Vœux de la région Paca: Christian Estrosi annonce une aide de 4 M€ au TPE et réaffirme son gaullisme social

Publié le 6 janvier 2017 à  17h21 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h47

C’est par une pensée «pour les journalistes qui sont emprisonnés à travers le monde, victimes de régimes autoritaires et dictatoriaux, au seul prétexte qu’ils ont voulu faire leur métier» que Christian Estrosi, Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ouvrira cette cérémonie des vœux à la presse. Cérémonie qui s’inscrira dans l’avenir à travers les priorités de la Région qui seront rappelées notamment au niveau économique. Occasion également pour le Président de faire entendre sa différence: «Gaulliste social je suis, gaulliste social je reste». S’il dit voter François Fillon, il ne tait pas ses différences et annonce la sortie d’un livre dans les semaines à venir.

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Christian Estrosi ne cachera pas non plus son exaspération à la suite de la polémique produite par son voyage en Israël. Soulignant: «Alors que mon prédécesseur ne s’est jamais vu reprocher ses voyages, y compris en Israël. Je m’inscris d’ailleurs dans le prolongement de Michel Vauzelle dans les relations avec Israël comme avec d’autres pays». Puis de rappeler que Le KKL, association qu’on lui reproche de soutenir, a planté 240 millions d’arbres, gère et entretient quelques 160 000 hectares de forêts et d’espaces boisés… «Michel Vauzelle, à la Région et Jean-Noël Guérini, au Département, ont par ailleurs voté plusieurs subventions à cette association sans que cela ne pose de problèmes».
Le Président n’a pas manqué d’évoquer «une année 2016 éprouvante pour la France, éprouvante pour notre Région. Pour la première fois depuis la Libération nous avons de nouveau connu la guerre sur notre territoire régional. C’était le 14 juillet dernier. C’était à Nice. Nous y étions tous. Nous les hommes et les femmes qui y vivons mais aussi vous, les journalistes». «Personne, ajoute-t-il, ne s’était préparé à voir, à gérer, à commenter, à décrire l’indicible. Et pourtant, nous avons dû faire face.
Il a fallu trouver les mots pour informer dignement, pour tenter d’alléger la peine, pour réconforter, pour rassurer, pour dire la vérité que certains ont tenté de camoufler
».
Il en vient à la situation de la presse en indiquant: «En tant que Président de la Région, j’y ai veillé tout au long de l’année en soutenant le groupe Nice Matin-Var Matin ou encore la chaîne Azur TV. Et en 2017, nous continuerons à le faire pour d’autres médias, si nécessaire, notamment « La Marseillaise ». Et ce, malgré les cris d’orfraie des extrémistes de l’opposition car, la pluralité de la presse c’est un gage de liberté. Ce soutien à la presse régionale, n’est pas un soutien sans condition mais c’est un soutien sans contrepartie». Michel Couartou, le président du club de la presse Marseille-Provence lui demandera s’il est envisageable de créer un fonds de soutien à la presse, dont pourrait bénéficier les nouveaux médias. Le président de Région de répondre: «Pourquoi pas? Voyons-nous pour étudier ce qu’il est possible de faire».

«Notre action se concentrera autour de l’économie, de l’emploi, de la culture, de la jeunesse et du rayonnement international de notre terre»

Puis de se réjouir de son bilan: «Un an d’action pendant lequel nous avons amélioré le quotidien des 5 millions de Provençaux, d’Alpins et d’Azuréens et préparé l’avenir de nos enfants. Un an pendant lequel ce sont plus de 80% de nos engagements qui ont été tenus ou qui sont en cours de réalisation». Avant d’exprimer sa satisfaction« de voir le retour en France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur du Grand Prix de France de Formule 1. Ce n’est pas seulement une victoire pour notre région, c’est une victoire pour notre pays». D’en venir à 2017, année de la mise en œuvre effective de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) qui se traduit par de nouvelles compétences : économie, transports, autant de secteur où la région prend le leadership. Et d’afficher ses priorités: «Notre action se concentrera autour de l’économie, de l’emploi, de la culture, de la jeunesse et du rayonnement international de notre terre». Des ambitions qu’il entend illustrer par quelques chiffres «Le budget de l’économie, de l’emploi et de l’innovation sera augmenté de 16% en 2017 quant à celui des aides aux artisans et commerçants, il augmentera de 24%. Les aides directes aux entreprises connaîtront elles une augmentation sans précédent de 50% pour cette nouvelle année après une hausse de 12% en 2016. Notre soutien à la recherche sera lui accru de 11% en finançant nos pôles de compétitivité qui représentent aujourd’hui plus de 320 000 emplois. Pour sa part, la culture verra son budget augmenter de 9% pour 2017 et celui de la jeunesse de 4%».

«Nous lançons un nouveau dispositif pour inciter les TPE à recruter en CDI leurs anciens apprentis»

Toujours concernant la jeunesse, il annonce le lancement, cette année, d’un nouveau dispositif pour inciter les TPE à recruter en CDI leurs anciens apprentis. «Elles bénéficieront désormais d’une prime régionale de 3 000€. Cette prime permettra l’embauche de près de 1 500 jeunes dès cette année, pour un budget de 4M€ par an. Cette nouvelle aide régionale, s’adressera aux entreprises de moins de 11 salariés qui sont les plus pourvoyeuses d’emplois». Occasion pour lui de fustiger l’État: «Si la Région aide ses entreprises pour lutter contre le chômage, nous entendons bien que l’État prenne lui aussi ses responsabilités». Considérant: «Il ne suffira pas pour 2017 de trouver des stages aux chômeurs pour les faire artificiellement sortir des chiffres de Pôle emploi comme s’y emploie le Gouvernement»
Puis d’en venir à la présidentielle et d’une nouvelle charge contre le PS avant de faire entendre sa petite musique: «Si les Français nous font confiance, nous aurons donc 3 grands chantiers à mettre en œuvre en priorité : Restaurer l’autorité de l’État; redresser notre économie et notre marché du travail; baisser massivement les impôts. Gaulliste social je suis, gaulliste social je resterai. Et j’entends bien faire entendre cette voix dans les mois à venir». «Le chemin est encore long, ajoute-t-il, et nous devrons, si les Français nous font confiance, réformer sans diviser. Voilà un beau projet». Pour Christian Estrosi: «Il faut combattre l’idée, qui peut habiter certains, que les réformes que l’on va conduire viendront aider encore davantage les gagnants de la mondialisation en sacrifiant les déclassés. Cette idée-là est une folie. On ne prépare pas des lendemains qui chantent avec un peuple qui pleure». Avant d’affirmer: «Nous devrons tout changer pour faire en sorte que la grande voix de la France soit de nouveau entendue. Entre l’Amérique de Trump et la Russie de Poutine, nous devons bâtir une France forte qui protège les siens et fait entendre sa voix sur tous les continents. Nous devrons tout changer dans le monde pour que plus jamais les joyaux de Palmyre ne soient détruits par les islamistes et pour éradiquer la menace du djihad. Nous devrons tout changer en Europe pour redonner du sens au projet européen qui est le nôtre. Pour retrouver l’adhésion des peuples et la souveraineté de nos nations».
Et de conclure en citant Edmond Rostand : «C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière».
Michel CAIRE

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