Général Benoît Houssay, gouverneur militaire de Marseille souligne: « l’importance de la zone sud dans l’équation sécuritaire de notre pays »

Publié le 13 décembre 2018 à  10h18 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  19h23

Le général de corps d’armée Benoît Houssay a pris ses fonctions de gouverneur militaire de Marseille en septembre alors que voyait le jour la, zone Terre sud qui permet de placer sous l’autorité d’un même chef et sur un même périmètre géographique les chaînes organiques et opérationnelle.

Le général Houssay est gouverneur militaire de Marseille et officier général de la zone de défense et de sécurité Sud depuis le 1e août 2018 date à laquelle il a pris rang de général de corps d'armée (Photo Sophie Vernet)
Le général Houssay est gouverneur militaire de Marseille et officier général de la zone de défense et de sécurité Sud depuis le 1e août 2018 date à laquelle il a pris rang de général de corps d’armée (Photo Sophie Vernet)

Pour Le général Benoît Houssay «la création de l’État-major Zone Sud et le renforcement des prérogatives du gouverneur militaire de Marseille redonnent une vraie visibilité à nos forces armées au sein de la cité phocéenne et démontre l’importance de la zone sud dans l’équation sécuritaire de notre pays». Il se félicite par ailleurs que la loi de programmation militaire soit de 35,9 milliards d’euros en 2019, soit une augmentation de 5% par rapport à 2018: «C’est un changement de cap, une inflexion salutaire qui permet de reconstruire. C’est une très bonne nouvelle extrêmement motivante». Il ne manque pas, également, de faire le point sur la situation de l’Armée de Terre dans la région, avec la création d’une sixième zone Terre. Au terme d’une «montée en puissance» qui va durer plus d’un an, l’État-major de Zone de défense-Marseille -dont les effectifs vont passer de 40 à 100 militaires (120 sous peu) issus des trois armées- est créé par transformation de l’EMIAZDS Sud (Etat-Major InterArmées de Zone de Défense et de Sécurité Sud) qui avait pour missions la coordination et le contrôle opérationnel des militaires déployés dans la zone Sud, le dialogue civilo-militaire au niveau zonal et le rayonnement des armées. Le champ de responsabilité de cet état-major s’est élargi aux domaines de la discipline générale, de la protection défense, de l’infrastructure, de la mise en œuvre de la politique de la condition du personnel pour les régiments et formations de l’armée de Terre présents dans la zone, et du rayonnement de l’armée de Terre. Le général de corps d’armée Benoît Houssay a donc délégation du chef d’État-major de l’armée de Terre pour ces sujets. Il conserve par ailleurs le commandement de la conduite des opérations militaires ayant lieu dans sa zone de responsabilité. Il rappelle être sur une zone «qui compte 3 des 5 plus grandes villes de France, 44 garnisons, deux grands ports, un civil, Marseille, l’autre militaire, Toulon, 2 hôpitaux militaires des sites Seveso, des sites nucléaires…».

«l’Armée de Terre dispose ici de pas moins de 30 000 personnes, soit 1/3 de ses effectifs»

Le général Houssay explique: «Afin de s’aligner sur la réforme territoriale de janvier 2015 qui redéfinit les contours des régions, l’armée de terre a repensé son découpage national. Il s’agissait également de rééquilibrer en interne le découpage des zones de l’armée de Terre puisque l’ancienne zone Terre Sud-Est était commandée à partir de Lyon et recouvrait 45% des formations de l’armée de Terre». Une zone Sud particulière: « Nous couvrons Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse la Méditerranée, les 2/3 de la frontière pyrénéenne, les Alpes. Et l’Armée de Terre dispose ici de pas moins de 30 000 personnes, soit 1/3 de ses effectifs». Puis, de mettre en exergue les deux opérations emblématiques de l’Armée sur le territoire national, Héphaïstos, du nom du dieu grec du feu, et Sentinelle qui contribue depuis 2015 à la protection de la population face à la menace terroriste. Il précise: L’opération Sentinelle dans la zone Sud est commandée depuis Marseille». Une opération qui va donner lieu, en partenariat avec le rectorat, à la deuxième édition, d’«Un dessin pour les sentinelles», 1 900 écoles sont concernées par cette opération. Le général Houssay en vient à Héphaïstos: «L’apport de l’Armée dans la lutte contre les feux de forêts dans le Sud de la France. Nous pouvons, par exemple, déposer des pompiers grâce à nos hélicoptères, créer des coupe-feux ou bien intervenir pour évacuer des pompiers ou des civils». «Et nous pouvons enfin, venir en appui de la Sécurité Civile, poursuit-il, nous sommes par exemple intervenus ces derniers mois sur les inondations de l’Aude et sur la dépollution des hydrocarbures dans le Var». Il évoque enfin un autre de ses axes de travail: «Rayonner vers le monde civil et en particulier vers les décideurs et la jeunesse». A propos de cette dernière il note: «La jeunesse a un énorme potentiel mais elle ne le sait pas forcément. Pour qu’elle se révèle à elle-même, il suffit de la guider avec humanité, un savoir-faire que nous avons». Revient sur l’opération «un dessin pour les Sentinelles», qui vise «à réaliser un dessin pour les soldats qui, pendant les fêtes, seront loin de leur famille, pour protéger la population.»
Michel CAIRE

|Les armées en zone Sud: un poids économique certain

Employant 73 000 militaires et civils dans les trois régions, les armées ont un impact fort sur la vie économique et sociale locale. L’empreinte d’un régiment de 1 000 hommes sur la vie locale est évaluée à 25M€ par an. Outre la consommation quotidienne et l’investissement à plus long terme dans le bâtiment par exemple, l’impact est également très fort sur le tissu d’entreprises locales qui contractent avec le ministère des Armées. Les trois régions de la zone représentent presque 25% des revenus liés à l’industrie de défense au niveau national. L’an dernier, 3 800 jeunes ont été recrutés dans les 21 départements de la zone. Les armées sont ainsi le premier recruteur de la zone. 25% des retraités de la fonction publique présents dans la zone sont issus du ministère des Armées et en font pour certains quotidiennement la promotion en administrant par exemple l’un des 47 musées en lien avec les armées. La zone accueille par ailleurs 38% des retraités du ministère des armées.|

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