Publié le 28 février 2021 à 11h02 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 14h58
Trois cents policiers supplémentaires vont être affectés à Marseille dont 100 dès 2021 (leur arrivée va s’échelonner jusqu’au mois de mai). Un renfort pour accentuer la lutte contre le trafic de stupéfiants et renforcer la sécurité des Marseillais. Le ministre de l’Intérieur affiche également sa volonté d’aider la Ville pour développer la vidéo-protection et, au-delà, insiste sur la nécessité de travailler sur le structurel, insistant notamment sur l’importance de mettre en place une politique globale pour répondre aux enjeux de sécurité.



«Des amendes de 135 euros pour les consommateurs de drogue et, des inscriptions sur les casiers judiciaires»
Il en vient aux “amendes cannabis” pour préciser: «Nous avons décidé la création de ces amendes qui ne sont pas simplement des amendes de 135 euros pour les consommateurs de drogue mais aussi des inscriptions sur les casiers judiciaires. C’est une amende pénale, qui se fait sous l’autorité du procureur de la République. Nous en sommes à 3 500 amendes dans le département des Bouches-du-Rhône et dans cette ville de Marseille, c’est à dire que c’est le premier des départements français qui connaît ces verbalisations et je remercie la police nationale car, rien que dans ces quartiers Nord, c’est plus de 1 300 amendes, m’ont dit les effectifs. C’est un très beau résultat. Il faut lutter contre les trafiquants, bien sûr, il faut lutter, aussi, contre les consommateurs». [(
Vidéo-protection: Nous souhaitons continuer dans un travail partenarial avec la mairie de Marseille
Il aborde ensuite le sujet épineux de la vidéo-protection: «Nous souhaitons continuer dans un travail partenarial avec la mairie de Marseille, puisque, vous le savez, la caméra de vidéo-protection, c’est une compétence du maire. Les effectifs de la police nationale, les enquêtes, les gardes à vue sont une compétence nationale. Nous faisons notre part du travail, nous avons, à Marseille rééquilibré une situation de sous-effectif à la demande du Président de la République». Il insiste sur l’importance de la vidéo-protection et déclare: «Je vais dire au maire de Marseille que nous sommes tout à fait prêts à l’accompagner en matière de vidéo-protection, connaissant les difficultés financières qu’il peut avoir. Nous pouvons mettre un million d’euros, dans les caisses de la ville de Marseille, pour pouvoir mettre ces caméras de vidéo protection. J’ai vu qu’il voulait augmenter les effectifs de la police municipale, c’est une bonne chose. Mais nous devons, sans idéologie, aller vers la vidéo-protection». [(
«une immense majorité de la population vit normalement, veut simplement vivre du fruit de son travail»
Samia Ghali avait souhaité voir intervenir l’armée, dans les cités, contre les trafiquants de drogue. Le ministre, interrogé sur ce point, répond: «Je trouve qu’il est beaucoup mieux d’avoir des policiers, dans les cités, d’avoir des médiateurs, d’avoir des assistantes sociales». Il ajoute: «Je suis ministre de l’Intérieur, je m’occupe de l’urgence, les policiers également. Mais il faut aussi travailler sur le structurel, et ce n’est pas des policiers qui peuvent le faire. C’est la lutte contre l’habitat indigne, c’est l’Anru, c’est la rénovation des logements, c’est évidemment l’éducation et, il y a ici, à Marseille, un très gros travail qui a été fait par Jean-Michel Blanquer, dans le dédoublement des classes…». Le ministre de l’Intérieur insiste: «Nous devons tout faire pour changer structurellement ces quartiers parce qu’une immense majorité de la population vit normalement, veut simplement vivre du fruit de son travail et attend que les enfants vivent dans des conditions normales, puissent aller à l’école sans croiser un dealer. Qu’ils aient la chance de pouvoir avoir le métier qu’ils aiment et de vivre heureux dans la ville qu’ils aiment. Il faut pour cela des policiers et de l’Éducation… et il me semble pas que ce soit le rôle de l’armée». Le ministre conclut: «Il y a des problèmes, évidemment, c’est d’ailleurs, pour cela, que je viens, longuement, à Marseille. C’est pour cela que nous mettons des moyens considérables. Il n’y a pas une ville de France qui connaît de tels renforts d’effectifs. Nous devons régler ces problèmes qui, vous le savez, ne datent pas d’hier. Nous devons être aux côtés de Marseille, il ne s’agit pas de baisser les bras, il s’agit, au contraire d’être à la hauteur». [(