses musiciens seront associés à la création d’un opéra avec le London Symphony Orchestra et c’est bien mérité. Quant à nous, nous sommes fiers et heureux d’avoir pu accompagner cette session « historique » par une chronique quotidienne sur Destimed.
A l’an prochain.
Michel EGEA

Pratique
L’orchestre des jeunes de la Méditerranée donne encore deux concerts.
Ce vendredi soir à 20h30, à la Villa Méditerranée, à Marseille, sur le J4 puis demain samedi 26 juillet dans les Hautes-Alpes, au bord du lac de Serre-Ponçon, à Savines-le-Lac, pour un concert donné à 21 heures sur la place de la mairie.

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