Rencontre avec le pianiste Guillaume Coppola à l’occasion de la sortie de son album consacré aux valses de Schubert

Publié le 24 septembre 2014 à  15h59 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h11

Guillaume Coppola : « Tout le monde peut se retrouver dans la musique de Schubert, et ses valses ramènent du soleil dans nos vies» (Photo Lisa Roze)
Guillaume Coppola : « Tout le monde peut se retrouver dans la musique de Schubert, et ses valses ramènent du soleil dans nos vies» (Photo Lisa Roze)

Le premier contact pianistique de Guillaume Coppola avec Schubert a eu lieu au conservatoire de Besançon, avec une plongée intense dans les 4 impromptus opus 142. Ce fut pour lui un éblouissement qui lui ouvrit des portes sur d’autres horizons. Liszt notamment avec cet album «Un portrait» où Guillaume Coppola a montré toute l’étendue de sa finesse de jeu et de sa virtuosité -l’exécution d’une partition de Liszt demandant une dextérité sans failles en raison du grand écart que représente l’agencement des notes- .Puis, est sorti le CD «Danzas espanolas» de Granados, sans doute le seul représentant du romantisme ibère comme en témoignent ses affinités avec Schumann et Chopin. Esprit éclectique, Guillaume Coppola enchaîna sur «Miroirs brûlants» album consacré à l’intégrale des mélodies de Francis Poulenc sur les poèmes d’Eluard. La voix du baryton Marc Mauillon se fondant presque naturellement dans l’interprétation subtile du pianiste, le résultat fut saisissant de fragrances sonores. Et un jour Guillaume Coppola, en vacances chez des amis, s’installa au piano avec l’envie de déchiffrer l’un des recueils de danses de Schubert. «Je n’avais pas d’intention particulière, sauf l’envie de jouer ces pièces dont quelques unes que j’avais déjà travaillées dans le passé, explique-t-il. «Et, très vite je fus saisis par une émotion intense. Ce moment passé, je me suis aperçu que j’étais marqué par cette rencontre musicale et l’envie d’en faire un disque a germé». Le voici aujourd’hui qui sort chez Eloquentia regroupant les 12 Valses nobles D.969 les 34 Valses sentimentales. Auxquelles s’ajoutent la Hungarian Melody D. 817 véritable bijou sonore et, surtout, au centre de l’enregistrement, la Sonate D. 537 une sonate totalement achevée, une œuvre plus longue que les valses où l’on est dans l’instantané et qui demeure totalement émouvante. C’est sans doute sur ce point que réside l’originalité du disque. Refusant d’enregistrer l’intégralité des Valses comme l’a fait ce grand spécialiste de Schubert qu’est le virtuose italien Paolo Bordoni, il évite ainsi le risque de paraître répétitif ou de lasser. Nourri de littérature, de poésie, de cinéma, d’arts visuels, Guillaume Coppola est un artiste complet et inspiré dont le piano ne cesse de raconter des histoires. Un piano, romanesque autant que précis, qui, faisant des choix (la sonate par exemple), offre d’entendre ici tous les états d’esprit ou sentiments de Schubert qui passe sans cesse de la gravité à la joie. Comme l’avait fait avant lui Bertrand Chamayou, dans un album remarquable paru au printemps dernier, Guillaume Coppola ose un Schubert solaire, moins sombre, proposant une vision poétique personnelle assez éloignée souvent des manières habituelles de l’interpréter. A l’instar d’un peintre il cherche ici une couleur précise pour chaque valse, et cette façon de procéder permet de définir un caractère particulier à chaque morceau apparaissant dans toute sa spécificité. «Tout le monde peut se retrouver dans la musique de Schubert», confie Guillaume Coppola, «et ses valses ramènent du soleil dans la maison et dans nos vies ». Après l’écoute de ce disque lumineux, on peut partager son point de vue !
Jean-Rémi BARLAND
Guillaume Coppola : «Valses nobles et sentimentales» de Schubert chez Eloquentia

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