Plus de 50 ans après sa disparition l’épave du sous-marin Minerve retrouvée au large de Toulon

Publié le 23 juillet 2019 à  12h01 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h06

La ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé, lundi, la découverte de l’épave du sous-marin Minerve, localisée à environ 2 400 mètres de fond, à 45 kilomètres au large de Toulon. Un rebondissement rendu possible par les récents progrès technologiques accomplis dans l’exploration sous-marine, notamment l’emploi de nouveaux sonars et de drones de recherche.

Des navires de recherches au large de Toulon ont retrouvé le sous-marin La Minerve. (Capture d’écran Twitter / @florence_parly)
Des navires de recherches au large de Toulon ont retrouvé le sous-marin La Minerve. (Capture d’écran Twitter / @florence_parly)

Les familles n’osaient plus y croire, et pourtant : plus de 50 ans après sa disparition, le 27 janvier 1968, l’épave du sous-marin Minerve, a été localisée. «J’espère vivement que cette découverte les aidera à faire leur deuil, plus de 50 ans après ce drame qui a marqué la Marine nationale et l’ensemble de nos concitoyens », relève la ministre des Armées, Florence Parly, qui a annoncé l’information sur son compte Twitter. Une cérémonie commémorative en mer, à la mémoire de ces 52 marins morts dans l’accomplissement de leur devoir, sera organisée par l’amiral Préfet Maritime et commandant de la zone maritime Méditerranée, en présence des familles.

La ministre des Armées salue «l’engagement des nombreux acteurs qui ont contribué à retrouver l’épave de la Minerve. En premier lieu la Marine nationale, à qui la direction et la coordination des opérations de recherches ont été confiées, mais aussi le Commissariat à l’Energie Atomique, dont les récents travaux d’analyse des mesures sismiques enregistrées lors de la disparition du sous-marin ont permis de circonscrire la zone de recherche, le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (Shom) qui a assuré la direction scientifique des recherches, l’Ifremer dont les moyens ont établi une première cartographie du fond, et enfin la Société « Ocean Infinity » dont les moyens ont permis l’identification de la Minerve sur la base de la sélection première de l’Ifremer.» Les familles des 52 marins ont été associées aux différentes étapes de cette campagne de recherche dont les premières remontent à 51 ans.

Mauvaises conditions météorologiques

Le 27 janvier 1968, le sous-marin Minerve, de type Daphné, effectuait des exercices avec un aéronef de patrouille maritime Breguet Atlantic au large de Toulon. De mauvaises conditions météorologiques rendent les communications difficiles et entrainent une suspension de l’exercice. La dernière communication entre l’aéronef et le sous-marin est établie à 7h55. Une onde de choc est enregistrée à 7h59 par les stations sismologiques de la côte. La Minerve coule à une vingtaine de kilomètres au Sud du Cap Sicié. Des campagnes de recherches sont menées en 1968 puis en 1970, en vain, les moyens technologiques de l’époque ne permettant pas d’explorer avec précision des zones dont les fonds dépassent 2 000 mètres. Deux hypothèses sont aujourd’hui privilégiées pour expliquer la disparition du submersible. La première : une avarie de la barre de plongée arrière ayant pu entraîner le sous-marin à prendre rapidement de la pointe négative. La seconde : un problème d’entrée d’eau lors de la période de navigation au schnorchel.

Les moyens mis en œuvre pour la campagne de recherches et de localisation du Minerve :
-le navire océanographique Pourquoi pas ? (Ifremer),.
-un drone sous-marin (Ifremer), dit AUV (Autonomous Underwater Vehicle).
-le sous-marin habité Nautile (Ifremer), opéré par le Pourquoi pas ?
-le navire océanographique Antea (Ifremer), qui opère le drone sous-marin.
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Source defense.gouv.


Pour Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : « Le travail collectif des pouvoirs publics et des opérateurs privés a permis une prouesse que les familles n’attendaient plus»

Renaud Muselier président de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier président de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Robert Poulain)

Le Président rappelle qu’en octobre 2018, «alors que les recherches avaient été abandonnées depuis longtemps, Hervé Fauve, fils du commandant, et 18 familles, saisissent plusieurs élus du Var pour que les recherches reprennent. En février 2019, la ministre des Armées, annonce la reprise des recherches en deux phases aux mois de février et de juillet. Dimanche 21 juillet, plus de 50 ans après sa disparition, le bâtiment a enfin été retrouvé puis identifié, à 2370 mètres de profondeur, au large du Cap Sicié à 45 km de Toulon.» Le Président de région déclare: «C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris la découverte de l’épave du sous-marin La Minerve, disparue depuis 51 ans. C’est un succès exceptionnel pour l’ensemble des équipes de recherche qui y ont contribuées et je veux les féliciter au nom de toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Je veux également féliciter la Ministre, Florence Parly qui a su écouter les familles des marins disparus et qui a accepté de reprendre les recherches en mettant en œuvre des moyens exceptionnels. La Marine nationale a été épaulée par le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives) et l’Ifremer, qui ont brillamment collaboré dans cette découverte. C’est une journée mémorable, où le travail collectif des pouvoirs publics et des opérateurs privés, mais également de la France et des États-Unis, a permis une prouesse que nous n’attendions plus.» Renaud Muselier avoue «éprouver une sensibilité particulière en tant que petit-fils d’Amiral, à l’annonce de cette nouvelle. Je suis soulagé que toutes ces familles endeuillées depuis tant d’années puissent enfin savoir que leurs parents militaires, morts pour leur pays, reposent en paix».
La Rédaction

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