Paca – Vœux de Renaud Muselier aux corps constitués: « Un homme politique n’est pas un comptable mais doit être un bâtisseur « 

Publié le 16 janvier 2018 à  12h24 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h51

Cérémonie des vœux aux corps constitués du Président de région Renaud Muselier (Photo Jean-Pierre Garufi )
Cérémonie des vœux aux corps constitués du Président de région Renaud Muselier (Photo Jean-Pierre Garufi )
C’est en présence de nombreuses personnalités, au premier rang desquelles l’ancien ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo et Martine Vassal, la présidente du département 13, que s’est tenue la cérémonie des vœux aux corps constitués de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Occasion pour Renaud Muselier de revenir sur l’action de la majorité, notamment depuis qu’il préside l’institution à la suite de Christian Estrosi et de tracer des perspectives pour le futur en matière environnementale, une priorité, économique, de sécurité…«Je suis partisan d’une Région forte dans une France forte au sein d’une Europe qui protège. C’est la raison pour laquelle je m’efforce d’être un Président : résolument européen car pacifiste, fondamentalement Français car patriote et irrémédiablement Provençal, Alpin et Azuréen; car ce sont nos racines, notre vie et notre avenir». Occasion pour lui de signaler: «Nous demeurons fortement mobilisés pour accueillir le Secrétariat général de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée. Notre candidature est en bonne voie mais nous avons besoin de la mobilisation de chacun et chacun d’entre vous d’ici l’annonce officielle sous un mois». Des vœux lors desquels il a également annoncé la tenue, en mars prochain, du premier Congrès régional des maires de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

«Le Gouvernement doit donc nous permettre d’investir »

Le Président de Région lancera, dans ce cadre, un appel au gouvernement en réclamant un arrêt du désengagement de l’État et de la baisse des dotations aux collectivités: «Un homme politique n’est pas un comptable mais doit être un bâtisseur. Pour bâtir il nous faut investir. Le Gouvernement doit donc nous permettre d’investir pour préparer l’avenir de nos enfants». Avant de signaler: «Depuis 2014, ce sont plus de 400M€ que les Gouvernements successifs nous ont ponctionnés. Pour la seule année 2014 la perte nette est de 35 M€. C’est l’équivalent d’un lycée neuf en moins ou d’un mois et demi du service TER». «A toutes fins utiles», il rappelle que l’investissement des collectivités représente «plus de 70 % de l’investissement public et que la dette de nos collectivités ne représente que 10 % de la dette française qui a doublé depuis 2000». Puis de se réjouir de la présence de Jean-Louis Borloo: «Elle est symboliquement et politiquement forte. Elle témoigne de nos liens d’amitié bien sûr mais aussi de l’importance des valeurs centristes et humanistes au sein de la politique que je conduis avec les élus de ma majorité».

«Nous formons un solide duo au service d’un territoire d’exception»

A l’adresse de Martine Vassal il avance: «Madame la Présidente du Conseil départemental, 1ère vice-présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence, ma chère Martine. Bravo pour le travail que vous faites à la tête de votre institution et merci de votre présence. Ensemble, vous et moi, agissons au quotidien pour le bien-être de notre beau département et de notre merveilleuse ville de Marseille. Nous formons un solide duo au service d’un territoire d’exception qui ne demande qu’à se développer et à aller de l’avant». Puis de considérer: «C’est en ayant des résultats et une vision que nous moderniserons et dynamiserons notre région».

«Le réchauffement climatique est un défi que lance la planète à l’Humanité»

Renaud Muselier s’inscrit dans l’avenir: «Notre vision à 20 ans, elle se fonde sur un constat simple: le réchauffement climatique est un défi que lance la planète à l’Humanité toute entière. Nous avons donc fait le choix, avec l’ensemble des élus de ma majorité, de porter ce combat. De relever ce défi à l’échelle de notre Région en faisant de Provence-Alpes-Côte d’Azur la première Région d’Europe à avoir une COP d’avance». Dans ce cadre, il ne cache pas le fait d’avoir des désaccords avec Emmanuel Macron: «Je pense notamment à son rapport conflictuel avec les collectivités et sa volonté de recentraliser ou encore la modification du mode de scrutin pour les élections européennes avec le retour de liste nationales qui est un bon de 15 ans en arrière». Mais sur la question environnementale il estime: «le Président de la République semble avoir pris conscience de l’importance de la question climatique et des enjeux économiques afférents. Il a compris que la France et l’Europe avaient un rôle majeur à jouer pour faire respecter les accords sur le climat. Sur ce sujet, j’ai donc fait le choix d’être le partenaire du Gouvernement». Et de lancer: «Avoir une COP d’avance ! Plus qu’un slogan c’est une feuille de route». Il rappelle à ce propos qu’en décembre dernier la région a voté un plan climat articulé autour de 5 axes majeurs (éco-mobilité, neutralité carbone, croissance verte, préservation de notre patrimoine naturel et amélioration du bien-être) se déclinant en 100 mesures concrètes.

«Nous allons pouvoir aider nos Start-up à innover et financer des projets de croissance verte»

Ce plan permettra d’amplifier en 2018 la bataille pour l’emploi «que nous avons amorcée avec Christian Estrosi dès notre élection.» Seront consacrer dès cette année «plus de 30 % de notre fonds d’investissement régional, soit près de 100M€, au financement des projets d’entreprises respectueux de l’environnement». «Nous allons pouvoir, poursuit-il aider nos Start-up à innover et financer des projets de croissance verte. C’est le message que je suis allé porter au CES de Las Vegas la semaine dernière. Nos 20 000 entreprises du numériques qui représentent plus de 40 000 emplois et près de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires sont non seulement innovantes et dynamiques, mais elles sont exemplaires». Il indique avoir rencontré à l’occasion de ce voyage Carolyn Goodman, maire de Las Vegas. «Las Vegas première grande ville des Etats-Unis fonctionne uniquement grâce à des énergies renouvelables notamment le photovoltaïque à Boulder city. Nous avons convenu ensemble de partager nos bonnes pratiques et je suis heureux de vous annoncer qu’un accord est en cours d’élaboration. Tout comme nous sommes en train de nouer un partenariat avec le Costa Rica».

«Replacer notre Région au cœur d’une politique euro-méditerranéenne ambitieuse»

Avoir une COP d’avance, «c’est également la raison pour laquelle j’ai lancé le 21 novembre dernier Méditerranée du futur. A travers cet événement international réunissant plus de 1 000 décideurs du bassin méditerranéen (chefs d’États, ministres, ambassadeurs, consuls, chefs d’entreprises, chercheurs, philosophes…), j’ai souhaité replacer notre région au cœur d’une politique euro-méditerranéenne ambitieuse. Et je vous annonce que la 2e édition de « Méditerranée du futur » s’articulera autour du financement des projets respectueux de l’environnement et des innovations de nos entreprises».
Par ailleurs Renaud Muselier a demandé «expressément» au Gouvernement d’annoncer le montant de sa participation au projet de Ligne Nouvelle ferroviaire.
«Nous avons mis plus de 20 ans pour parvenir à un projet qui fasse consensus entre tous les élus du territoire. Nous sommes prêts à investir dans ce projet. Que le Gouvernement soit bien conscient que nous n’y renoncerons pas. Tout comme nous ne renoncerons pas à notre demande d’ouverture à la concurrence sur le service TER dès 2019», assure-t-il. De même qu’en matière d’Éducation, il entend «amplifier» les efforts «pour renforcer la sécurité de nos enfants». Si il rappelle que sécurité est une «compétence régalienne de l’État» et a vocation à le demeurer. Il considère cependant que «compte tenu de la menace à laquelle nous faisons face, j’estime que chacun doit prendre ses responsabilités». Puis de se réjouir de l’entrée en négociation exclusive de Quechen pour s’implanter à Fos-sur-Mer. «A la clé, plus de 105M€ d’investissements et plus de 130 emplois créés. Cette implantation future c’est à notre équipe et à celle du Grand Port Maritime de Marseille que nous la devons. Christian Estrosi en 2016 a amorcé les négociations à l’occasion d’un déplacement en Chine et je les ai faites aboutir en recevant le Président de Quechen à Marseille et en nouant avec lui une étroite collaboration».

«Notre Région n’a pas changé de nom et elle n’en changera pas»

Au sujet du nom de la Région, il tient à apporter une précision : «Notre Région n’a pas changé de nom et elle n’en changera pas. En dépit des mesquineries des uns et des méchancetés des autres, je n’ai pas unilatéralement changé le merveilleux nom de notre Région. Nous avons effectivement déposé une marque : « Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Cette marque, elle a vocation à renforcer notre stratégie de marketing territorial et je l’assume à remplacer l’acronyme Paca qui n’a aucun sens. Nous sommes et nous demeurerons la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur car c’est notre histoire et notre identité. Mais nous sommes également le Sud car cela parle au monde entier là où Paca n’était qu’un acronyme vide de sens dont la France a le secret».

«Rien ne justifie le repli sur soi. C’est toujours la pire des tentations»

Il en vient enfin à l’Europe: «En 2019 se dérouleront les élections européennes. Nous avons donc l’impérieuse nécessité d’apporter la démonstration de l’utilité de l’Union européenne aux 5 millions de Provençaux, Alpins et Azuréens sinon ce seront les extrémistes qui triompheront. Je ne rejoindrai jamais le banc des eurosceptiques qui ont un fil de fer barbelé pour seule pensée politique. Rien ne justifie le repli sur soi. C’est toujours la pire des tentations. Elle est moralement condamnable, culturellement mortelle et économiquement absurde». Et d’insister: «Est-il seulement nécessaire de le dire quand on dirige une région comme celle-ci où bat le cœur de la Méditerranée, où les croisements culturels sont innombrables et féconds depuis des siècles, où les stratégies économiques ont naturellement une dimension européenne et planétaire ?». Mais en même temps, conclut-il : «Selon l’expression consacrée, je ne serai jamais un euro béat qui s’interdit de critiquer l’Europe quand elle dysfonctionne. Je suis un européen pragmatique conscient que l’Europe doit se réformer pour redonner du sens à son action».
Michel CAIRE

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