Travaux Publics : 2014 est une année blanche, 2015 sera une année noire

Publié le 12 décembre 2014 à  13h39 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h31

Manifestation en octobre à Marseille des entreprises des Travaux publics (Photo Robert Poulain)
Manifestation en octobre à Marseille des entreprises des Travaux publics (Photo Robert Poulain)

«La situation des entreprises de Travaux Publics est catastrophique», a annoncé Bruno Cavagné, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics, début décembre, alertant sur une chute de l’activité de 5% en 2014, et des prévisions plus pessimistes pour 2015, avec une nouvelle baisse estimée à 8%.
Et en Paca, si la région avait plutôt bien résisté face à la crise ces dernières années, la situation est encore plus critique que celle annoncée au niveau national.
Tous les indicateurs convergent ainsi à la baisse : baisse de l’activité de 11% depuis le début de l’année, et de 16% sur les carnets de commandes. Concernant l’emploi, on observe une baisse de 29% pour les intérimaires et de 3% pour les effectifs permanents.
Encore plus alarmant, c’est la chute vertigineuse des appels d’offre de la commande publique (dont dépend le secteur à 66%) : -26% en nombre de lots, due notamment aux effets de la baisse des dotations de l’État.
«2014 est une année blanche pour les TP», et cela est dû à la convergence de plusieurs facteurs, tous liés à un attentisme, qui pénalise la politique d’infrastructures en France. Retards dans la mise en place des Contrats de Plan Etat/Région, du plan de relance autoroutier, des modalités de financement de l’Afitf (l’Agence de financement des infrastructures) suite à la suppression de l’écotaxe.
« Et 2015 sera noire, car c’est là que les décisions qui n’ont pas été prises cette année nous impacteront», prévient le président de la Fédération.
Mais plus que tout, c’est la chute annoncée de l’investissement des collectivités locales qui inquiète.
La Profession s’attend à une baisse de 12% l’année prochaine, soit la plus forte baisse jamais connu de l’investissement local en TP depuis 30 ans.
L’incertitude dans laquelle se trouvent les collectivités locales face à la réforme territoriale s’y ajoute.
Mais si les élus stoppent leurs investissements (46% de la clientèle des Travaux Publics), et n’entretiennent plus les routes, rues, réseaux de canalisations, la qualité de service et de sécurité des équipements et infrastructures va se dégrader.
Cela va également entraîner des défaillances d’entreprises et des licenciements. Plus de 1 500 emplois en Paca sont menacés dans les prochains mois.
Enfin, si les élus ne concrétisent plus les projets destinés à développer les territoires, cela va entraîner une perte de compétitivité de l’ensemble de la région.
Pour Laurent Amar, président de Fédération Régionale, «cette situation ne peut plus durer, car c’est l’avenir de notre pays et de nos territoires que l’on hypothèque ».
Aussi, pour permettre au secteur des Travaux Publics de remplir son rôle, la Fédération milite pour la relance d’un investissement productif, seule solution capable de relancer la dynamique d’une activité créatrice d’emplois.

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