Semaine économique de la Méditerranée – Philippe de Fontaine Vive : « C’est la dernière année que l’Ocemo l’organise »

Publié le 3 novembre 2016 à  0h08 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h41

La dixième édition de la Semaine économique de la Méditerranée a débuté ce mercredi 2 novembre à la Villa Méditerranée. Philippe de Fontaine Vive, co-président de l’Office de Coopération Économique pour la Méditerranée et l’Orient (Ocemo) a jeté un certain émoi lors de la conférence de presse de la Semaine en indiquant que c’était la dernière année que l’Office l’organisait. Un propos qui a conduit Jean Roatta pour la ville de Marseille et la métropole Aix-Marseille Provence, Patrick Boré pour le Département 13 et Daniel Sperling pour la région Paca à prendre le contre-pied en annonçant que la 11e édition Semaine économique de la Méditerranée aurait bien lieu avec l’Ocemo. Entretien avec Philippe de Fontaine Vive.

Philippe de Fontaine Vive co-président de l'Ocemo (Photo S.P.)
Philippe de Fontaine Vive co-président de l’Ocemo (Photo S.P.)

Destimed: Qu’est-ce qui vous a conduit à faire une telle annonce?
Philippe de Fontaine Vive: Nous sommes chargés de la coopération et de la coordination de la Semaine c’est là notre mission. Et nous avons obtenu pour les premières années un soutien significatif de la Caisse des Dépôts et Consignation, un soutien qui se terminera fin 2017. Les collectivités territoriales devaient prendre le relais ensuite. C’est la question qui est aujourd’hui posée: est-ce que ce travail mérite d’être renouvelé et porté par les collectivités? En ce sens nous avons eu des réponses encourageantes ce matin, nous verrons si elles sont confirmées lors de notre Assemblée générale.

Il y a dix ans que cette initiative existe. Qu’est-ce qui a motivé la création d’un tel événement à Marseille?
Premièrement, il n’y avait aucune raison que cette ville, avec son grand port, ne soit pas sur la carte géopolitique méditerranéenne. Il fallait pour cela une volonté d’exister comme Barcelone, Alexandrie ou Malte. Ensuite, nous avons ici des spécialistes de l’économie méditerranéenne, qu’ils soient universitaires ou dans des réseaux, nous avions donc une masse critique pour une telle initiative. Enfin, il y avait des événements mais chacun travaillant de son côté aucune opération n’atteignait l’audience nécessaire d’où le concept de Semaine économique de la Méditerranée et l’appel fait à l’Ocemo pour travailler ensemble, mettre en place cette manifestation.

Pourquoi avoir choisi cette année de mettre en avant le numérique?
Parce que nous vivons une véritable transformation et que Marseille, avec ses 13 câbles sous-marins est sur la carte numérique du monde et relie l’Europe, l’Afrique et l’Asie. C’est aussi plusieurs milliers d’entreprises de toutes tailles et 44 000 salariés. J’étais à New-York l’an dernier, j’ai rencontré à cette occasion un chef d’entreprise marseillais dont le siège est implanté dans cette ville mais dont les ingénieurs sont toujours à Marseille pour bénéficier de la densité de l’éco-système qui s’y développe. Et des entreprises de la rive sud envisagent aussi d’installer une base à Marseille. D’autant que s’installer ici permet aussi de bénéficier d’un système juridique efficace, d’un droit reconnu.

Quelle est votre vision de Marseille dans les années à venir?
La question est de savoir si le bassin d’emploi aujourd’hui majoritairement public va passer au privé? Pour cela il faut changer, cette ville est trop dans une logique de rente après avoir été une ville de négoce durant la période coloniale. Aujourd’hui il faut retrouver l’esprit entrepreneurial. Le numérique, les jeunes, la Méditerranée, sont trois atouts pour retrouver cet état d’esprit. D’autant que nous avons tout ici pour accueillir des entreprises, des sièges. Des entreprises étrangères ne cachent pas leur intérêt pour ce qui se passe avec « The Camp ». Et si, voilà dix ans, un siège régional s’installait à Londres ou Paris, Marseille a maintenant des atouts à faire valoir.
Propos recueillis par Michel CAIRE

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