Publié le 11 janvier 2020 à 9h09 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h44
Ce 8 janvier, les vœux du préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières ont permis de mettre en lumière les résultats encourageants obtenus par les services de sécurité, notamment, en matière de délinquance de proximité et de nombre de règlements de compte. Pour poursuivre dans cette voie, une ligne de conduite : concentrer les forces humaines et les moyens techniques, dont le numérique.

Une «concentration de forces» sur Miramas
Mais dans la feuille de route 2020 figure un autre sujet d’importance : la lutte contre le communautarisme. Concrètement, il s’agit de décliner le plan gouvernemental «au niveau du département en utilisant les outils dont on dispose déjà dans les quartiers de reconquête républicaine, en lien avec la préfecture des Bouches du Rhône, puisqu’il y a toute une dimension prévention et accompagnement social». Pour mémoire deux quartiers de reconquête républicaine ont été identifiés. Le premier est situé dans le Nord de Marseille et comprenant le 3e arrondissement, ainsi qu’une partie du 13e et du 14e. Le second, dans le centre, est délimité par la gare Saint Charles, ce jusqu’au Vieux-Port. Une réflexion est actuellement menée pour la création d’un troisième périmètre, cette fois dans les quartiers Sud. Outre ces deux priorités, certaines communes nécessiteront une mobilisation spécifique et plus intensive, comme par exemple Miramas, qui a alimenté les pages faits divers en ce début d’année à la suite de tirs de kalachnikov. «Une concentration de forces et une concentration de travail spécifique» seront déployées pour lutter contre ce fléau et bien d’autres : trafic de stupéfiants et insécurité du quotidien. Trafics de stupéfiants et règlements de compte qui sévissent outre Miramas sur le territoire départemental, bien qu’ils enregistrent «leur niveau le plus faible depuis plusieurs années». Toutefois, Olivier de Mazières préfère garder une attitude humble et inciter ses équipes à la vigilance. «En 2017 nous avions connu un niveau de règlement de compte faible et puis en 2018, il y a eu une résurgence assez forte. Donc on continue le travail… Ce qui est intéressant dans ce bilan, c’est que quelles que soient les années, le taux des élucidations de règlements de comptes reste très bon. Il est toujours supérieur à 50%, ce qui est encourageant et souligne le travail de la police judiciaire».Quid des agressions envers les forces de l’ordre ?
Enfin, il y a un domaine qui mobilise aussi toute l’attention de la préfecture : les agressions envers les forces de police, qui vont en augmentant. «Hélas elles ne sont pas à l’abri des évolutions profondes de la société. Dans certaines situations aujourd’hui, le port de l’uniforme est devenu plus une cible qu’une marque d’autorité à respecter. Et nous devons nous interroger pour essayer de trouver les moyens de rétablir ce respect de l’autorité», avance Olivier de Mazières. Toutefois, il observe que le phénomène, «plus profond», ne touche pas que les dépositaires de l’autorité publique. «Ce que j’appelle les violences gratuites, qui ne visent pas l’appropriation de biens par exemple, sont en augmentation. On a pendant un temps pensé que c’étaient surtout des violences intrafamiliales, mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi des coups et blessures volontaires sur la voie publique de plus en plus fréquents, un recours de plus en plus décomplexé à la violence. C’est pour moi un sujet de préoccupation absolument majeur et c’est évidemment une des priorités de notre action pour 2020 », conclut le préfet de police. Mireille BIANCIOTTO![]() |