Théâtre: « Les insatiables » à voir jusqu’au 15 novembre au Jeu de Paume à Aix-en-Provence

Publié le 14 novembre 2014 à  14h59 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h25

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Étrange pièce que ces «Insatiables» donnée au Jeu de Paume d’Aix. Déroutante, dérangeante, parfois insupportable et souvent passionnante adaptée par Gloria Paris d’après «Marchands de caoutchouc» de Hanokh Levin, elle propose au final une réflexion sur la solitude et la société de consommation, la vieillesse, l’amour et le temps qui passe. D’un représentant essayant de vendre des préservatifs au plus offrant. Mais on n’en fourgue pas des milliers à la volée, comme ça d’un seul coup de baguette magique. Alors notre commercial s’arrête dans une pharmacie, espérant que la patronne une certaine Bella acceptera de lui acheter son stock. Mais si celle-ci connaît l’usage de l’objet pas tellement pour des raisons professionnelles mais parce que elle accueille dans son lit Jonathan qui en fait grande consommation, elle ne semble pas disposée à investir une énorme somme pour vendre ceux du représentant. A partir de là, nos trois personnages font connaissance avec leurs propres angoisses, leurs folles espérances, leurs désirs les plus secrets sur fond de manipulation, de soif d’argent et de promesses de mariage. Mélangeant théâtre et chansons la pièce, un peu étriquée au niveau de l’intrigue, est servie par Bruno Fleury, Elisabeth Mazev, et Dominique Parent, trois excellents acteurs jouant au diapason. Ils se démultiplient et maquillage aidant on sent sur eux le poids des ans, puisque « Les Insatiables » se déploie sur plus de vingt ans. Le problème vient de la mise en scène de Gloria Paris, qui est plus que datée. Vieillotte dirait-on, très années 70, elle n’offre pas de goûter aux subtilités du texte. Et puis le texte lui-même parfois graveleux réduit considérablement l’impact du propos sur le public. Avec, néanmoins de beaux moments de poésie comme lorsque le représentant s’allonge pour évoquer sa propre angoisse de vivre. Inégal donc mais fort intéressant.
Jean-Rémi BARLAND
Au Jeu de Paume d’Aix-en-Provence jusqu’au samedi 15 novembre à 20h30
Plus d’info : Les Théâtres

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