Renaud Muselier élu président du Comité régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur

Publié le 6 février 2016 à  16h20 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  21h38

Renaud Muselier élu président du Comité régional du tourisme Paca (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier élu président du Comité régional du tourisme Paca (Photo Robert Poulain)
L'Assemblée générale du CRT ce vendredi 5 février (Photo Robert Poulain)
L’Assemblée générale du CRT ce vendredi 5 février (Photo Robert Poulain)

Renaud Muselier, député européen, premier vice-président de la région Paca vient d’être élu ce 5 février à l’unanimité à la présidence du Comité régional du tourisme (CRT) à l’issue de son Assemblée générale. Et d’annoncer à cette occasion que «le tourisme sera l’une des priorités de la nouvelle mandature régionale» et qu’il organisera dans les 100 jours à venir «un grand rassemblement». Il entend également réunir les responsables des principaux organismes régionaux de professionnels du tourisme en Paca avec comme objectif «leur donner les grands axes de développement de la nouvelle présidence et élaborer, avec eux, une stratégie ambitieuse pour la destination Paca». Le nouveau président affichant son ambition «de fédérer et de décloisonner». S’inscrit dans l’actualité en évoquant le dossier des boues rouges rejetées dans le Parc des Calanques. Dans ce dossier, Renaud Muselier assure être du côté de Ségolène Royal, de Danielle Milon, maire de Cassis, Patrick Boré, de la Ciotat. «On est là face à des contradictions majeures. Bien sûr qu’il faut sauver les emplois. Mais j’avoue que j’ai du mal à comprendre que l’élu écologiste de Gardanne défende les boues rouges. Alors que la priorité est de protéger l’environnement, de protéger ce bijou qu’est le Parc».

«L’économie du tourisme en Paca ce ne sont pas moins de 18 milliards de recettes chaque année»

«Le tourisme dispose d’un potentiel économique fort qui n’est pas toujours bien reconnu. Il crée de la valeur et contribue dans notre région à 11% du PIB. Son poids réel dans l’économie va en réalité bien au-delà de son activité stricto-sensu. Si l’on prend en compte les retombées indirectes du secteur sur l’économie de la région mais aussi des retombées économiques induites par cette activité dans d’autres secteurs, je pense notamment à l’agroalimentaire comme pour tant d’autres», précise Renaud Muselier. «L’économie du tourisme en Paca, poursuit-il, ce ne sont pas moins de 18 milliards de recettes chaque année, soit 3 650€ par habitant, plus de 140 000 emplois non délocalisables, 25 000 entreprises, 1,5 milliards d’euros d’investissement annuel». Considère: «Nous devons être fiers que la France demeure le premier pays réceptif au monde, avec plus de 80 millions de touristes internationaux». Il invite à la plus grande attention: «En 1950, les dix premières destinations mondiales dont la France captaient 9 touristes sur 10, aujourd’hui ce chiffre n’est plus que de 44%». Insiste sur la position de numéro deux en France, après Paris, de Paca «qui ne peut être considérée comme un acquis sur lequel nous reposer». Et de prévenir: «La concurrence exacerbée de nouvelles destinations, la vitesse du monde numérique, les conditions géopolitiques bouleversent un système bien établi. On l’a vu avec les terribles attentats qui ont touché notre pays et les conséquences en termes de baisse de fréquentation».

«Soyons ambitieux et visionnaires»

Pour relever les défis, Renaud Muselier avance vouloir se rapprocher de toutes les instances qui sont de près ou de loin liées au tourisme «afin de donner à ce secteur, essentiel pour l’économie de notre région, les moyens de son développement». «Cela passe, explique-t-il, par un nouveau Schéma régional de développement touristique. Soyons ambitieux et visionnaire». Dans ce cadre, il propose de travailler, non sur un mandat mais sur 10 ans. «Nous réfléchirons avec les élus départementaux mais aussi et surtout avec les maires qui sont détenteurs de foncier. Pour enrichir notre offre, il faut que nous ayons des espaces pour bâtir, des investisseurs pour nous accompagner, des professionnels réactifs et des élus impliqués». Il n’omet pas de signaler l’importance des filières d’excellence: «La culture, l’art de vivre, les activités de pleine nature, le vinotourisme… Je pense aussi au tourisme d’affaires, au golf, au médical, aux croisières, à la visite des parcs naturels, au tourisme urbain et, bien sûr, à la montagne ou encore à la plongée».

«Il existe des règles dans notre pays, elles doivent être appliquées»

D’ores et déjà, trois grands axes prioritaires ont été définis dans le prolongement du champ d’action du Comité régional du tourisme (CRT), l’accueil, la formation et l’offre. Concernant l’accueil: «Il mériterait d’être amélioré concernant la maîtrise des langues étrangères, la connaissance des cultures des touristes étrangers, la propreté des villes et des sites touristiques». Il en vient à la formation : «Au vu du poids économique du tourisme, la formation continue dans les métiers du tourisme, mais aussi la formation des jeunes dans un secteur qui recrute est une priorité». Enfin l’offre, en particulier d’hébergement, «demeure primordiale». Considérant: «Elle doit être compétitive, attractive et à la pointe pour lutter efficacement contre la concurrence. Il est par ailleurs important de privilégier l’accès à la région en développant des lignes aériennes directes à partir des 4 aéroports de la région et en améliorant l’accessibilité des stations de montagne». Pointe, à propos de l’hébergement, l’application Airbnb. «Il existe des règles dans notre pays, elles doivent être appliquées, il faut pour cela que des contrôles soient réalisés».
Il rend hommage au travail accompli par les équipes du CRT, annonce que la promotion de la région, tant en France qu’à l’étranger, sera poursuivi.
Puis, il indique qu’il lui semble important de «s’intéresser à des segments de population tels que les seniors. Nous devons également penser aux jeunes qui seront les clients de demain. Il nous faut renforcer notre politique numérique et notre présence sur les réseaux sociaux». Une politique ambitieuse qu’il entend voir soutenir par Bruxelles : «Cela nous permettrait d’augmenter le nombre de nos actions et notre visibilité».
Michel CAIRE

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