Marseille. Rencontre d’Averroès : trois questions à Patrick Poretti, ambassadeur Averroès

Publié le 25 novembre 2012 à  2h00 - Dernière mise à  jour le 26 août 2023 à  15h40

Patrick Poretti fait partie des bénévoles qui sont venus prêter main forte à l’équipe de l’EspaceCulture pour assurer le succès de cette 19e édition des Rencontres d’Averroès. (Photo S.Payrau)
Patrick Poretti fait partie des bénévoles qui sont venus prêter main forte à l’équipe de l’EspaceCulture pour assurer le succès de cette 19e édition des Rencontres d’Averroès. (Photo S.Payrau)

Qu’est-ce qu’un ambassadeur Averroès ?
Il s’agit d’une création de l’EspaceCulture et d’une idée de Thierry Fabre : avoir des bénévoles pour venir prêter main forte à l’équipe de l’EspaceCulture. Une première réunion s’est tenue avec une trentaine de personnes afin de donner un coup de main sur la diffusion du programme des Rencontres d’Averroès. J’ai personnellement un listing de 150 personnes à qui j’ai envoyé régulièrement des informations. J’ai également participé à des manifestations, où nous avons distribué des programmes. Et vendredi, lors du premier jour des Rencontres, je me suis occupé de l’accueil des élèves du lycée Jean Cocteau de Miramas.

Quel regard portez-vous sur cette 19e édition ?
J’ai eu la chance d’assister aux premières Rencontres d’Averroès au Théâtre des Bernardines en 1994 en présence de 250 personnes. La manifestation s’est ensuite déroulée au théâtre de la Criée et maintenant ici au Parc Chanot dans un auditorium de 1 200 places : cela prouve que la demande existe pour ce type d’événements. On a eu des débats d’une qualité exceptionnelle, en particulier samedi matin sur le numérique. Fabrice Epelboin a donné une vision très juste des évolutions du numérique avec des sociétés qui revendent leurs brevets à des États qui s’en servent pour organiser la surveillance des populations. Cela renvoie au roman de George Orwell de 1984, « Big brother ». C’est un système très organisé qui fait froid dans le dos. Dans le cadre de ces Rencontres, on retrouve ainsi des intellectuels mais aussi des gens dans l’action, dans la société. On recueille des informations et puis il y a un échange d’informations avec les questions de la salle qui font rebondir le débat.

L’un des moments forts a également été l’intervention de la militante tunisienne Amira Yahyaoui qui a témoigné de l’avance que possèdent certains pays du Sud au niveau de l’utilisation d’Internet.
J’ai été très surpris : des révolutions sont venues de la diffusion de l’information dans des pays où l’on vivait en dictature. Cette nouvelle démocratie tunisienne a soif d’information ce qui fait avancer la société civile beaucoup plus vite : j’ai été très étonné par cela. On a émis des réserves car ils ont freiné mais tout comme l’historien libanais des religions et spécialiste du numérique Milad Doueihi, je suis assez optimiste : la démocratie permet aux populations de mettre ces gens-là en échec aux prochaines élections. Il n’y a que deux ans que ces révolutions ont eu lieu : il faut attendre 10-15 ans pour voir le résultat. C’est une leçon très surprenante et très encourageante.

Propos recueillis par Serge PAYRAU

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