Stade Vélodrome : Des éclairages apportés sur le loyer de l’OM lors du Conseil municipal

Publié le 1 juillet 2014 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h55

Parmi les quelques 300 rapports portés au vote lors de la séance du Conseil municipal celui qui a eu attrait aux «conditions d’utilisation du stade vélodrome par l’OM » a, une fois n’est pas coutume, donné lieu à une longue intervention du maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin.

Le stade Vélodrome sera inauguré le 6 septembre 2014 (Photo Destimed)
Le stade Vélodrome sera inauguré le 6 septembre 2014 (Photo Destimed)
Il est vrai que la polémique autour du loyer du club marseillais a pris de nombreuses formes certaines «légitimes et d’autres illégitimes», soulignera le maire. Et c’est bien déterminé à faire toute la lumière sur le sujet qu’il interviendra. En préambule, il évoquera la réalisation: «C’est un stade superbe, rénové et agrandi, couvert, aux normes des compétitions européennes et mondiales. Un stade qui sera une signature architecturale qui perpétuera la tradition et l’image du rassemblement de tous les Marseillais au vélodrome, vecteur d’intégration sociale et de fierté autour des succès de l’OM ». La principale difficulté précisera-t-il « aura été de conduire ce chantier gigantesque en mode occupé, avec des matchs tous les 15 jours.» Puis, évoque le mode de financement : «Un Contrat de partenariat qui a permis un résultat remarquable dans les délais et dans les coûts initialement définis ».
Il en vient au sujet pour le moins épineux du loyer de l’OM, affirmant que « le Contrat de partenariat est sans aucune incidence sur la question du loyer. La valeur du loyer aurait été la même si le stade avait été réalisé en maîtrise d’ouvrage publique « Classique »».
Ainsi, avec ce nouveau stade, il est question d’un «nouveau format économique et donc un nouveau format locatif ». Il s’appliquera à la fois «aux activités « autres » que les matchs de l’OM et rapporteront 12M€ de recettes garanties à la Ville par rapport à 1M€ précédemment. Et, aux périodes d’utilisations du stade par l’OM.» Affirmant : «C’est la norme et c’est la loi et l’Olympique de Marseille le sait, le comprend et doit maintenant l’accepter en dépassant sa posture initiale de négociation qui n’est pas acceptable».

«La ville de Marseille est-elle obligée de voter un tarif forfaitaire par match, dans l’attente d’un accord global à venir»

Le Maire de dévoiler cette posture de l’OM demandant «l’application de l’ancien loyer de 1,5M€ par an avec 3 ans de gratuité. Ce n’est pas acceptable», s’indigne-t-il.
D’autant dévoile-t-il : «L’Olympique de Marseille a été étroitement associé depuis le début du projet à toutes les étapes. Il a été plusieurs sollicité pour s’intégrer au dispositif juridique et financier de la Société de projet. Il aurait, en effet, pu apporter des financements à cet investissement, comme l’a fait le PSG à Paris avec 75M€ de participation. Le club n’a pas souhaité s’associer ni financer, c’est son choix.»
L’OM aujourd’hui comme hier «est un utilisateur d’un équipement public dans un système économique de spectacle sportif, il doit donc payer un loyer « normal », équitable et justifiable», déclare-t-il
Le maire aurait souhaité pouvoir conclure, avant le début de la saison 2014-2015, une convention d’utilisation du stade par l’OM mais «la négociation n’a pas pu avancer d’un millimètre par rapport au point de départ.»
De fait, annonce-t-il : « La ville de Marseille est-elle obligée de voter un tarif forfaitaire par match, dans l’attente d’un accord global à venir»
Il en explique le mode de calcul : «Il correspond à la valeur du loyer « minimum » prescrite par la Chambre régionale des comptes, rapportée à 21 matchs -coupe de France et autres compétitions nationales- soit environ 380 000€ par match».
Et de signifier immédiatement : «La ville est prête à faire des propositions plus détaillées, affinées et adaptées, à la fois en fonction d’une part fixe et d’une part variable et aussi en fonction des différents programmes de compétitions du Club y compris en introduisant le paramètre d’une taxe sur les spectacles sportifs comme à Paris».

«L’augmentation du loyer correspondra à environ 50% des nouvelles recettes de l’OM à partir de 7 000 places supplémentaires»

Cette valeur de référence de 8M€ minimum, telle qu’elle l’a été prescrite par la CRC, «n’est pas incompatible avec la demande du président de l’OM qui a affirmé que l’augmentation du loyer doit être indexée sur l’augmentation des recettes. »
« C’est le cas, considère le Maire, puisque l’augmentation du loyer correspondra à environ 50% des nouvelles recettes de l’OM à partir de 7 000 places supplémentaires, qui sont pour la plupart des « places prestations » ».
In fine, la position de la Ville, assure le maire, « n’est ni improvisée, ni infondée, ni exagérée. Elle est bien préparée, argumentée, équilibrée.»
Il indique d’autre part que le loyer demandé est en adéquation avec ceux pratiqués dans les autres stades récemment rénovés en France (Bordeaux, Lille, Nice et Paris notamment) »
Il conclura cette mise au point : « Le rapport sur le tarif du stade pour l’OM n’est donc qu’une décision « faute d’accord global ». Je souhaite présenter celui-ci dès le prochain Conseil municipal en attendant je prends mes responsabilités et je demande au Conseil de m’appuyer».
C’est par une intervention sans consistance que Stéphane Ravier, président du groupe FN, prend la parole. Décrivant le stade Vélodrome comme « un joyau qui est un gouffre financier». Signalant au maire : « Vous vous rangez à ce que nous avions demandé.»

«Le mystère qui entourait le loyer que doit verser l’OM à la ville de Marseille est en passe d’être levé»

Stéphane Mari président du groupe PS considère le stade Vélodrome comme « un superbe ouvrage ». Il a également une pensée pour « tous les supporters qui depuis des décennies suivent l’OM sous la pluie, le vent et le froid et qui vont pouvoir assister à des matches dans de bonnes conditions »
Et de se réjouir : « Enfin monsieur le maire le mystère qui entourait le loyer que doit verser l’OM à la ville de Marseille est en passe d’être levé ».
Aujourd’hui, poursuit-il, «vous nous proposez de voter un tarif de location par match de 380 952€HT en attendant l’expertise de France domaines qui doit proposer une nouvelle convention entre la Ville de Marseille et l’OM. Ce montant, nous semble raisonnable». Il émet cependant une remarque : « Nous nous singularisons une fois de plus du reste du pays puisque partout ailleurs en France, le club résident a connaissance du loyer à payer avant la construction ou la rénovation de son stade. C’était le cas à Bordeaux, Nice, Lille ou Nice ». A ce propos ajoute-t-il : «La CRC a d’ailleurs pointé l’insuffisance d’expertise de la collectivité sur le montage juridique et financier du contrat de partenariat».

«Si l’OM verse un loyer de 8M€ par an, la facture ne sera plus que de 4M€ d’euros, soit 4 points d’augmentation de la taxe d’habitation»

Pour le président du groupe PS : «Il faut expliquer aux Marseillais l’enjeu du loyer de l’OM. Dans le cadre du contrat partenariat signé avec Aréma pendant 31 ans, la ville de Marseille doit lui verser 12M€ par an. Si l’OM verse un loyer de 8M€ par an, la facture ne sera plus que de 4M€ d’euros, soit 4 points d’augmentation de la taxe d’habitation».
Il faut aussi expliquer aux Marseillais, poursuit-il « que la ville de Marseille a concédé à Arema l’exploitation du stade pendant 31 ans qui se fait fort de dégager 12M€ par an minimum de recettes et que dans les recettes, il y a le montant du Naming. » dénonçant : « Si demain le stade vélodrome pour 3M€ par an était rebaptisé Panzani Arena ou Justin Bridou stadium, la ville n’aura pas de droit de veto».
Selon l’élu socialiste : « Beaucoup de Marseillais et notamment des représentants de clubs de supporteurs pensent que les recettes du Naming iront dans les caisses de l’OM ». il tient à préciser : « Les recettes du Naming iront dans la poche d’Arema».
Le maire de lui répondre : « Tout est fait dans le respect des règles et des lois de la République. Et nous sommes obligés de les appliquer. »

«Le RCToulon est tout à fait satisfait de pouvoir jouer son prochain match au stade Vélodrome pour un montant de 350 000€ »

C’est au tour de l’UMP, Maurice Di Nocera, adjoint au maire délégué aux Grands Événements et Grands Équipements d’intervenir. «Le bail est en cours de négociation, nous avons pris la décision de le fixer, en attendant l’aboutissement des accords, un prix de loyer par match comme nous le faisons lorsque le RCToulon vient jouer dans notre ville».
Tenant à rappeler à ce propos que le club toulonnais a déjà accepté est tout à fait satisfait de pouvoir jouer son prochain match au stade vélodrome pour un montant de 350 000€ et que pour les demi-finales du Top 14,«le montant payé par match sera équivalent » .
Et de revenir sur le montant de 8M€ réclamé par la ville à l’OM : « Il ne devrait en aucun cas être inférieur à 8M€. Il ne s’agit pas d’un chiffre exagéré». A titre de comparaison, il rappelle que «Le club de foot de Lille paie un loyer de 5M€ pour 50 000 places avec une part de recette variable de 1,6M€. De même le club de Bordeaux avec un stade de 40 000 places, acquitte un loyer de 4M€ avec une recette variable
. Alors l’OM, insiste-t-il, «doit payer le juste prix, comme le font les clubs dans le même cas de figure. Car il n’est absolument pas question d’augmenter les impôts des Marseillais»
Pour le groupe communiste, Jean-Marc Coppola indique: «Nous sommes d’accord sur la question du loyer même si, pour nous, le projet, dans sa globalité, reste un projet pharaonique alors que l’argent aurait pu servir à la construction d’équipements sportifs qui manquent à la ville »
Patricia MAILLE-CAIRE

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