Sport – Menace de baisse de budget et d’effectifs – Denis Masseglia, président du CNOFS lance une pétition en ligne

Publié le 24 septembre 2018 à  10h30 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h59

Denis Masseglia, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) était à Aix-en-Provence, ce vendredi, pour évoquer la 9e édition de « Sentez-vous sport » en Provence-Alpes Côte d’Azur. Organisée par le CNOSF depuis 2010 avec le soutien du mouvement sportif, « Sentez-Vous Sport » est l’occasion d’encourager les Français à pratiquer une activité physique et sportive. De nombreuses animations et conférences sont organisées, gratuitement, partout en France, afin de sensibiliser le grand public, les étudiants, les scolaires et les entreprises aux bienfaits de l’activité physique et sportive régulière. Il a souligné toute l’importance de cette manifestation aux côtés d’Hervé Liberman, président du Cros région Sud, Christian Guibert, vice-président et des ambassadeurs régionaux Virginie Dedieu (natation synchronisée) et Jérôme Fernandez (handball.)

la 9e édition de
la 9e édition de
Dans un contexte où des menaces pèsent sur les subsides du sport français, ce dernier ne se « sporte » pas aussi bien que cela. En effet, alors que Paris vient d’obtenir les JO 2024, le budget des sports devrait être diminué et l’équivalent de 1 600 emplois à temps plein supprimés. Ce qui ne manque pas de soulever la colère des présidents de « petites » fédérations, qui soulignent: «Il y a des exigences de médailles très élevés pour 2024 mais, au lieu de se donner les moyens de réussir comme l’ont fait les autres pays hôtes la France réduit les moyens alors que nous sommes déjà en retard pour préparer 2024». Denis Masseglia rappelle que le sport génère plus de 6 milliards d’euros entre les paris sportifs, le PMU les droits télé «avec 5% le mouvement sportif pourrait travailler dans de bonnes conditions».

«Que le sport bénéficie de moyens à hauteur de ses apports humains, économiques et sociétaux»

Et ce mouvement ne reste pas les bras croisés. «Nous lançons une action que nous n’avons jamais menée. Nelson Paillou qui fut président du Comité national olympique et sportif français de 1982 à 1993 avait l’habitude de dire que le sport était le premier parti de France. Et bien nous voulons montrer que nous pouvons peser en lançant, sur notre site franceolympique une pétition dans laquelle il est indiqué: Nous, sportifs, dirigeants de clubs, bénévoles, passionnés, citoyens : Demandons que le sport bénéficie de moyens à hauteur de ses apports humains, économiques et sociétaux.» «Nous ne demandons pas des mille et des cents , précise-t-il, seulement la juste reconnaissance de notre rôle. Tout le monde reconnaît le rôle sociétal du sport, son apport en matière d’éducation, de santé, d’intégration, de cohésion sociale. Depuis 10 ans nous assistons à un bouleversement économique incontestable. Il y a dix ans les droits télé étaient moindres, il n’y avait pas de paris sportifs. L’économie du sport a explosé. Mais celui qui est à l’origine de tout cela, le mouvement sportif, est de moins en moins considéré. On lui donne de moins en moins. Il faut que les politiques se rendent compte de l’impact que cela peut avoir. Je n’ai rien contre le secteur marchand mais il n’y aurait pas de sport sans les clubs et sans les gens, professionnels ou bénévoles, qui s’y impliquent». Et l’esprit de compétition n’est jamais bien loin: «Nous avons pour objectif de battre le record de France qui est actuellement détenu par la pétition contre la « Loi El Khomri », et son 1,3 million de signatures ». Il conclut en précisant que cette action ne traduit pas une défiance envers la nouvelle ministre des sports, Roxana Maracineanu, mais un soutien à cette dernière. Hervé Liberman ne cache pas non plus son mécontentement: «Avec l’obtention des JO et des Jeux Paralympiques 2024 notre conviction profonde d’inciter le plus grand nombre de nos concitoyens à pratiquer une activité physique régulière, en particulier en club, devrait être aujourd’hui renforcée afin de constituer l’un des piliers de l’héritage des jeux». Christian Guibert souhaite pour sa part que le ministère de l’Éducation nationale change de nom: «Il devrait s’appeler ministère de l’Enseignement car l’éducation relève en premier lieu de la famille ainsi que d’autres acteurs dont le sport. Et la pratique sportive par le plus grand nombre représente un enjeu bien plus important que l’on ne l’imagine tant sur le plan économique que sociétal».

«Notre Pays n’a pas de culture sportive»

Virginie Dedieu et Jérôme Fernandez les parrains régionaux de
Virginie Dedieu et Jérôme Fernandez les parrains régionaux de

Et les parrains régionaux de « Sentez-Vous Sport », de par leur carrière, leur vision du sport expriment les effets bénéfiques de celui-ci dans toutes ses dimensions. Jérôme Fernandez raconte son enfance dans une famille de handballeurs, le choix de ce sport était une évidence. Virginie Dedieu pratique le judo, la danse et découvre la nage synchronisée à l’âge de 7 ans. «Le sport m’a construite en tant que femme, il m’a permis de m’épanouir, de me tourner vers les autres». Jérôme Fernandez ajoute: «Le sport m’a permis de faire des rencontres et je suis devenu une meilleure personne au contact des autres». «Et c’est en me rendant dans le Nord de l’Europe, explique-t-il, que j’ai pu mesurer la pertinence du sport pour tous qui favorise le bien-être, la bonne santé, les échanges. On voit se développer l’obésité avec tous les problèmes que cela va poser». Pour Virginie Dedieu: «Notre Pays n’a pas de culture sportive. J’espère vraiment que 2024 va modifier la situation». Elle évoque le Japon: «Où j’ai vu des salariés faire de la gymnastique dans leur entreprise ce qui favorise le bien-être personnel mais aussi la rencontre et une dynamique de groupe dans un contexte où il n’y a plus de hiérarchie».
Michel CAIRE

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