Vu à « Aix en juin »: la fraîcheur de « La Scala di seta »

Publié le 14 juin 2014 à  21h28 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h53

Sous les regards de Dorvil (Nikhil Navkal), à gauche, et de Germano (Mark Diamond), à droite, Philippe Esthèphe est Blansac et Anna Maria Sarra, Giulia (Photo Vincent Baume)
Sous les regards de Dorvil (Nikhil Navkal), à gauche, et de Germano (Mark Diamond), à droite, Philippe Esthèphe est Blansac et Anna Maria Sarra, Giulia (Photo Vincent Baume)
Production de l’Académie européenne de musique du festival d’Aix-en-Provence, « La Scala di seta » -L’échelle de soie- farce de jeunesse de Rossini, était donnée au théâtre du Jeu de Paume en conclusion du cycle Rossini de l’Académie. Un spectacle de fin de résidence empli de fraicheur, de clins d’œil et de sourires pour une joyeuse troupe emmenée par la « Giulia » d’Anna Maria Sarra. Un tantinet nymphomane, l’héroïne, dégustant toutes cuisses dehors, allongée sur un canapé, une fraise qu’elle vient de recouvrir de chantilly avec sensualité. Côme de Bellescize n’as pas fait dans la dentelle en signant cette mise en scène. Ici la suggestion devient action, ce qui ne semble pas déplaire à la salle. Coquins, va! Profitant de la jeunesse de sa troupe, Bellescize ne se refuse rien allant jusqu’à faire passer quelques minutes au grand Mark Diamond sous une table qui ressemble plus à un guéridon qu’à autre chose. Mais il en faudra plus pour faire perdre sa voix et son jeu au jeune homme. Parlons-en, des voix, justement. Sous la direction de Francesco Pasqualetti, on devine des promesses, on entend de belles choses, mais aussi quelques approximations. Le problème, c’est que Rossini, même jeune, avait déjà un penchant pour torturer harmonieusement les cordes vocales. Que manque-t-il donc à notre bonheur ? Pas grand chose, assurément. Un peu plus de travail, certainement. Pour nous, ce spectacle est semblable à un premier jet, une base solide sur laquelle construire un divertissement séduisant. Tant vocalement que scéniquement. C’est frais, certes, mais il faut que ça mûrisse un peu… Il n’en demeure pas moins que Blansac, grimé en Super Dupont, est irrésistible. Un grand bravo, enfin, pour Benjamin Laurent, le pianiste qui joue, pendant une heure et demi, la réduction de cette œuvre pour l’instrument. Un beau moment musical. Merci à lui et à Rossini!
Michel EGEA

Articles similaires

Aller au contenu principal