Port de Marseille Fos: le J1 porte d’embarquement d’une mutation profonde du front de mer

Publié le 29 juin 2017 à  10h02 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Le port de Marseille Fos vient de lancer un appel à projets concernant un bâtiment emblématique situé dans le secteur de la Joliette : la halle portuaire J1. Le cahier des charges a été dévoilé lors d’une conférence de presse en présence de Christine Cabau Woehrel, présidente du directoire du port de Marseille Fos, Jean-Marc Fornieri, président du conseil de surveillance du port et de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, président de la métropole Aix-Marseille-Provence.

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Christine Cabau Woehrel, Jean-Marc Fornieri et Jean-Claude Gaudin, ont lancé un appel à projets concernant
Christine Cabau Woehrel, Jean-Marc Fornieri et Jean-Claude Gaudin, ont lancé un appel à projets concernant
Il s’agit bien d’encourager des investisseurs à proposer «des projets d’envergure internationale, de prestige, innovants et pluriels», pour la valorisation immobilière durable du J1, l’aménagement de ses abords (700 m de la Digue du large pourront être utilisés) et la diversification des usages sur les postes à quais qu’elle surplombe; maintenir les qualités patrimoniales et maritimes du site et générer de nouvelles recettes domaniales pour le GPMM… Le document précise notamment que les projets doivent présenter un caractère multi-activités, permettre l’accès libre au public pour la partie des espaces de la Halle J1 qui seront désignés à cet effet, faire émerger des propositions culturelles et /ou événementielles; contribuer à renforcer la visibilité économique du territoire, notamment dans sa dimension internationale portuaire, tout en s’intégrant dans une démarche de synergie urbaine. Ils doivent aussi être compatibles avec l’activité portuaire du bassin de la grande Joliette et mettre en valeur la dimension maritime emblématique du site. Mais, Casino, salle de jeux, machines à sous, projet autour d’une mono-activité exclusive (tout commerce ou tout logement) ne sont pas souhaités. Les responsables du Port et Jean-Claude Gaudin, ont profité de l’occasion pour affirmer qu’il n’y avait pas la moindre vague entre eux, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Département des Bouches-du-Rhône, qui n’étaient pas invités. Surtout, avancent-ils, outre le lancement de l’appel à projet concernant le hangar J1, la ville de Marseille, la Métropole Aix Marseille Provence et le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) ont prévu «de coopérer sur plusieurs sujets selon un calendrier partagé». Le décor est planté

«Le formidable succès du J1 lors de Marseille Provence 2013 a prouvé qu’il était indispensable de réaménager et d’ouvrir au grand public ce site»

Jean-Claude Gaudin rappelle : «Le formidable succès du J1 lors de Marseille Provence 2013, avec près de 300 000 visiteurs, a prouvé qu’il était indispensable de réaménager et d’ouvrir au grand public ce site». Christine Cabau Woehrel revient sur ce bâtiment de 25 000 m² constitué de 3 plateaux de 8 500 m² «qui offre une vue exceptionnelle sur la rade et le cœur historique de Marseille». Le hangar J1 est au cœur du terminal international de la Joliette (ferries vers l’Algérie), il accueille les files d’embarquement de véhicules au niveau du sol, la Gare maritime internationale dans une partie du R+1, l’Institut de formation aux métiers portuaires au R+2. Depuis Marseille 2013, avec la ville de Marseille, les espaces R+2 sont ouverts au public pour des événements culturels. L’appel à projet peut enfin être lancé car la réorganisation des terminaux à passagers internationaux est d’ores est déjà engagée par le GPMM. Les ferries vers l’Algérie rejoindront un nouveau terminal autour du Cap Janet -regroupant les passagers à l’international à l’horizon 2020/2021-, grâce à la réalisation des accès routiers depuis la Ville (chantier État/Métropole). «Les nouveaux usages pour le hangar J1 et ses abords devront être compatibles avec le fonctionnement des terminaux Corse et de croisière haut de gamme à proximité du site et avec la circulation de l’entrée du port à la passe Sud». Jean-Marc Fornieri précisant: «La facilité aurait été de faire le seul choix du mieux-disant financier, mais nous y avons ajouté la dimension du mieux-disant qualitatif. Il est donc hors de question d’accueillir un Casino ou une boîte de nuit». «Au-delà du J1, annonce Jean-Claude Gaudin, nous venons de prendre d’autres engagements avec le Grand port. Ils concernent des dossiers faisant l’objet à ce jour d’un travail de coordination et de réflexion conjointe, notamment sur certains espaces portuaires, pour une ouverture plus large au public et aux entreprises. Je pense évidemment au Master plan d’aménagement et de développement [[il s’agit de définir dans le cadre de la Charte Ville-Port et avec ses partenaires, des grandes orientations en synergie avec les activités portuaires et urbaines du périmètre de la Grande Joliette, en vue de l’élaboration d’un Master Plan. Celui-ci combinera la vision du développement portuaire et de la valorisation des espaces à mettre à la disposition des entreprises tout en développant des synergies urbaines potentielles]] sur lequel nous allons nous pencher avec l’ensemble de nos partenaires, je dis bien l’ensemble de nos partenaires, Département, Région, Euroméditerranée». Pour le maire de Marseille: «Il s’agit aujourd’hui de trouver un nouvel équilibre relationnel entre le premier port de France, aux enjeux de développement considérable pour l’économie nationale et locale, et la métropole Aix Marseille Provence, qui doit favoriser dans les meilleurs délais son développement économique, tertiaire, industriel et touristique».

«600 hectares de terrains potentiellement disponibles pour accueillir de nouveaux projets industriels»

Jean-Marc Fornieri évoque à ce propos la création d’un groupe de travail commun pour l’aménagement économique de 600 hectares sur la zone industrialo-portuaire à Fos. «La plateforme industrielle de Piicto est au centre d’une ambition partagée entre le Grand Port Maritime et les instances métropolitaines. Cette zone dispose d’atouts économiques attractifs et, notamment, de 600 hectares de terrains potentiellement disponibles pour accueillir de nouveaux projets industriels, aptes à générer des trafics maritimes pour le port et de l’emploi pour le territoire». Un groupe de travail commun sera lancé dès la rentrée 2017. Il aura vocation à proposer un schéma d’aménagement partagé dans un format à définir, pour faciliter l’implantation d’industries et de projets nouveaux sur la zone. Une réflexion conjointe pour l’avenir de l’espace portuaire, compris entre le Mucem et les Terrasses du port, sera entamée dès 2017 afin qu’un projet ambitieux puisse être envisagé dans la suite du transfert des trafics internationaux vers le Cap Janet à l’horizon 2020. La recomposition se poursuit avec un développement concerté de l’espace portuaire entre les Terrasses du Port et le Silo. Les projets devront préserver et conforter le développement des trafics portuaires qui y sont actuellement opérés comme la desserte de la Corse, en pleine reprise à Marseille. Ils devront s’inscrire aussi dans une démarche d’ouverture de l’espace portuaire au public. Concernant l’extension de la zone des Terrasses du Port, Jean-Marc Fornieri précise: «cela ne veut dire que la zone commerciale va s’étendre. Nous avons notamment été approchés pour l’installation de parc de loisir indoor». Enfin, dans la continuité de la charte Ville/Port, une charte Métropole/Port sera mise en oeuvre dans les meilleurs délais sous l’autorité du Préfet. Elle permettra, entre autres, d’assurer la cohésion métropolitaine avec le Grand Port Maritime de Marseille, l’Etat, la Région Provence Alpes Côte d’Azur, la Métropole et les autres collectivités territoriales concernées. Michel CAIRE
Jean-Marc Fornieri et  Jean-Claude Gaudin (Photo Robert Poulain)
Jean-Marc Fornieri et Jean-Claude Gaudin (Photo Robert Poulain)
son_copie_petit-150.jpgLe maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, revient sur la transformation du secteur… ste-092_jc_gaudin_j1_28_6_17.mp3 son_copie_petit-150.jpgJean-Marc Fornieri, président du Conseil de surveillance du port apporte quelque éclairage supplémentaire sur cet appel d’offre concernant le J1 ne voulant notamment pas «d’une énième galerie commerciale». Pour ce bâtiment qui n’est pas classé, il espère que l’architecte Jean Nouvel à l’instar de la Tour La Marseillaise «s’intéresse au J1». Parle des contraintes et des critères de sélection. Revient sur la Charte Métropole/Port, PIICTO… ste-091_forneri_j1_28_06_17.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO

Les candidats doivent déposer leur offre initiale au plus tard le 15 novembre 2017


Les offres seront sélectionnées selon des critères détaillés dans le règlement de l’appel à projet, dont ceux de crédibilité technique et financière, de création de valeur pour le port, de l’équilibre d’ensemble du projet, sans négliger la qualité du projet en son caractère innovant et durable. Les candidats doivent déposer leur offre initiale au plus tard le 15 novembre 2017 à 16h. Une présélection de projets retenus pour la deuxième phase sera réalisée d’ici mars 2018 par un jury comprenant le Port, l’État, les collectivités territoriales, des représentants du monde de l’économie et de l’architecture. Les finalistes remettront une offre définitive à l’été 2018 à l’issue d’une négociation. Le lauréat sera désigné par les instances exécutives du port, assisté d’un jury international, fin 2018. Si le bâtiment n’est pas classé, l’ensemble des partenaires entendent veiller au maintien de son intégrité architecturale. Le règlement de l’appel à projets sur le J1 ici

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