Tribune libre de Marc La Mola : Oups ! Pas fait exprès…

Publié le 1 mars 2017 à  21h47 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Les unités dites d’élite semblent tout autant désœuvrées que les «Pinot» et je crains que d’ici quelques temps nous ayons à déplorer des victimes collatérales tombées sous les balles de ceux qui portent une cagoule noire et sont censés être au top niveau, au «high level», comme disent les jeunes. Si j’en juge à ce qui s’est déroulé en Charente, alors que notre Président normal inaugurait la ligne TGV Bordeaux-Tours, le fait d’être hyper entraîné, d’avoir l’œil aguerri et le cheveu ras ne suffit apparemment plus à faire d’un cow-boy un bodyguard responsable et efficace.

Destimed arton6662

Ceux qui me lisent doivent commencer à se demander si un jour je publierais une tribune positive, si mes articles vont un jour encenser qui que ce soit ou quoi que ce soit. Mais je les rassure immédiatement s’il faut écrire pour plaire je préfère ranger mon clavier et aller arpenter le Vieux-Port puis me poser à la terrasse de La Samaritaine pour y avaler un café … Euh non pas La Samaritaine, la grande roue abominable plantée là me donne envie de pleurer !

Mais ce dont je veux parler aujourd’hui me préoccupe, car c’est … préoccupant non ?
Si les faits ont justifié uniquement quelques lignes dans la presse et seulement quelques mots furtifs au JT de 20 heures de Pujadas, car je ne regarde jamais TF1 pour ne pas rendre mon repas du soir sur le cuir blanc de mon canapé, il me semble que l’importance de la bévue nécessite une tribune de ce casse-c……s de Marc La Mola. De toute manière il a toujours quelque chose à dire ou à écrire et je commence à ne plus le supporter tant il «bave» sur les uns et les autres sans discernement, il crache dans la soupe et tape sur tout ce qui n’est pas pur et se meut sur cette terre, référence biblique, et surtout si c’est puissant ou investi d’une quelconque autorité.
«Dédoublement de la personnalité ou schizophrénie banale d’un pitre se croyant devenu journaliste car écrivant quelques mots minables dans un journal de merde» (sic) et le tout fortement rémunéré. Petit florilège dans un modeste encart pour étaler, en Français dans le texte, sur la place publique le type d’injures dont je suis l’objet depuis que Destimed me donne une tribune libre.

Bref … revenons à nos moutonsssss …
Le coup de feu claqua et fit sursauter l’impassible Gaston Lagaffe au pupitre sans que pour cela il interrompt son discours et soit mis à l’abri par les gens chargés d’assurer sa sécurité. Sans nul doute ces derniers avaient eu connaissance que le tir provenait d’une arme de service d’un des leurs et avait déjà perforé le mollet d’un employé de cuisine, préparant le buffet pour les morfales venus uniquement pour bâfrer, après avoir éraflé une première guibolle d’un second commis.

Paf le chien, oui le chien de l’arme, qui malencontreusement s’en est allé percuter la cartouche sciemment engagée dans la culasse alors que le gendarme faisait une erreur de manipulation en changeant de position (dixit) … J’ignore de quelle position il s’agit et pour avoir, durant ma carrière de flic, transporté à minima une arme à la taille et assez souvent des armes dites collectives je ne parviens pas à comprendre ce qui s’est passé. Je n’ose imaginer encore la position initiale du gendarme et à part si l’on évoque celles du Kamasutra, je ne vois pas comment un changement de position peut entraîner un tir autre que celui auquel votre esprit mal orienté vous a fait penser d’ailleurs. Bande de coquins !

Puisque nous sommes dans le manque de professionnalisme je peux imaginer que le gendarme s’est lui aussi laissé aller à séduire une soubrette et que ne parvenant pas à gérer leurs pulsions tous deux se soient envoyés en l’air sur une table ou contre un camion de la gendarmerie. Les coups de butoir assénés par le militaire aurait déclenché le départ du tir, et de sa semence aussi, et que concomitamment dans un orgasme terrible la balle de 9 mm ait été se ficher dans les mollets des cuistots stressés par la venue du Président.

In fine, une belle couillonnade comme l’on dit sur le Vieux-Port qui aurait pu être bien plus dramatique si ce gendarme n’avait pas utilisé de préservatif et ait engrossé la donzelle ayant succombé au crane rasé et au regard de braise du bellâtre. Si enfant il y avait eu il aurait été marqué à jamais par la non maîtrise d’une arme de son géniteur tout comme de son éjaculation précoce.

Mais j’ai encore tendance à imaginer ce qui se serait déroulé si le projectile avait été létal et pire encore, quoique, si c’était notre Président qui avait été touché. Je vois derrière votre écran certains sourire et d’autres s’esclaffer en imaginant une élection anticipée et des obsèques Nationales assorties de discours mensongers vantant les mérites de François Hollande mort sous la balle d’un gendarme maladroit. Il est aisé de faire un parallèle entre cet accident stupide et la malchance congénitale de notre ami François et, tout comme d’autres ont droit à des assassinats grandioses de Président (Kennedy), nous nous aurions eu la plus minable mort d’un Président en fonction abattu par un maladroit bodybuildé venu le protéger. Somme toute une mort dans la logique de son quinquennat. Nous aurions, aux yeux de toute la planète, une fois de plus passé pour des cons taille XXL !

Mais le gendarme a dû présenter ses excuses. A l’issue de son coït sauvage et non prémédité il s’est rué sur ses deux victimes, en se rajustant, pour chercher dans leurs regards de la compassion pour celui qui aurait pu les abattre. Il n’a trouvé que de l’incompréhension et de la frayeur. Il est clair que devant une telle bêtise nous sommes en droit de nous interroger sur l’efficacité des gens chargés de protéger notre Président et sur la capacité de certains à porter une arme sans l’utiliser à mauvais escient et contre des victimes, déjà mal payées, innocentes. Aucune arme, dont les services de police ou de gendarmerie sont dotées, ne peut lâcher facilement un coup, ou en tirer un autre, sans qu’un doigt n’en soit à l’origine. Pardon je m’égare ! Les armes en question sont sécurisées et à part de la tripoter ou de l’exhiber sous le regard admiratif d’un aficionado de l’uniforme je ne vois aucune raison cohérente à ce que le coup parte. Il faut évidemment qu’un doigt soit posé sur la queue de détente et presse cette dernière. Je suis désolé mais tout cela fait partie du vocabulaire des armes.

Oups, s’écria-t-il, alors que le fut du canon refroidissait lentement et que ses tissus érectiles perdaient de leur volume, je n’ai pas fait exprès … ! Je t’en foutrai des Oups moi ! Alors le changement de position est bien une excuse stupide voire même puérile donnée par un gendarme inapte à une telle fonction, seuls les non-initiés, les non-passionnés d’arme vont y croire en trouvant peut être des circonstances atténuantes à ce militaire incompétent. Il aurait mieux fait de rester chez lui à travailler à la fonte son corps d’athlète et à fignoler sa coupe de parachutiste. Il aurait mieux fait de dire la vérité plutôt que de laisser planer un doute dans la tête des gens maintenant effrayés par une arme et d’autant plus si elle est portée par un gendarme du Peloton Spécialisé de Protection de la Gendarmerie.

Je suis allé sur internet pour savoir ce qu’étaient ces nouvelles unités bardées d’écussons et de calibres tous plus grands et longs que les autres et j’ai trouvé, sur Wikipédia, une définition. Ce sont des unités initialement chargées de la protection des installations nucléaires civiles et doivent lutter contre le terrorisme nucléaire.
Et si sa balle était allée perforer un réacteur nucléaire … ?
Ça laisse songeur …

Lire aussi de Marc La Mola [[Marc La Mola a été flic durant vingt-sept années. Après des débuts à Paris, il rejoint sa ville natale, Marseille et choisit les quartiers Nord pour y exercer. C’est aussi là qu’il a grandi. Officier de Police Judiciaire, à la tête d’un groupe d’enquête de voie publique, il a traîné dans ces quartiers pour en mesurer les maux. Il a touché du doigt la misère et la violence de ces secteurs de la Ville. Marc La Mola a sans doute trop aimé son métier et c’est en 2013 qu’il décide de mettre un terme à sa carrière. Il retourne à la vie civile pour écrire. Il est aujourd’hui auteur, romancier et scénariste. Chez Michalon Éditions il a publié : «Le sale boulot, confessions d’un flic à la dérive», «Un mauvais flic, lettre ouverte à Manuel Valls», «Quand j’étais flic …». Ces trois témoignages relatent les moments forts de sa carrière et ses différentes prises de position. C’est chez ce même éditeur qu’il publiera en mars 2017, «Police, Grandeur et Décadence» dans lequel il explique comment la police en est arrivée à descendre dans la rue pour manifester son mécontentement. Il est encore romancier. Il publie chez Sudarenes Éditions un polar à l’accent Marseillais, «Le sang des fauves». En juin 2017 le personnage de ce premier polar revient dans «Vallis Clausa», deuxième volet des enquêtes de son personnage Randy Massolo, un flic torturé. Il est aussi scénariste et a signé l’écriture de plusieurs synopsis optionnés par des maisons de production. Il enseigne également l’écriture de scénarios à l’École supérieure du cinéma Cinemagis de Martigues (13)]]

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