Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur: Un CRT plus efficient, des indicateurs au vert et un nouveau Président

Publié le 27 mars 2018 à  22h11 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Chantal Eyméoud, François de Canson, Renaud Muselier, Jennifer Salles-Barbosa (Photo Robert Poulain)
Chantal Eyméoud, François de Canson, Renaud Muselier, Jennifer Salles-Barbosa (Photo Robert Poulain)
Après avoir redressé la barre d’un Comité régional du tourisme enregistrant des indicateurs 2017 en progression et fort d’une nouvelle stratégie de communication partagée, Renaud Muselier passe le bâton de relai de président du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur à François de Canson.

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François de Canson le nouveau président du CRT Paca (Photo Robert Poulain)
François de Canson le nouveau président du CRT Paca (Photo Robert Poulain)
Il passe la main, en laissant un organe «en ordre de marche». C’est en effet avec la sensation du devoir accompli que Renaud Muselier vient de céder le fauteuil de Président du Comité régional du Tourisme Sud Paca à François de Canson, actuel maire de La Londe-les-Maures et vice-président de la Commission tourisme de la Région depuis 2015. Et pour cause, puisque les trois objectifs précédemment fixés ont été atteints : «Fort d’un bilan positif en termes de gestion, de fédération de nos partenaires autour de marques de destination Monde plus fortes et plus visibles sur les marchés internationaux, de la reprise dynamique de l’activité touristique en région en 2017, j’ai considéré que j’avais pleinement joué mon rôle», déclare ainsi Renaud Muselier. Des comptes «sains», une gestion plus efficiente en effet : «La balance s’est rééquilibrée, 60% du budget du CRT (5,1 M€ en 2017) finance à présent des actions de promotion touristique», un poste qui prend donc le pas sur celui alloué au fonctionnement du comité… et a donc largement permis de multiplier les opérations promotionnelles, présences sur les salons et autres événements à l’étranger. En cumulé, les campagnes de communication BtoC menées par le CRT ont impacté 23 millions de personnes offline et 22 millions online, notamment par le biais d’une stratégie digitale renforcée sur les réseaux sociaux.

Gouvernance partagée

C’est donc en s’appuyant sur ses trois marques de destination que le comité a déployé sa communication. Soit «Côte d’Azur France » qui a été lancée fin 2016, rejointe par «Provence, Enjoy the Unexpected», le 25 avril 2017, puis par «Alpes French South» petite dernière dévoilée le 22 janvier dernier auprès de 130 tours-operators des marchés cibles du CRT. Des marques mondes et des contrats de destination revêtant un atout majeur : une meilleure lisibilité de l’offre, donc une plus grande cohérence pour le client. Mais ce nouveau positionnement ne pouvait se mettre en place qu’à la faveur d’une certaine mutualisation de la gouvernance. «Il fallait que le CRT ne demeure pas une exception française, avec un territoire coupé», observe Renaud Muselier. Le rapport de la Chambre régional des comptes de juillet dernier mettait en effet en exergue cette particularité : «Le CRT n’est statutairement compétent que sur cinq des six départements de la région, les Alpes-Maritimes relevant du Comité régional du tourisme Riviera Côte d’Azur. En réalité, l’un et l’autre mènent un certain nombre d’actions sur l’ensemble du territoire régional, telles que des études ou certaines actions de promotion. La chambre a recommandé au CRT Paca de modifier ses statuts en conséquence, de mutualiser ses moyens avec ceux du CRT Riviera Côte d’Azur et d’étudier les modalités d’une éventuelle fusion des deux associations». CRT qui a opté pour une autre alternative à la fusion, et institué une gouvernance partagée, prenant la forme d’un copilotage avec les acteurs départementaux. Il implique notamment le rassemblement des budgets dans des plans d’actions communs afin de peser davantage encore à l’international.

+5% de fréquentation

Et il y a urgence à frapper de grands coups en terme de promotion : «La concurrence des autres territoires est réelle », pointe du doigt Renaud Muselier, évoquant notamment l’Espagne, grignotant chaque année de nouvelles parts de marché, mais aussi la Grèce, le Portugal… ou encore la Croatie. « Il y a des vols Marseille-Splitz pour 70 euros, toute une hôtellerie de luxe in situ… » Ce, dans un contexte marqué par une propension de plus en plus grande à la notation online des hébergements et autres structures de tourisme. «Nous devons nous y adapter en termes de conquête et de fidélisation de la clientèle. Face à cette concurrence, nous pouvons lutter par la formation du personnel, l’e-reputation, la mise en avant d’un territoire d’excellence offrant des possibilités de tourisme variés. Le Portugal, l’Espagne et la Grèce sont encore en retard sur le multi-tourisme». Ainsi faut-il jouer des coudes, la Région le vaut bien : «Le secteur touristique en Sud Paca, c’est 13% du PIB régional et 140 000 emplois associés, non délocalisables. A ce titre, il constitue l’un de nos poumons économiques». Force est de reconnaître en tout cas à la vue du bilan touristique de 2017 que la nouvelle stratégie partagée porte de premiers bons fruits. «En 2016, nous avions connu une diminution de 3,4% de la fréquentation, il fallait redresser la barre». Chose faite, donc. Le nombre de nuitées enregistre un bond de 5%, à 218,5 millions, soit 10,4 de plus qu’en 2016. 30 millions de séjours ont donc été organisés sur le sol de Sud Paca, dont 6 millions par des touristes internationaux. Des visiteurs qui ont dépensé 18,6 milliards d’euros, soit 650 millions supplémentaires. Cela représente aussi 35 millions d’euros de recettes à destination des communes, via la taxe de séjour… «Hôtels, campings, résidences de tourisme, tous les secteurs sont en progression», note encore le président de Région. L’hôtellerie notamment tire son épingle du jeu avec une progression de 4,8%, et un regain de fréquentation tous azimuts : les nuitées d’affaires (+4,4%), de loisirs (+5,1%), françaises (+3,8%) et étrangères (+6,3%) enregistrent toutes des volumes à la hausse. Renaud Muselier se réjouit du rebond de la clientèle internationale, de retour sur le territoire régional après une désertion. Il faut dire qu’elle représente une cible de choix, avec une dépense moyenne par personne et par jour de 114 euros, contre 53 euros pour les touristes français. Il s’agit principalement de clientèle russe (+20%), suivie par celle du Proche et du Moyen Orient (+19%), d’Amérique du Sud (+14%), de Chine (+12%) et des Etats-Unis (+5%). L’Europe aussi revient en force, notamment l’Italie (+14%), suivie par l’Allemagne et les Pays-Bas (+7%). Seul petit bémol, la baisse, logique, de la fréquentation de la Grande Bretagne, à -6%. «La conséquence du Brexit et de la chute de la livre Sterling… des éléments qui nous pourront nous permettre d’alimenter de futurs débats face à ceux qui envisagent une sortie de l’Europe », observe enfin Renaud Muselier.
Carole PAYRAU

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

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