Pâques. Cardinal Aveline archevêque de Marseille : « Les pauvres gens sont toujours les premières victimes de la folie irresponsable de ceux qui sont censés les représenter et les gouverner»

Lors de la messe chrismale de cette semaine sainte, au sein de cathédrale de La Major , le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, a donné cette homélie, dans laquelle il revient sur l’augmentation du nombre de catéchumènes qui vont être baptisés à Pâques, la situation internationale, les sujets législatifs récents.

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Le cardinal Jean-Marc Aveline archevêque de Marseille ©Destimed/Philippe Maillé

Monseigneur Aveline, lors d’une messe en début de semaine Sainte, a évoqué l’augmentation du nombre de catéchumènes qui seront baptisés dans la nuit de Pâques. « Beaucoup d’entre vous sont arrivés par des chemins que nous n’avions pas balisés ». Puis d’évoquer la situation internationale « qui est de plus en plus préoccupante, voire angoissante, de l’Ukraine à Haïti, de la Terre Sainte à l’Arménie, sans compter tous les pays du monde où sévissent la violence, la corruption et la guerre ? Comment pourrions-nous accompagner le Christ dans son combat contre la mort sans rejoindre par notre prière et par notre charité, qui doit toujours être inventive, « les pauvres gens » qui sont toujours les premières victimes de la folie irresponsable de ceux qui sont censés les représenter et les gouverner ? ».

« Se tenir résolument auprès des plus pauvres »

D’inviter à se tenir « résolument auprès des plus pauvres, car ce sont toujours eux qui payent le prix le plus fort. Ceux qui déclenchent des guerres sont rarement ceux qui en meurent ». Puis d’exprimer inquiétude et même « profondes réserves à l’égard du projet de loi annoncé sur la fin de vie ? Comment se fait-il que notre société semble avoir perdu de vue que toute vie mérite d’être inconditionnellement respectée et accompagnée, du début jusqu’à la fin, avec respect et fraternité, sans tordre le sens de ces mots pour des raisons de propagande électorale ? Pourquoi ne pas valoriser encore davantage les soins palliatifs ? La cause de la vie est une cause primordiale et l’on ne doit jamais en parler à la légère, de haut, ou parfois même avec une certaine violence et sans tenir compte, avec respect, de la complexité de chaque situation humaine, car alors, le discours militant, même s’il procède d’une bonne intention, peut sombrer dans l’inhumanité s’il n’écoute pas assez la vie des personnes, avec leur part de chaos et de misère ».

« Le rouleau compresseur de l’idéologie totalitaire »

L’archevêque de Marseille d’ajouter : « ll faut bien reconnaître que le rouleau compresseur de l’idéologie totalitaire qui domine actuellement l’Occident est puissant et redoutable. Sa force, c’est de réussir à endormir les consciences. Notre force, c’est de ne jamais renoncer à les réveiller, à cause de l’Évangile et dans le respect de la complexité de chaque situation. C’est vrai au début de la vie pour la question de l’avortement, c’est vrai à la fin de l’existence pour celle de la fin de vie, c’est vrai pour celle des jeunes dont la vie est fauchée par les trafiquants de drogue et par les complicités tacites mais meurtrières des consommateurs de drogue, c’est vrai, in fine, pour tout ce qui concerne la course aux armements, ce commerce mortifère qui, en sous-main, gouverne le monde et jette sur les routes migratoires et les routes du désespoir -ce 3 sont souvent les mêmes – des milliers de personnes démunies et apeurées ».

« Croire et résister »

Le cardinal Aveline rappelle : «Ne perdons pas de vue le combat du Christ en cette semaine sainte ! N’oublions pas son attitude, désarmée et libre, face aux pouvoirs politiques et aux pouvoirs religieux de son temps. N’oublions pas que ni l’apparent silence de son Père, ni le décevant abandon de la part de ses disciples, n’eurent raison de sa confiance en Dieu et en nous, et que c’est cette confiance, plus forte que toute déréliction, qui suscita l’espérance du larron et la foi du centurion. Avec lui, avec eux, apprenons, nous aussi, à croire et à résister. Souvent, ces deux mots vont ensemble et nos frères chrétiens d’Orient le savent encore plus que nous ».

 

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