Prélude électoral

Publié le 19 mars 2013 à  6h00 - Dernière mise à  jour le 10 août 2023 à  10h46

Les citoyens invités à faire leur GAM

PHOTO PATRICIA MAILLE-CAIRE
PHOTO PATRICIA MAILLE-CAIRE

En vue des élections municipales de 2014, les universitaires Jacques Boulesteix et Jean Viard, élus municipaux de Marseille ainsi que de Marseille Provence Métropole et porte-paroles du Manifeste Métropolitain, ont annoncé le 19 mars le lancement des Groupes d’Actions Métropolitains (GAM).

Jacques Boulesteix, avec ce mouvement, avoue « retrouver des actions, des moments exaltants connus à l’époque de Robert Vigouroux ». Puis de rappeler que l’intitulé GAM fait référence aux Groupes d’action municipale, dont le premier a vu le jour en 1963 à Grenoble. « Il semblait alors que les partis n’étaient pas capables d’apporter les réponses aux problèmes culturels, urbains, qui se posaient. Aujourd’hui, la même interrogation se pose pour les questions relatives à l’emploi, au développement économique… d’où la création de nos Groupes d’Actions métropolitains. Car il nous paraît nécessaire de faire émerger de nouvelles initiatives avec de nouvelles personnes. Nos GAM ne sont pas là pour se substituer aux partis, ils sont un plus qui nous paraît absolument nécessaire. Nous sommes de gauche, mais nous nous inscrivons dans une nouvelle vision dont Marseille a besoin car la ville a la tête dans le sable, la métropole ne démarre pas ».
Pour Jean Viard : « Le PS n’est plus au pouvoir depuis 1989 à Marseille, de ce fait il est devenu plus un parti de candidats que de projets. Le maire, lui, est charmant, mais est là depuis 1995 et manque de projets en profondeur. La question de l’entrée des acteurs locaux me paraît donc encore plus importante. Nous sommes également contre le cumul des mandats, qui permettra l’émergence d’une autre classe politique, et pour une métropole qui, enfin permette au port d’avoir un interlocuteur à son échelle ». Puis d’insister sur la question de la jeunesse « à partir de laquelle il faut repenser la ville, redonner l’accès du centre ville à la jeunesse » et celle de la démocratie représentative : « Il faut aller voir quartier par quartier comment les gens voient la ville, ce qu’ils en attendent, leurs propositions ».
Sur cette question des quartiers, Jacques Boulesteix reprend : « Il faut travailler en premier lieu là où se trouvent les plus grandes fractures. Alors que nous avons une activité qui génère plus de précarité que d’épanouissement dans nombre de quartiers ». Puis de lancer ce qui entend être la philosophie de ces Gam : « Nous ne sommes pas là pour donner des solutions clé en main mais pour co-construire. Dans les quartiers difficiles il y a de vrais problèmes, mais il s’impose d’aller vers la jeunesse, de voir avec elle comment on peut l’aider, car c’est elle la solution. Nous devons, en ce sens, travailler sur l’accès au numérique qui doit permettre de pallier des difficultés. Il faut aussi remédier au fait que les plus faibles sont aujourd’hui les premières victimes en terme d’énergie et d’environnement . En fait, Marseille est la dernière ville métis de la Méditerranée alors que partout on a chassé cette mixité ».
Face à tout cela, il considère : « On ne peut plus dire aux gens, voter puis laisser faire, non, la démocratie c’est de l’information, de l’implication, de la concertation et de la co-construction ». Une plate-forme d’échanges sur le web est un des outils qui va se mettre en place pour favoriser ce travail : « Des citoyens, des experts et des politiques débattront là pour construire le Marseille de demain. Et nous n’aurons pas d’adhérents mais des gens qui s’engagent sur des actions ».

Luc CONDAMINE

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