Création actuellement au Jeu de Paume d’Aix de la pièce de Florian Zeller «Le mensonge» avec Pierre Arditi et Évelyne Bouix

Publié le 17 décembre 2014 à  21h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h31

Florian Zeller, dramaturge arpenteur de l’âme humaine dont toutes les pièces sont publiées à «L’avant-scène Théâtre». (Photo Arnaud Février/Flammarion)
Florian Zeller, dramaturge arpenteur de l’âme humaine dont toutes les pièces sont publiées à «L’avant-scène Théâtre». (Photo Arnaud Février/Flammarion)

Création actuellement au Jeu de Paume d’Aix de la pièce de Florian Zeller « Le mensonge», «Le père», «La mère», «Si tu mourais», «L’autre», «Elle t’attend», «Le manège», «La vérité», et maintenant «Le mensonge», autant de pièces (publiées à l’Avant-Scène Théâtre) signées du très médiatique Florian Zeller.
Écrivain arpenteur des âmes humaines, capable de faire surgir la gravité derrière la légèreté apparente de certaines situations évoquées dans des scènes aux allures de comédie, ce brillant auteur aime décrire la valse des sentiments. Sa présence au Jeu de Paume d’Aix cette semaine constituait un événement national car c’est bien ici sous la férule et à l’initiative de Dominique Bluzet, porteur du projet, qu’il est venu créer sa nouvelle pièce «Le mensonge» mise en scène par Bernard Murat. Présentée à Aix avant d’être jouée en septembre prochain au Théâtre Edouard VII de Paris, elle offre aux quatre comédiens réunis sur le plateau matière à montrer l’étendue de leur subtile interprétation. Au départ un dîner que donne chez eux Paul (Pierre Arditi) et Alice (Évelyne Bouix) en l’honneur de leurs amis Michel (Jean-Michel Dupuis), et Laurence (Josiane Stoléru). Au dernier moment Alice souhaite décommander la soirée, prétextant une gêne après avoir aperçu dans l’après-midi Michel embrasser en ville une femme qui n’était pas la sienne. Paul ne voulant pas la croire entame avec elle un débat sur la possibilité ou non de se mentir en couple et commence alors une soirée cauchemardesque puisque n’ayant pas le temps de décommander, le couple reçoit leurs amis avec pour Paul la crainte qu’Alice dévoile la vérité à Laurence.
Voilà pour le début, car très vite chacun des protagonistes va s’embarquer dans des justifications personnelles oiseuses où les masques tomberont un à un. Qui ment? Qui dit la vérité ? Qui trompe ou qui a trompé qui ? Florian Zeller brouille les pistes jusqu’au dénouement, assez coup de théâtre, où le spectateur comprendra mais un peu tard qu’on l’a bien lui aussi…délicieusement trompé. Jouée avec panache, et sobriété, la pièce doit aussi sa force à la mise en scène subtile de Bernard Murat qui ne surligne jamais les choses et qui réussit -ce n’est d’ailleurs pas évident quand on doit travailler sur une pièce avec beaucoup de texte- à enrichir le regard des personnages de sa propre vision de l’œuvre. Une solide déambulation littéraire sur la fidélité et le couple qui derrière de faux airs de comédie légère cache une vraie réflexion sur la douleur d’exister.
Jean-Rémi BARLAND
Le mensonge» de Florian Zeller au Jeu de Paume jusqu’au 21 décembre à 20h30, excepté le mercredi 17décembre à 19 heures et le dimanche 21 à 15 heures.

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