Magnanville : ils s’appelaient Jean-Baptiste et Jessica

Ils s’appelaient Jean-Baptiste et Jessica, il avait 42 ans, elle 36, ils ont été tués lundi soir par Larossi Abballa, dans leur domicile de Magnanville. Que dire ? Quels mots utiliser? Un policier rentre chez lui où l’attendent sa femme et son enfant de trois ans. Il ne les reverra jamais. Il est assassiné dans la rue, à coups de couteau. La « raison » ? Il est policier. Assassiné au nom d’une sanguinaire perversion de l’Islam, parce qu’il est un représentant des forces de l’ordre, un garant de la sécurité. Puis le terroriste entre chez le policier, tue l’épouse de ce dernier devant leur enfant de trois ans. L’horreur, quelques jours après celle perpétrée à Orlando, au Pulse, un haut lieu de la communauté LGBT. Le monde est bien malade pour que des êtres humains en arrivent à de telles extrémités, s’en réjouissent, la mettent en partage sur Internet.
Barbarie dans le mois le plus saint de l’Islam, celui du Ramadan, mois du jeûne, don à Dieu, lors duquel les musulmans ont le devoir de prier, de développer des qualités humaines, telles que la patience, la douceur, la compassion et l’humilité. Fête de la famille, de l’amitié aussi, avec les retrouvailles, le soir tombé pour partager un repas de fête. Cette haine de l’Autre, seulement parce qu’il est l’Autre est donc aussi une relecture sanguinaire, une agression de la religion que l’on dit défendre. L’Islam n’est pas la seule à connaître cette épreuve, le Christianisme, avec l’Inquisition a eu aussi sa part d’ombre. Et, ce que vise Daesh, c’est aussi à revivifier ces parts d’ombre qui sommeillent en chacun, de gagner en mettant à mal le plus précieux des remparts, la démocratie. Et il ne manque pas d’alliés dans cette œuvre de destruction.
Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal