Provence-Alpes-Côte d’Azur: l’emploi priorité affichée du premier budget Estrosi

Publié le 31 mars 2016 à  21h21 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Christian Estrosi, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de présenter le budget qui sera soumis au vote le 8 avril. Il s’élève à 2,2 milliards en investissement et en fonctionnement et vise, selon lui : «Deux objectifs : répondre à l’urgence économique et gagner la bataille pour l’emploi». Un enjeu d’autant plus important que «cette année les régions se voient transférer des compétences de l’État mais aussi des départements, notamment en matière de transport». Un budget qui se traduira par une réduction de l’endettement. «La capacité de désendettement va passer de 11,3 années à 10,2. La masse salariale va diminuer grâce au non remplacement de 150 départs en retraite. D’autre part, nous supprimons la taxation de l’immatriculation des véhicules propres», annonce-t-il.

Christian Estrosi, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de présenter le budget qui sera soumis au vote le 8 avril (Photo Robert Poulain)
Christian Estrosi, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur vient de présenter le budget qui sera soumis au vote le 8 avril (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

«Nous allons, poursuit Christian Estrosi, abattre le mur qui s’est élevé pendant 18 ans entre cette institution et le monde de l’entreprise car, il ne peut y avoir de développement que par le soutien porté à nos entreprises. Or, comment concevoir une politique économique sans demander à ses acteurs ce qu’ils en pensent. C’est vrai aussi pour la culture, le tourisme, les transports… Ce que nous avons instaurer c’est le dialogue». De citer les chiffres du chômage : «Un taux de 12% dans cette région alors qu’il est de 10% au niveau national, avec 472 000 chômeurs de plus en un an ».

«Des chiffres qui permettent de suivre une vraie évolution du chômage»

Souhaitant à ce propos obtenir des chiffres «qui permettent de suivre une vraie évolution du chômage. C’est à dire que je veux connaître les chômeurs « produits » par la région et ceux qui viennent d’autres régions afin de pouvoir mesurer la pertinence de notre action. Il existe aujourd’hui 25 000 offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur, je veux savoir si nous pouvons réduire ce chiffre». Et d’insister : «C’est en attirant des entreprises sur la région, en la rendant attractive, que nous aurons une part de valeur ajoutée supplémentaire». Dans ce cadre, le budget des aides directes aux entreprises connaît une augmentation de 12 % ; celui en faveur du développement économique et de l’apprentissage augmente de 5,6 %. Il mentionne que le FIER (Fonds d’Investissement pour les Entreprises de la Région) sera effectif dès septembre et disposera de 93 M€. «C’est un dispositif inédit qui ne sera pas en compétition avec ceux existants tel que la BPI (Banque publique d’investissement) mais en complémentarité. Il pourra fournir des prêts, des garanties, permettra d’entrer dans le capital de certaines entreprises qui connaissent des difficultés passagères. Un dispositif qui s’adresse à toutes les entreprises sur notre territoire, quelle que soit leur taille». Et de mettre en exergue que, dans 6 à 7 ans, «nous aurons perdu 3 millions d’emplois car des métiers seront devenus inutiles. Il faut donc s’adapter, prévoir». Outre l’importance accordée à l’innovation, Christian Estrosi insiste sur celle de l’apprentissage. «Il s’agit d’en faire une filière d’excellence. Pour cela le budget de l’économie et de l’apprentissage est en hausse de 5,6% en 2016, 73 M€ seront consacrés au fonctionnement des CFA, 66 M€ à la rénovation des locaux et à l’achat de matériels adaptés (55 M€ consacrés au projet d’Université Régionale des Métiers), 27 M€ aux aides aux entreprises qui embauchent des apprentis».
En ce qui concerne la formation, il déplore : «Seulement 48% des personnes passées par ce dispositif retrouve un emploi. C’est très nettement insuffisant. Je vais revoir les contrats d’objectif et imposer la règle des 70%. Si cet objectif ne devait pas être atteint alors les financements seraient diminués voire supprimés».

«Nous avons ici des potentialités sous exploitées»

Considère: «Nous avons ici des potentialités sous exploitées en matière de nautisme par exemple, il faut développer ce secteur, des possibilités existent à La Ciotat ». Il n’omet pas de revenir sur son ambition de faire de Paca la première SmartRégion d’Europe. «A cet effet 6,7 M€ seront consacrés en 2016 au déploiement du très haut débit sur notre territoire et à la transition numérique des entreprises». Il se réjouit en ce sens que le projet région Paca FlexGrid soit lauréat de l’appel à projets national « Réseaux Électriques Intelligents » (REI). «Avec 50M€ de l’État et 200M€ des entreprises associées nous avons 250M€ sur 3, 4 ans pour le déploiement à grande échelle des REI. Ce développement revêt des enjeux économiques, sociaux et environnementaux majeurs. Il constitue une formidable opportunité de création d’emplois dans notre région. Avec un marché mondial des Smart Grids estimé à 30 milliards d’euros par an, FlexGrid participera au rayonnement économique du territoire régional, à la sécurisation de l’alimentation électrique de l’Est de Provence-Alpes-Côte d’Azur et à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est aussi la possibilité de créer 6 200 emplois». Il en vient ensuite au tourisme: «9,6M€ seront partagés entre les deux CRT pour le développement des filières touristiques». Souligne l’importance qu’il accorde, à tous les niveaux à la culture : «Nous sommes une terre qui est de celle qui suscite le plus d’inspiration. Nous allons augmenter le budget de la culture à hauteur de 53M€. Par ailleurs, 5M€ seront alloués au patrimoine à protéger».
Concernant l’agriculture 16 M€ lui seront consacrés en 2016 «pour structurer la filière, développer la recherche et, promouvoir le pastoralisme. Et nous allons voir combien nous pouvons obtenir de Bruxelles».
Il n’ignore pas la question de la sécurité dans les lycées et les transports, sur ce dernier point il indique : «Nous retravaillons notre avenant avec la SNCF car j’ai pu mesurer lors d’un récent voyage en Israël que la sécurité ne doit pas se mettre en œuvre sur les quais, c’est déjà trop tard, mais avant même l’entrée dans la gare. 1M€ est prévu pour la mise en sécurité des lycées. Sans ignorer un plan de lutte contre la radicalisation dans ces mêmes lycées. Enfin, 88M€ serviront à construire et réhabiliter des lycées ».
Christian Estrosi aborde enfin la question de l’aménagement et attractivité du territoire : «Le Fonds Régional d’Aménagement du Territoire (FRAT) sera mis en place et doté de plus de 8 M€ contre seulement 3 auparavant, avec le Fonds de Solidarité Locale (FSL). Il permettra aux communes de bénéficier d’une subvention pouvant aller jusqu’à 200 000 €, contre 15 000 € par le passé et, aux communes rurales de bénéficier d’une aide supplémentaire de 12 000 € maximum».
Par ailleurs, un contrat « Smart Mountains : stations de demain » a été lancé et permettra 100 M€ d’investissement entre 2016 et 2020. «Il s’agit de permettre aux stations des Alpes-du-Sud de se mettre au niveau de celles des Alpes-du Nord».
Michel CAIRE

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