Politique: Jean-Noël Guérini quitte le Parti Socialiste

Publié le 7 avril 2014 à  22h33 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h47

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
Le sénateur des Bouches-du-Rhône a annoncé ce lundi 7 avril qu’il quittait le Parti Socialiste «Aprės 47 ans de militantisme au PS, j’ai décidé ce soir de le quitter. Je continue mon combat au service des habitants des Bouches-du-Rhône», a déclaré Jean-Noël Guérini sur Twitter ce lundi soir. De nombreuses voix au Parti socialiste demandaient la mise à l’écart de celui qui est également président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Patrick Mennucci a même menacé de suspendre son adhésion au PS si le parti n’excluait pas Guérini après les municipales.
«C’est une épreuve pour moi, mais j’y suis contraint. Ce parti, je ne le reconnais plus. Je ne m’y reconnais plus», écrit Jean-Noël Guérini sur son blog.

« Je quitte le Parti socialiste »

« A la tête du Conseil général, je me bats avec fierté pour les habitants des Bouches-du-Rhône, depuis de nombreuses années. C’est pour moi un honneur. C’est aussi une immense responsabilité. J’entends poursuivre cette action. Désormais, je le ferai en quittant le Parti socialiste, au sein duquel je milite depuis 1967. C’est une épreuve pour moi, mais j’y suis contraint. Ce parti, je ne le reconnais plus. Je ne m’y reconnais plus.
Depuis maintenant quatre ans, je suis la cible d’attaques de socialistes, qui n’ont eu de cesse de me déshonorer, en distillant bien des contre-vérités, pour jeter le discrédit et la suspicion sur ce que j’ai fait et sur ce que je suis.
Ils n’ont eu de cesse d’instrumentaliser une interminable instruction judiciaire qui, certes, me vaut d’être mis en examen, mais dans laquelle je n’ai pas été jugé.
Comment ne pas rappeler que dans sa deuxième demande de levée d’immunité parlementaire, après trois ans d’enquêtes, d’écoutes, de violations du secret de l’instruction le juge lui-même écrit en octobre 2012 que « le rôle joué par Jean-Noël Guérini est naturellement difficile à cerner et surtout à critiquer ».
Aujourd’hui, près de cinq ans après le début de cette campagne où la haine et le fiel se sont déversés, il est prouvé que jamais je ne me suis enrichi et pas la moindre preuve matérielle contre mes supposés errements liés aux activités, peut-être condamnables de mon frère, n’a pu être fournie.
La presse a allègrement jugé, condamné, permettant à des socialistes d’instruire un procès politique, basé sur des fuites savamment orchestrées et orientées pour me nuire et me détruire.
Je ne me suis jamais soustrait à l’action de la justice, et je me défends, comme tout citoyen est en droit de le faire.
Dans ce contexte, force est de reconnaître que la présomption d’innocence ne vaut rien pour ceux qui viennent de précipiter le parti socialiste et la gauche marseillaise dans un véritable désastre électoral.
Ces petits personnages, qui n’ont de cesse de m’humilier, avec une méchanceté inouïe, pour masquer leur incapacité à présenter un projet politique pour la deuxième ville de France, ont jeté mon honneur aux chiens, dans un travail de sape qui les précipite vers le néant politique.
Ils critiquent, dénigrent, méprisent, se souciant uniquement de leur avenir personnel.
Croyant l’assurer, ils ont ainsi imposé à la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône une tutelle qui a paralysé son action durant la séquence électorale qui vient de s’achever.
La débâcle électorale de 2014 a rayé d’un trait de plume les victoires des socialistes acquises alors que je n’étais pas mis au banc de la rue Montgrand.
Je n’ai plus à être la victime désignée de ces imposteurs, qui après m’avoir étrillé, accablent l’ancien Premier ministre, alors qu’ils n’ont cessé de quémander soutien et aides à Matignon depuis mai 2012 !
Il est vrai que le gouvernement socialiste a beaucoup promis pour Marseille.
Je regrette que l’action n’ait pas suivi rapidement les déclarations d’intention, hormis pour la création d’une métropole rejetée par la quasi-totalité des maires du département et qui sera demain une aubaine pour l’opposition nationale.
Je le dis fortement et fermement : j’en ai assez d’être montré du doigt et d’être pris pour cible par des irresponsables, incapables de parler au peuple de Marseille et dont l’aveuglement a permis de faire élire un maire Front national dans le 7e secteur de la ville peuplé de 150.000 habitants.
Le 6 octobre 2002, sous mon impulsion, les socialistes et la gauche rassemblée avaient battu l’extrême-droite à Vitrolles…
Autres temps, autres pratiques, autres résultats…
Je ne suis pas coupable de ces errements qui ont abouti à cette faute politique majeure dont les animateurs de la campagne socialiste à Marseille ne peuvent s’exonérer.
Pour dissimuler leurs propres échecs, ils persistent et veulent désormais changer les militants, au prétexte que ceux qui sont aujourd’hui la force du parti socialiste ne les suivent pas…
Dans un contexte difficile, tandis que l’action gouvernementale n’a pas été clairement lisible, ils creusent le tombeau des espérances de ceux et celles qui pensaient, peut-être naïvement après l’alternance de 2012, que la solidarité accompagnerait la responsabilité pour redonner à notre pays la place qui doit être la sienne.
Nous en sommes loin, hélas ! !
Vaillamment, avec détermination, j’ai mené le combat pour faire vivre le Parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône.
J’ai décidé de tourner la page.
Je quitte le Parti socialiste mais je continue ma bataille politique.
Je reste au service des habitants de ce département en étant aux côtés de celles et ceux pour qui respect et fraternité ne sont pas des mots vides de sens ».

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