Nice: un courrier d’Eric Ciotti qui fait réagir

Publié le 21 mai 2019 à  23h49 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  12h41

Le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti dénonce « un climat d’insécurité à Nice » et demande au gouvernement de « respecter ses engagements pour faire cesser la violence qui gangrène la ville« . Et attaque la réorganisation de la police municipale… Un texte qui n’a pas manqué de faire réagir.

A la suite de ce courrier Rudy Salles, adjoint au Maire de Nice, Conseiller métropolitain souhaite apporter ces précisions :
«Quand je lis les propos d’Eric Ciotti sur la sécurité à Nice, je me dis que la politique ne permet pas tout et surtout pas de jouer avec les peurs. La délinquance existe dans toutes les grandes villes et même dans les plus petites. Cependant la ville de Nice est probablement la grande ville Française qui fait le plus d’efforts en matière de sécurité notamment grâce au développement de la vidéo surveillance voulu par la municipalité de Christian Estrosi. Nice est l’une des grandes capitales du tourisme au niveau mondial. Elle est réputée pour sa qualité de vie, ses infrastructures, son climat mais aussi pour la sécurité. De toutes les grandes villes touristiques renommées sur la planète, elle est reconnue comme l’une des plus sûres. C’est pourquoi, je trouve irresponsable de laisser entendre que Nice serait gangrenée par la délinquance car, à la veille de la saison touristique estivale, de tels propos ne peuvent que nuire à la réputation de notre ville et à son activité économique. »

Réaction de Richard Gianotti
« Depuis 18 mois que j’assume la Direction de la première police municipale de France, dont les effectifs et les moyens n’ont cessé d’augmenter par la volonté de la municipalité de Christian Estrosi, je tiens à saluer le professionnalisme et l’implication des fonctionnaires qui la composent. Notre bilan est là, il est incontestable: 3 000 interpellations l’année dernière, 31 % de plus qu’en 2017, et + 28 % depuis le début d’année par rapport aux six premiers mois de l’année 2018. Ces résultats sont le fruit du travail efficace de ces policiers, de leur investissement. En mettant directement en cause l’engagement de la Police Municipale, le député met le doute sur le travail des fonctionnaires qui la composent. Ceci est une atteinte à leur honneur et leur dignité.
Sans entrer dans les détails normalement déjà connus des parlementaires, les pouvoirs des policiers municipaux sont limités par rapport à ceux de la police nationale. Ils n’interviennent par exemple pas en Zone de Sécurité Prioritaire qui relève de la police nationale aux termes de la convention de coordination. Alors pourquoi profiter d’un fait divers dans une zone de sécurité prioritaire pour mettre en cause la police municipale qui n’est pas compétente pour y intervenir ? Conformément aux objectifs assignés par le maire, qui m’a demandé de faire de la présence près des écoles, des parcs et jardins et de la lutte contre l’occupation du domaine public des priorités afin de renforcer la proximité, j’ai organisé la police municipale avec le cycle horaire qui permet d’avoir le plus d’agents sur le terrain à un moment donné. C’est cela qui a permis d’augmenter de plus de 30% les effectifs sur le terrain en semaine et 300% le week-end, certes en demandant aux fonctionnaires de travailler 21 jours par mois comme la plupart des travailleurs, contre 13 jours précédemment. Mais c’est ainsi qu’entre 30 et 40 équipages sont mobilisables par vacation, contre une quinzaine avant la réorganisation et 3 le week-end ! Par ailleurs, les agents ont été revalorisés via une prime que le Maire a souhaité leur octroyer. Cette organisation n’a pas varié depuis mon arrivée et mon engagement sur le terrain m’autorise à dire qu’il ne saurait être question de « troubles parmi les effectifs mobilisés », ni d’organisations ne permettant pas de « fournir assez d’effectifs sur le terrain ». S’il y a un épuisement général des forces de l’ordre, c’est par le contexte national et une carence d’effectifs de la police nationale, pas par l’organisation mise en place. Au lieu d’instrumentaliser les 800 fonctionnaires qui composent la police municipale de Nice, les agents ont plutôt besoin du soutien des parlementaires pour augmenter leurs pouvoirs et leurs prérogatives et qu’ils appuient les demandes du Maire de Nice afin d’obtenir les renforts des 65 policiers nationaux qui manquent dans notre ville.»

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