Club de l’Amitié-Provence Méditerranée. Renaud Muselier: « La question est de savoir où je peux le mieux aider Marseille »

Publié le 31 mai 2019 à  8h02 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  11h46

«La question n’est pas de savoir ce que je désire, la question est de savoir où je peux le mieux aider Marseille. Je pense que c’est en étant à la Région. Aujourd’hui, le maire de Marseille est un Roi nu. L’argent est au Département et une partie du pouvoir dans les mairies de secteur et une autre à la métropole», avance Renaud Muselier, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur devant un parterre de personnalités réuni par le Club de l’Amitié-Provence Méditerranée pour une rencontre ayant pour thème : «Reconstruire la ville de Marseille, reconstruire la cathédrale France».

Intervention de Renaud Muselier lors d'une rencontre organisée par le Club de l’Amitié-Provence Méditerranée (Photo D.R.)
Intervention de Renaud Muselier lors d’une rencontre organisée par le Club de l’Amitié-Provence Méditerranée (Photo D.R.)

Renaud Muselier rappelle: «Je suis un élu de Marseille. J’aime cette Ville, le magnétisme qui s’en dégage. Je mesure le poids des contrastes qu’elle connaît». Il évoque ses relations avec Jean-Claude Gaudin, entre amour et haine, dresse le portrait d’«un monstre sacré». Ajoute qu’il n’en restera pas pour autant sur la touche à partir de la ligne de conduite qu’il a fait sienne: «Ni système, ni extrêmes». «Il a su rester fidèle à ses amis et à son parti. Cependant il sait aussi prendre ses distances avec l’orthodoxie politique de ce dernier». C’est par ses mots que Gilles Dahan, le président du club présente Renaud Muselier. Puis, revient sur le club de l’Amitié qui a vu le jour en 1973. «Cette association a pour but d’être un lien à caractère culturel et philosophique destiné à supprimer les obstacles auxquels se heurtent les Hommes de bonne volonté qui recherchent, en outre, une plus large et plus entière compréhension entre humains, notamment par la pratique constante de la solidarité».

«On ne peut pas laisser la deuxième ville de France devenir ingérable»

«Je vais essayer de fabriquer de l’équilibre, poursuit Renaud Muselier, car on ne peut pas laisser la deuxième ville de France devenir ingérable. Je ne cesse d’affirmer qu’il y a eu deux mandats de trop de Jean-Claude Gaudin mais j’ai aussi précisé à Martine Vassal (présidente LR du département 13 et de la métropole Aix-Marseille Provence NDLR) ainsi qu’à Bruno Gilles (sénateur LR des Bouches-du-Rhône NDLR) que s’ils disaient que tout est bon dans le bilan ils seraient morts et dire que tout est mauvais serait faux». Il déplore toutefois avec force «l’absence de compassion après la tragédie de la rue d’Aubagne. Il n’y a aucun responsable. Ni l’adjoint en charge de l’habitat ni le bailleur social. Rien, c’est la faute à la pluie…». Il soulève un autre point: «Il faut une rupture. Si quelqu’un croit qu’en prenant la place de Gaudin et en laissant tous les maires de secteur en place il va gagner, il se trompe. Jean-Claude Gaudin est une personnalité unique à la force de frappe unique». Analyse les résultats des autres forces aux Européennes: «LREM a fait un bon score 20,56% mais n’a pas de candidat – le RN avec 26,31% arrive en tête et il a Ravier – LR a le score que l’on sait, 8,30% et, Mélenchon qui était le premier lors de la Présidentielle, 24,82% n’est plus que 4e avec 8,23%. Il n’est pas certain que nous le revoyons». Pour lui: «Il faudra des mariages lors des municipales pour l’emporter, notamment entre les deux tours, et cela impose des têtes de liste dans les secteurs qui entendent cela. Bref, pour gagner, il faudra une vision, de la tactique».

«On ne peut pas se baigner tranquillement ici pendant que d’autres meurent en mer»

Mais le débat n’en reste pas au niveau phocéen, une question est posée sur la stratégie de Renaud Muselier en direction du continent africain. S’il ne cache pas ses désaccords avec son prédécesseur, le socialiste Michel Vauzelle, il constate: «Il a su faire de la Région la porte d’entrée sur la Méditerranée. Et si la région bénéficie d’une vraie reconnaissance en Méditerranée c’est à lui que nous la devons». Une action qui se poursuit avec la troisième édition de « Méditerranée du futur » et le Sommet des deux Rives qui se déroulera les 23 et 24 juin prochain, à Marseille. Inscrit dans le cadre du Dialogue 5+5 Méditerranée, il réunit cinq états de la rive Sud (le Maroc, la Mauritanie, l’Algérie, la Tunisie et la Libye) et cinq États de la rive nord (le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie et Malte). «Nous avons la possibilité et l’absolue nécessité d’avoir un dialogue permanent avec la rive Sud et, au-delà, le continent africain car on ne peut pas se baigner tranquillement ici pendant que d’autres meurent en mer, parce que le réchauffement climatique nous concerne tous, comme la pollution de la Méditerranée et la nécessité de favoriser le développement économique». Renaud Muselier revient à la Région: «Elle était devenue le tiroir-caisse des autres collectivités. nous y avons mis fin. Maintenant c’est « non » sauf si cela entre dans nos compétences et notamment notre plan climat. Car, si je suis un enfant de la société de consommation j’ai bien compris que l’environnement est sacré».
Michel CAIRE

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