Région Paca: la sécurité, priorité de la rentrée dans les lycées

Publié le 31 août 2016 à  1h28 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Christian Estrosi, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a donné une conférence de presse sur «Rentrée 2016 dans l’académie d’Aix-Marseille : la sécurité dans les lycées » en présence de Bernard Beignier, recteur de l’Académie d’Aix-Marseille, de Laurent Nuñez, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, de Caroline Pozmentier-Sportich, vice-présidente en charge de la prévention de la délinquance et de la sécurité et, de Maurice Battin, Conseiller régional délégué aux lycées. Il s’est ensuite rendu à l’EREA Louis Aragon des Pennes-Mirabeau, établissement partiellement détruit lors des récents incendies dans les Bouches-du-Rhône, afin de faire le point sur la rentrée des élèves et les travaux de reconstruction.

Aux côtés de Christian Estrosi, Caroline Pozmentier-Sportich, Laurent Nuñez, Bernard Beignier, Maurice Battin (Photo Robert Poulain)
Aux côtés de Christian Estrosi, Caroline Pozmentier-Sportich, Laurent Nuñez, Bernard Beignier, Maurice Battin (Photo Robert Poulain)
Le président après avoir rappelé que la Région compte 190 000 élèves, 3 500 Agents régionaux des lycées, 181 lycées publics et 118 lycées privés sous contrat d’association avec l’État, il a annoncé faire de la sécurité dans les lycées une priorité. «Il n’existe pas de risque zéro mais nous voulons tout faire pour protéger ces établissements». Un propos en cohérence avec les interventions du Recteur et du Préfet de Police.

La sécurité est une mission de l’État , mais je veux que notre collectivité se montre volontariste sur ses questions

Pour Christian Estrosi: «La sécurité est une mission de l’État mais je veux que notre collectivité se montre volontariste sur ses questions. Il y a nécessité d’adapter nos équipements à la menace actuelle.» Dans ce cadre, souligne-t-il: «Le 8 avril dernier, nous avons adopté un plan de mise en sureté des lycées. Pour la seule année 2016, 4,4 M€ lui ont été consacrés.» Un plan, qui comprend, entre autres, une phase de diagnostic de sécurité pour chaque établissement, réalisé par les EMAS (Equipes Mobiles Académiques de Sécurité) qui dépendent du Gouvernement. Il déplore à ce propos: «Seuls 71% des diagnostics de sécurité ont été réalisés et plus de 50 établissements n’en disposent pas. Je demande donc à la ministre de l’Éducation nationale de renforcer les équipes afin que nous puissions assurer la sécurité de nos enfants ». Dans ce plan est également prévu des travaux spécifiques à chaque établissement (vidéo-protection, dispositif d’alerte, clôtures, contrôle des accès…). «Nous avons lancé les travaux dans 114 lycées et 195 opérations ont été engagées pour un budget de 3,5M€». Ce plan de sécurité comprend 5 priorités et 10 mesures pour lutter contre la radicalisation au sein des établissements. «Il s’agit de s’assurer avant l’embauche que les nouveaux agents régionaux des lycées ne représentent aucun risque pour les élèves. De demander systématiquement au préfet de vérifier que tout agent sur le point d’être embauché par la Région pour travailler dans un lycée ne soit pas fiché S». «Nous voulons faire de nos 3 500 agents des lycées, poursuit-il, les premières vigies dans la lutte contre la radicalisation. Dans ce cadre, dès le mois de septembre, aura lieu la formation des 600 chefs d’équipe et agents d’accueil des lycées à la détection des signaux faibles de radicalisation et au signalement des comportements suspects».

La sécurité est une mission de l’État mais, je veux que notre collectivité se montre volontariste sur ses questions

Christian Estrosi avance également: «Nous renforçons la présence d’équipes spécialisées aux abords des établissements: Nous allons ainsi augmenter de 30% le nombre de médiateurs de sureté de 33 agents pour arriver à 142 médiateurs, pour un coût de 1M€/ an. Il y aura aussi, une première en France, le recrutement d’un expert sécurité pour nos lycées. Il s’agira d’un haut fonctionnaire des forces de l’ordre qui prendra ses fonctions dans les prochaines semaines». En matière de cybersécurité, il annonce le déploiement d’un dispositif de vidéo-protection autonome relié aux Centres de Supervision Urbain (CSU) des communes. «Pour les communes qui n’en ont pas, précise-t-il, nous construirons un CSR (Centre de Supervision Régional) dans les Maisons de la Région. Nous installons en ce moment 242 caméras supplémentaires dans nos établissements pour un investissement de 1,2M€. Un lycée par semaine est équipé par des entreprises locales.» A la rentrée 2017, il est assuré que «100% des lycées» seront totalement équipés de caméras. Les établissements seront également équipés d’alarmes différenciées pour distinguer une alarme incendies, d’une alarme signalant une intrusion.

Nous allons également tester les boutons d’alerte directement reliés aux forces de l’ordre dans les lycées

Et les mesures ne s’arrêtent pas là. En effet, Christian Estrosi dévoile: «Nous allons également tester les directement reliés aux forces de l’ordre dans les lycées comme je l’ai fait dans les écoles à Nice». La sûreté des bâtiments va être renforcée et une «charte de sûreté» des établissements scolaires définie, elle doit permettre une amélioration de la construction et de la restructuration des établissements et de la gestion des flux, entrées et sorties. Le programme de travaux du plan de «mise en sûreté des lycées régionaux» va être accéléré en renforçant le niveau d’exigence de mise en sécurité. Les établissements privés sous contrats avec l’État bénéficieront d’une mise en sûreté pour ceux qui le souhaitent. Un fonds régional de soutien à la vidéo-protection des communes sera instauré à destination des Maires et notamment améliorer la mise en sûreté de aux abords de leurs établissements scolaires. «Enfin, un Comité régional de sécurité et de prévention de la délinquance dans les lycées sera installé à la fin du mois de septembre et permettra de coordonner nos actions avec celles de l’État et des deux académies»,

Nous devons faire en sorte que l’autorité publique ait une unité et une force

Le Recteur avance pour sa part: «Nous sommes là pour travailler ensemble. Nous devons faire en sorte que l’autorité publique ait une unité et une force». Il évoque la tenue de nombreuses réunions, dont certaines en présence du préfet de Police. Constate: «Le corps enseignant n’est pas préparé à une telle crise, pour y remédier les cadres de l’Académie ont bénéficié d’une formation donnée par des responsables de la police et de la gendarmerie. Maintenant nous allons informer les élèves et leurs parents». Il avoue, à propos du signalement de la radicalisation:«Nous avons été frappés par le jeune qui a attaqué un professeur juif à Marseille, il s’est radicalisé en 15 jours et nous n’avons pas vu cette évolution. J’ai donc donné des instructions pour que le moindre signe soit signalé. Il ne s’agit pas d’une dénonciation mais de transmettre des informations aux services de la Préfecture qui sont aptes à traiter ces dossiers, nombre de signalements proviennent d’ailleurs des familles, sachant que l’anonymat est garanti». Concernant l’entrée dans les établissements: «Nous allons avoir un problème avec la question des attroupements, il faudra être pédagogue et pragmatique». A propos des fouilles des sacs et cartables, il indique, allant dans le même sens que Christian Estrosi: «Les personnes peuvent refuser mais alors elles ne pourront entrer. Mais vous savez il ne s’agit ni plus ni moins que ce qui se passe déjà dans un certain nombre de magasins».
Laurent Nuñez s’inscrit à son tour dans cette logique «Nous avons un ensemble de mesures, il s’agit à la fois d’anticipation, puis de sécurité des bâtiments, de prévention de la délinquance dans les lycées, avec un budget en hausse de 50 millions ce qui lui permet d’atteindre les 120 millions». Concernant la signalisation de la radicalisation, il insiste: «Il ne s’agit pas pour nous d’embastiller mais d’analyser l’environnement d’un individu ce qui peut parfois déboucher sur une demande d’aide de l’individu».

La politique de rénovation et de construction d’établissements

Outre le sécurité, le Président Estrosi a évoqué les autres aspects de la politique en direction des lycéens. Il a indiqué poursuivre l’action de la majorité précédente en matière de fourniture des manuels scolaires par la collectivité. Puis, décrit l’action initiée par sa majorité en matière de rénovation et de construction d’établissements. Il met l’accent sur les constructions du lycée de St-Mitre, 855 élèves, 37M€, livraison rentrée 2017; d’Allauch, 818 élèves, 30M€, livraison rentrée 2019; de Chateaurenard, 900 élèves, 32,8M€, livraison rentrée 2020. Ainsi que les réhabilitations du lycée Paul Arène à Sisteron, 20M€, livraison rentrée 2019 et du lycée André Honorat à Barcelonnette, 9M€, livraison rentrée 2021. «Nous allons construire un autre lycée, nous sommes en discussion avec le Rectorat et nous appuyons sur les travaux de l’INSEE pour définir le site d’implantation». Il rappelle également la compensation de la baisse de 50% décidée par le Gouvernement du dispositif de bourses au mérite (2 700€/élève qui a obtenu la mention TB). Sans omettre la mise en place de cours de soutien de français pour tous les élèves volontaires des lycées pro et le lancement des lycées connectés (numérisation des contenus éducatifs et 100% des lycées équipés de la fibre).
Michel CAIRE

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