Régionales Paca : un débat télévisé où la pub a tiré son épingle du jeu

Publié le 22 octobre 2015 à  0h46 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h42

C’est la région Provence-Alpes-Côte d’azur qui, sur Itélé, a ouvert les débats des régionales avec les têtes de liste Christophe Castaner (PS), Christian Estrosi, (LR), Sophie Camard, (EELV-FdG) et Marion Maréchal Le Pen (FN). Un débat tendu, parfois cacophonique, où il a été question d’économie, de repas dans les lycées, de liberté de création… le tout, entrecoupé de trop nombreuses pages de pub… Pas sûr qu’il ait donné envie de voter aux abstentionnistes. Seul intérêt, il a montré que le FN n’a en rien changé contrairement à ce que veulent bien croire certains.

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La première question concerne le programme économique des candidats. Christophe Castaner tient à mettre en avant «la lutte contre la corruption». «C’est important lorsque des sondages laissent entendre que 50% des électeurs ne veulent pas voter», avance-t-il, affirmant: «Je veux reconquérir l’honneur du Sud gangrené». Puis d’ajouter: «Nous avons, avec Michel Vauzelle, un bilan et notamment une vraie réussite des pôles d’excellence». Christian Estrosi indique, pour sa part, avoir mis en place un comité éthique, avant d’en venir à l’économie. «La Loi donne de nouveaux pouvoirs aux régions en matière de développement économique, de promotion économique à l’international. Malgré la double peine que représente le gouvernement et la majorité régionale nous avons une base solide avec les pôles de compétitivité. Il faut foncer sur l’innovation, la numérisation, l’éducation, la formation en alternance».
Sophie Camard rappelle: «Notre liste pour une région coopérative, qui comprend des écologistes, des membres du Front de Gauche et des citoyens, offre une alternative aux trois partis du système médiatique. Notre programme est contre l’austérité, la montée de la violence et cette fichue déprime française. Nous nous battrons pour plus de décentralisation, le développement des filières d’avenir, des énergies renouvelables, de l’économie sociale et solidaire».
Marion Maréchal Le Pen dénonce une Région qui ne donne que 100M€ pour les entreprises, assurant: «Nous simplifierons les structures pour faciliter l’accès aux aides; créerons un guichet unique». Christian Estrosi rétorque : «Vous n’avez pas de programme économique. La preuve, sur votre site vous annoncez qu’il sera en ligne prochainement ». Et s’en suit une passe-d’armes
_Marion Maréchal Le Pen : « Cela fait longtemps que nous n’êtes pas allé sur mon site».
_Christian Estrosi : «Ce matin». Puis de demander : «Savez-vous de combien la dotation régionale a baissé ?»
_Marion Maréchal Le Pen : «De plusieurs millions et nous ne sommes pas à question pour un Champion».
_Christian Estrosi : «Vous ne savez pas, c’est de 33 millions».
C’est au tour de Christophe Castaner de retoquer la candidate FN : «Vos chiffres sont faux 8 500 entreprises ont été accompagnées, en 2015 pour 600M€. En ce qui concerne le guichet unique, vous avez une très bonne idée… Il existe déjà». Sophie Camard enchaîne : «Les chiffres du FN sont faux, d’autant que l’aide aux entreprises est une politique transversale. Il y a bien un problème de baisse des dotations et donc de baisse des investissements publics. Et c’est bien contre cela qu’il faut se battre. Après, oui, les entreprises ont besoin de simplification, mais elles ont surtout besoin de commandes et il est clair qu’une région FN serait tout sauf bonne pour l’économie».
En termes de transport et de sécurité, Christian Estrosi se prononce en faveur de l’installation de portiques dans les gares, d’installation de caméras, reliées à un central dans les TER et une augmentation du nombre de surveillants. Sophie Camard rétorque : «Il ne faut pas tout ramener à la sécurité. Les gens veulent avant tout mieux circuler, dans ce cadre nous étendrons la carte Zou. Et nous profiterons de la renégociation avec la SNCF pour exiger une plus grande fiabilité».
Christophe Castaner rappelle : «Nous avons modernisé les lignes et aujourd’hui trois fois plus de gens utilisent le ferré par rapport au premier mandat de Michel Vauzelle».
Le débat glisse sur communautés et communautarisme, les repas pour les lycéens et les apprentis. Pas de repas de substitution, pour la candidate FN: «On commence par des repas de substitution et on finit avec des lois de substitution. Je refuse les repas de substitution et je rappelle que la cantine n’est pas obligatoire». Christophe Castaner lance: «Nous sommes dans une région multiculturelle, ouverte, qui sert des repas alternatifs. Et vous, vous stigmatisez une jeunesse. Alors que la laïcité ce n’est pas cela, c’est le droit de croire ou de ne pas croire». Christian Estrosi considère: «Nous n’avons pas à imposer un plat qui ne convient pas». Sophie Camard acquiesce : «Ce qu’il faut c’est assurer une diversité alimentaire, garantir la qualité et donner la liberté de choix et rappeler qu’il n’y a eu aucun problème dans les lycées». En ce qui concerne la culture, la candidate EELV-FdG se prononce pour une refondation de la politique culturelle de la région et pour la liberté de production. Pour Christophe Castaner : «La culture doit être libre, je m’engage à ne jamais juger», tout comme Christian Estrosi qui plaide pour la liberté de création. Et d’afficher sa volonté de vendre la Villa Méditerranée à l’instar de Marion Maréchal Le Pen. Alors que Christophe Castaner rappelle qu’elle a accueilli 550 000 visiteurs, de très nombreux débats et qu’elle est un symbole de la communauté de destin qu’est la Méditerranée. Sophie Camard avouera qu’elle se posait nombre de questions avant sa création. «Maintenant, elle est là et doit renforcer sa dimension espace de congrès et ses partenariats».
Michel CAIRE

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