On a vu au Grand Théâtre de Provence, l’âme américaine de Katia et Marielle Labèque

Publié le 14 janvier 2015 à  13h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h35

Katia et Marielle Labèque (Photo D.R.)
Katia et Marielle Labèque (Photo D.R.)

América! un mot pour titre et un programme pour deux pianos rejoint par deux percussionnistes. Passionnées d’Italie (où elles vivent) les sœurs pianistes ont choisi de puiser dans le répertoire US pour séduire le public qui avait copieusement rempli la salle du Grand Théâtre de Provence, mardi soir. América! donc et Gershwin, Glass, Bernstein à l’affiche et deux Steinway pour les dames. Face à l’assistance, Katia à gauche, Marielle à droite. D’entrée de jeu, félicitations à Christian Louboutin pour la solidité des talons aiguilles de ses bottines dont était chaussée Katia qui ne les a pas ménagées… Surtout avec son pied gauche, celui qui lui a donné le rythme toute la soirée. De Gershwin, ce sont les trois préludes pour deux pianos que les sœurs Labèque avaient choisi de donner. Deux allegro qui encadrent un andante soit trois leçons de musique américaine solide, rythmée, syncopée, matinée, et parfois plus, de jazz. Tout ceci n’étant pas pour déplaire aux sorelle.
Suivaient « Four Mouvements » de Philip Glass, l’un des maîtres de la musique répétitive qu’affectionnent particulièrement Katia et Marielle Labèque. Cette pièce, composée en 2008, ainsi que d’autres, sont d’ailleurs gravées sur les CD du coffret « Minimalist Dream House » publié en 2013 par les deux sœurs. Les avis sont partagés sur les compositions de Philip Glass. Pour notre part nous trouvons son univers fascinant. Il y a de vraies lignes mélodiques et que ce soit pour un orchestre philharmonique ou pour un piano seul, dans la majorité des cas, l’œuvre de Glass invite à la fois à la méditation et au voyage. Ce qui n’a pas manqué d’être, mardi soir, en compagnie des deux dames.
Après la pause c’est Bernstein qui était attendu avec son West Side Story version revisitée par Irwin Kostal pour deux pianos et percussions. Une audition qui, à dire vrai, nous a laissés un peu sur notre faim. L’enchaînement des airs est décousu, brouillon, cela manque parfois de groove et de swing même si le quatuor improbable (les sœurs ayant été rejointes par Gonzalo Grau et Raphaël Séguinier aux percus) tente, sur scène, de faire vivre cette musique avec une belle technique.
Mais au bout du compte, le public présent était visiblement satisfait.
C’est là l’essentiel. Et nous retrouverons avec plaisir Katia et Marielle Labèque dans quelques semaines… Elle sont à l’affiche du Carnaval des Animaux au Festival de Pâques en compagnie, entre autres, de Guillaume Gallienne. Mais c’est une autre histoire et nous y reviendrons.
Michel EGEA

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