Les Embiez: L’Institut océanographique Paul Ricard fête ses cinquante ans

Publié le 9 juillet 2016 à  1h02 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h29

Visionnaire environnemental, Paul Ricard, en 1966, fondait aux Embiez l’Institut océanographique qui, aujourd’hui, porte son nom. Actuellement présidé par Patricia Ricard, petite-fille du fondateur, cet Institut reste acteur de son temps. Deux manifestations marquent ce cinquantième anniversaire. Le 23 juin, à Paris, s’est tenu le lancement d’un programme mondial de mécénat scientifique destiné aux jeunes chercheurs porteurs de solutions pour la planète [[Pour le cinquantenaire de l’institut, Patricia Ricard, Présidente de l’institut et Alexandre Ricard, Président-directeur général de Pernod Ricard, ont lancé le 23 juin le projet de mécénat scientifique Take OFF –Take Ocean For Future. l’initiative a été présentée, avec le soutien du capitaine Paul Watson, de Françoise Gaill (directeur de recherche émérite au CNRS), de Pierre-Yves Cousteau, de Jean-Charles de Castelbajac, et en présence de nombreuses personnalités. Take OFF, c’est d’abord une ambition : soutenir la jeune recherche scientifique en faveur de la préservation des Océans. Take Ocean For Future comporte quatre champs d’actions. Premièrement, un appel au mécénat scientifique océanographique ; deuxièmement un soutien à la recherche océanographique, tout particulièrement aux jeunes chercheurs des équipes réparties dans les universités du monde entier ; troisièment une résidence scientifique à destination des jeunes chercheurs sur l’Île des Embiez, siège de l’institut ; quatrièmement, une plateforme d’informations et d’échanges entre chercheurs, entreprises, associations, institutions et grand public.]] et, ce samedi 9 juillet, aux Embiez se déroule une rencontre scientifique sur le thème Bâtisseurs de consciences ainsi que de nombreuses autres manifestations.

L’institut océanographique Paul Ricard aux Embiez (Var)  fête ses cinquante ans (Photo Philippe Maillé)
L’institut océanographique Paul Ricard aux Embiez (Var) fête ses cinquante ans (Photo Philippe Maillé)
Les Embiez (Photo Philippe Maillé)
Les Embiez (Photo Philippe Maillé)

Dès sa création, les travaux menés par l’Institut océanographique Paul Ricard, préfigurent les recommandations de la COP 21

L’Institut a pour vocation de connaître, faire connaître et protéger la mer par la préservation de la biodiversité et la sensibilisation du grand public. Ses travaux sur la Méditerranée, considérée par les scientifiques comme un véritable océan modèle, permettent de mieux comprendre la relation homme-mer. L’Institut dispose d’une équipe permanente de chercheurs dont les programmes scientifiques traitent principalement de l’étude et du suivi de la biodiversité marine.
Dès sa création, les travaux menés par l’Institut océanographique Paul Ricard, préfigurent les recommandations de la COP 21, qui, pour la première fois, a mis en avant le rôle fondamental de l’Océan dans la régulation du climat. Comme le souligne le Professeur Nardo Vicente: «Un Océan en bonne santé, c’est un climat protégé». Patricia Ricard insiste: «Sa protection s’impose comme une nécessité absolue pour préserver l’environnement et lutter contre le réchauffement climatique. l’Océan n’a jamais été aussi menacé». Elle rappelle: «Il y a 50 ans déjà, à la suite de l’une des premières pollutions industrielles en Méditerranée, à savoir le rejet de boues rouges au large de cassis, près de Marseille, Paul Ricard fondait avec Alain Bombard, l’institut Océanographique». Depuis 50 ans, l’institut mène ses recherches en Méditerranée. Ses travaux préfigurent des solutions fondées sur la nature pour une meilleure relation entre l’homme et la mer selon une approche écosystémique. en étudiant les réactions des organismes et les impacts sur le milieu, il élabore des solutions locales à même de répondre aux enjeux globaux. Ainsi, insiste Patricia Ricard: «l’institut n’a cessé de conquérir de nouveaux domaines de recherche : étude de la qualité des eaux littorales et campagnes en faveur des stations d’épuration, mise au point des bases de l’aquaculture, nouvelle, participation à la mise au point d’un procédé naturel pour dégrader les « marées noires » par les bactéries marines, étude d’impact de l’augmentation du cO2 sur les organismes, mise en place d’un moratoire pour la sauvegarde du mérou, nurseries expérimentales et restauration des milieux, biomimétisme».

Depuis 1932, nos actions s’inscrivent dans une démarche de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise et de Développement Durable

L’institut a aujourd’hui l’envergure d’un centre de recherche de renommée internationale. «Ses travaux préfigurent les recommandations issues de la cOP21, qui pour la première fois a souligné le rôle fondamental des océans dans la régulation du climat : un océan en bonne santé, c’est un climat protégé. l’institut est membre de la plateforme Océan et climat». Philippe Savinel, Président-Directeur Général de la société Ricard rappelle: «Depuis 1932, nos actions s’inscrivent dans une démarche de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise et de Développement Durable. Ce soutien historique de la société Ricard en faveur de la recherche océanographique fait écho à notre engagement environnemental mais également à nos valeurs de partage: partage des connaissances scientifiques pour une prise de conscience et une incitation à l’action du plus grand nombre.» Patricia Ricard reprend: «Je crois qu’il n’y a aucune entreprise au monde qui intègre, depuis cinquante ans dans ses équipes, des chercheurs océanographiques, leur accordant ainsi une extraordinaire liberté de recherche, avec une volonté assidue de partager cette connaissance et de bâtir les consciences».
Michel CAIRE

Le programme du 9 juillet

15h-15h30 : Introduction
– Nardo Vicente et Jean-Luc Bonnefont, responsable scientifique et directeur de la Recherche de l’Institut océanographique Paul Ricard
-Olivier Laroussinie, adjoint à la Déléguée à la mer et au littoral, ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer
15h30-16h00 : Les pollutions, impacts et solutions
-Nardo Vicente, Professeur émérite, délégué général, responsable scientifique de l’Institut océanographique Paul Ricard
– Axel Romana, Ancien directeur de l’Environnement de l’Ifremer
– Pierre Boissery, Expert mer – En charge de l’expertise pour la mer et le littoral méditerranéen, Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse – Délégation Paca-Corse
– Loïc Fauchon, Président-directeur général de la Société des Eaux de Marseille, président honoraire du Conseil mondial de l’eau

16h00-16h30 : Gestion des ressources vivantes
– Christian Decugis, Pêcheur professionnel, président du groupe FEP varois, directeur Mediterranée chez Low Impact Fishers of Europe – Life
– Jérôme Hussenot, Expert en Aquaculture et Environnement IKT*HUS Consulting
– Eric Charbonnel, Responsable scientifique du Parc marin de la Côte Bleue

16h30-17h : pause

17h-17h30 : Biodiversité et évolution de la relation homme-nature
-Chloé Webster, Responsable scientifique chez MedPan
-Marc Troussellier, Directeur de recherche CNRS, UMR MARBEC – Marine Biodiversity Exploitation and Conservation
-Thierry Tatoni, Directeur de l’IMBE-Institut Méditerranéen Biodiversité de biodiversité et d’écologie marine et continentale
-Gilles Boeuf, Conseiller scientifique auprès de Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer

17h30-18h : Changement climatique, leviers d’action et gouvernance
-Thierry Perez, Directeur de recherche CNRS, IMBE
-Patrice Francour, Professeur, Directeur du Laboratoire ECOMERS, Université de Nice
-Laurent Bopp, Climatologue – océanographe, directeur de recherche CNRS, Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement
-Françoise Gaill, Directeur de recherche émérite au CNRS, Coordinatrice scientifique de la Plateforme Océan & Climat

18h : Conclusion
-Philippe Savinel, Président-directeur général de la société Ricard
-Kim Yunhae, Doyen-Université coréenne KMOU – Korea Maritime and Ocean University

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