Rentrée littéraire 2015 : Les femmes occuperont le terrain !

Publié le 26 août 2015 à  21h26 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h55

Pas moins de 589 romans français et étrangers! La rentrée littéraire 2015, c’est
tout d’abord ce chiffre, le plus bas depuis 10 ans, hormis à l’automne 2013. Une baisse relative qui est finalement une bonne nouvelle pour les lecteurs, les libraires, et surtout pour les auteurs qui voient ainsi leur chances augmenter. Qu’elles soient auteur ou héroïne les femmes occupent déjà une place de choix dans cette compétition d’automne où les poids lourds se sont mis au régime. Contrairement à l’an passé où leur présence massive brouillait les cartes.

Carole Martinez qui, après l'énorme succès du «Domaine des Murmures» en 2011, revient avec «La terre qui penche» (Photo C. Hélie - Gallimard)
Carole Martinez qui, après l’énorme succès du «Domaine des Murmures» en 2011, revient avec «La terre qui penche» (Photo C. Hélie – Gallimard)

Des auteurs comme Carole Martinez qui, après l’énorme succès du «Domaine des Murmures» en 2011, revient avec «La terre qui penche» et sa belle écriture à la fois sensuelle, cruelle, souvent truculente mais toujours naviguant entre songe et poésie pour ce retour vers son héroïne, Blanche (Grasset). On y reviendra plus en détail comme sur les livres de Delphine de Vigan «D’après une histoire vraie» (Lattès), Marie Garat pour «La source» (Actes Sud), Christine Angot «Un amour impossible» (Flammarion), l’incontournable Amélie Nothomb (Albin Michel) et son court roman «Le crime du Comte Neville» idéal pour un aller simple en TGV. En évoquant aussi des femmes sur lesquelles des auteurs ont misé: «Maman Fiat 500» pour Alain Mabankou (Seuil) et son livre «Petit Piman»; Colm Toibin pour une version actualisée du «testament de Marie» mère de Jésus (Robert Laffont) et bien d’autres dont «Petite femelle» de Philippe Jaenada, l’histoire de Pauline Dubuisson, qui par jalousie tua en 1953 son amant, à l’âge de 24 ans (Julliard).

Le réel raconté par la fiction…

Une rentrée qui se veut éclectique, brassant tous les thèmes d’une société en
crise avec une nouvelle tendance épinglée par François Busnel : l’exofiction ! Késako, s’amuse-t-il ! Rien de grave! Ni rien de plus qu’une nouvelle « étiquette-merchandising » comme l’ont été auparavant les « biofictions », les romans-vrais, et même le « romanquête » ! Se retrouvent ainsi classés dans cette catégorie des auteurs mettant en scène des personnalités vivantes ou disparues, chefs d’état, dictateurs, actrices ou criminelles et dont le talent reconnu se passerait volontiers d’un tel gadget. Les lecteurs avertis sauront les retrouver : Yasmina Khadra notamment pour son livre sur les dernières heures de Khadafi. «L’imagination est ce qui tend à devenir réel», disait André Breton, c’est moins «up-to-date» mais plus joli…

De l’utilité économique de la rentrée littéraire

La rentrée? « Business, business… » diront certains… Il s’agit plutôt d’une sorte « d’assurance vie » pour le monde de l’édition. Car si elle est dotée de belles récompenses, la distribution des prix n’est pas qu’une course à la notoriété: un roman couronné par le prix Goncourt se vend en moyenne à 400.000 exemplaires, à pas moins de 200.000 s’il s’agit du Fémina.
Très convoités aussi le Prix des Libraires et celui du roman Fnac qui assurent plus de 60 000 exemplaires vendus à leurs auteurs. Quant aux Renaudot et Prix de l’Académie Française, certaines années les deux peuvent afficher des tirages supérieurs au Goncourt. Être primé, c’est aussi être choisi pour une traduction en plusieurs langues et vendu dans autant de pays. Oui, la rentrée littéraire est aussi un business. Mais la réduire à cela et s’en offusquer serait mettre le livre et le monde de l’édition dans une situation encore un peu plus périlleuse!

Christine LETELLIER

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