Pour célébrer les 100 ans de Bernstein, Cunégonde et Candide font craquer l’Opéra de Marseille

Publié le 15 octobre 2018 à  22h11 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  19h07

Sabine Devieihle  et Jack Swanson, Cunégonde et Candide, joyeux couple triomphant pour cette production exceptionnelle. (Photo Christian Dresse)
Sabine Devieihle et Jack Swanson, Cunégonde et Candide, joyeux couple triomphant pour cette production exceptionnelle. (Photo Christian Dresse)
Devant le chœur et l’orchestre de l’Opéra, aux saluts, de g. à dr. Kévin Amiel, Jean-Gabriel Saint Martin, Sophie Koch, Jack Swanson, le maestro Robert Tuony, Nicolas Rivenq et Jennifer Courcier. (Photo Christian Dresse)
Devant le chœur et l’orchestre de l’Opéra, aux saluts, de g. à dr. Kévin Amiel, Jean-Gabriel Saint Martin, Sophie Koch, Jack Swanson, le maestro Robert Tuony, Nicolas Rivenq et Jennifer Courcier. (Photo Christian Dresse)
Excellente idée, pour marquer le centième anniversaire de Leonard Bernstein (1918-1990) que d’unir l’Opéra de Marseille et le Théâtre des Champs Élysées à Paris par le biais de l’association «Les Grandes voix» autour du «Candide» du maître américain, opérette comique en deux actes sur un livret de Hugh Wheeler d’après le conte de Voltaire. Une version concertante avec, comme gâteau sous la cerise, la prise du rôle de Cunégonde par Sabine Devieihle. C’était donc une matinée événement, dimanche au tea-time à Marseille, et si l’on ne jouait pas à guichets fermés, ce qui est dommage, nombreux étaient ceux qui venaient découvrir cette partition des plus originales et cocasses, donnée pour la première fois sur les rives du Lacydon. Sous la baguette précise et dynamique de Robert Tuohy, la musique de Bernstein est servie par un orchestre de l’Opéra dans le juste rythme. Mais ce que nous retiendrons et mettrons en avant à l’issue de cette représentation, c’est la qualité d’un chœur précis et coloré, à l’aise aussi bien pour un sombre Verdi que pour une opérette enlevée et très américaine du siècle dernier. Nul doute que la découverte sera belle pour le public d’un théâtre des Champs Elysées affichant complet pour une unique représentation, mercredi soir. De quoi rendre fier, aussi, et fort légitimement, Emmanuel Trenque, le chef de chœur, qui a su façonner ici en quelques années, cette phalange vocale de haut niveau. Du côté des solistes, cette production de «Candide» donnait l’occasion à Sabine Devieihle d’inscrire le rôle de Cunégonde à son répertoire. Total triomphe pour la soprano idéale fausse ingénue, maligne, mutine, coquine, immense dans son air de bravoure «Glitter and be gay », dominant un ascenseur vocal pouvant être meurtrier mais tellement aérien et limpide avec elle. Une nouvelle occasion saisie par la dame pour démontrer l’étendue de son art et sa maîtrise totale. A ses côtés, espiègle et rayonnante, Sophie Koch est une vieille dame idéale, voix puissante et directe. Moins sollicitée que ses deux camarades, Jennifer Courcier est une Paquette en attente d’heureux événement, bien dans son chant et dans son rôle. Du côté masculin de la distribution, le Candide de Jack Swanson impose sa présence scénique et sa ligne de chant parfaite, directe et puissante. L’autre composante nécessaire au fonctionnement d’un couple rayonnant. Immense, aussi, par la taille et le talent, Nicolas Rivenq conte avec humour et réalisme cette histoire abrancadabrantesque dont nous sommes les spectateurs, Kévin Amiel et Jean-Gabriel Saint Martin complétant idéalement le casting poussé à revenir saluer à de nombreuses reprises par un public à la joie exubérante, dont une grande partie découvrait l’œuvre.
Michel EGEA

Articles similaires

Aller au contenu principal