UPE 13 : Sur la carte économique «il n’y pas de microclimat sur notre territoire »

Publié le 30 avril 2014 à  10h19 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h49

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
L’actualité aime parfois à se répondre. Alors qu’à Paris, les députés avaient à se prononcer ce mardi sur le plan de stabilité proposé par le gouvernement pour sortir le pays de l’ornière, l’Union pour les Entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13) et la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCI) dressaient, sans grande illusion, les perspectives de la compétitivité métropolitaine pour l’année 2013 et le début de 2014. Le constat est clair : la région, comme le reste du territoire national, est encore loin d’être sortie de la crise. Pour reprendre la formule utilisée par Emmanuel Barthélémy, vice-président de l’UPE 13, « il n’y a pas de microclimat sur notre territoire ». « Nous ne sommes pas dans un contexte de début de reprise économique et l’atonie reste de mise. Seule embellie de notre région, le tourisme, porté par les atouts de Paca, MP 2013 et les bons chiffres des croisières », notera le chef d’entreprise, pressé de voir se concrétiser les objectifs du pacte de responsabilité et se mettre en place le plan d’économies dessiné par le gouvernement Valls. Autre objectif, plus local, mais largement partagé par Eric Ammar, vice-président de la CCI, que la métropole (à la condition qu’elle soit réellement portée au niveau politique) devienne ainsi un véritable accélérateur économique.
Car les chefs d’entreprises et acteurs économiques ont besoin d’être rassurés au vu de chiffres négatifs : les créations d’entreprises sur le département affichent un recul de 2,1% et le taux de chômage (11,8%) est supérieur de deux points à celui établi au niveau national. Ainsi, si 58% des chefs d’entreprises restent convaincus que la métropole est une «opportunité», ils sont nombreux à tirer «la sonnette d’alarme», alors que les actions concrètes tardent à se mettre en place. « Cette dégradation de l’image économique (-12 points par rapport à octobre 2013), liée certainement aux difficultés de grandes entreprises (LFoundry, Kem One, SNCM, Fralib…), est également due au décalage entre le temps de l’entreprise et celui de la construction politique », expliqueront les intervenants pour lesquels à l’heure où les entrepreneurs demandent une accélération de la mise en application de la simplification du millefeuille administratif, les politiques n’ont toujours pas lâché le frein.
Toutefois, en dépit des craintes exprimées et d’un sentiment de prudence sur la réalité du marché du travail pour les mois à venir, aussi bien les représentants de la CCI que de l’UPE 13, tout comme Marc Bayard, délégué général de l’UIC Méditerranée, venu présenter un focus particulier sur le secteur de la chimie (qui représente sur la métropole un bassin d’emploi de 8000 salariés) localement impacté par la mise en redressement judiciaire de Kem One, ont aussi voulu mettre l’accent sur les atouts du territoire. Ainsi, des PME en forte croissance jouent un rôle important dans la création d’emplois et l’activité. Sur la métropole Aix-Marseille Provence, 198 entreprises ont connu une augmentation de leurs effectifs supérieure à 10% par an entre 2009 et 2012 (dont un tiers appartient à des secteurs d’innovation). La métropole se situe ainsi au 3e rang national derrière Paris et le Grand Lyon (Rhône-Alpes). Une dernière région qui apparaît de plus en plus comme le concurrent direct de Paca.
P.C.

Articles similaires

Aller au contenu principal