Rencontres de la Sécurité : Marseille montre la diversité et la richesse de ses compétences

Publié le 7 octobre 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Les démonstrations, les découvertes, les échanges ont été nombreux ce mercredi 7 octobre à l’occasion de la 3e édition des Rencontres de la sécurité qui s’est déroulée à Marseille, sur l’esplanade du MuCEM. Un rendez-vous annuel donné sur l’ensemble du territoire français par ceux qui veillent à sa sécurité. Policiers, gendarmes, marins et sapeurs-pompiers, acteurs de la sécurité routière, personnels des préfectures, associations agréées de sécurité civile: ils sortent exceptionnellement du cadre de leur action quotidienne pour parler de leur métier, de leurs missions et engager le dialogue.

La scientifique  (Photo Robert Poulain)
La scientifique (Photo Robert Poulain)
Inauguration de la journée par la maire de secteur, Lisette Narducci, Marc Labouz, directeur de la Police municipale de Marseille, Laurent Nunez, préfet de police, Pierre-Marie Bourniquel, directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône (Photo Robert Poulain)
Inauguration de la journée par la maire de secteur, Lisette Narducci, Marc Labouz, directeur de la Police municipale de Marseille, Laurent Nunez, préfet de police, Pierre-Marie Bourniquel, directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône (Photo Robert Poulain)
Le préfet de région Stéphane Bouillon et le préfet de police Laurent Nunez dans une superbe DS de police des années 60 (Photo Robert Poulain)
Le préfet de région Stéphane Bouillon et le préfet de police Laurent Nunez dans une superbe DS de police des années 60 (Photo Robert Poulain)

Cette manifestation, coordonnée par Laurent Nunez, préfet de police des Bouches-du-Rhône et le préfet Stéphane Bouillon, a été particulièrement orientée vers le jeune public avec un fort accent sur la thématique de la citoyenneté. A la clef : sensibiliser les jeunes aux dangers d’Internet (cybercriminalité); rappeler les règles de bonne conduite à pied et en vélo, entre autres opérations de prévention. Sans oublier un largage de Canadair particulièrement applaudi et une démonstration de sauvetage sur les parois du Mucem ainsi que les très prisées démonstrations avec les chiens.

«Il est intéressant de voir la très grande diversité des métiers de la sécurité»

Au terme de la visite inaugurale, Vincent Berton, le sous préfet directeur de cabinet du préfet de région avance : «Il est intéressant de voir la très grande diversité des métiers de la sécurité. Plus de 200 personnes sont présentes pour cette journée, nombre d’entre elles faisant preuve d’un très haut niveau de technicité. Je pense notamment à la police scientifique mais aussi aux maîtres-chiens, aux pilotes de Canadair…Cette manifestation met donc en lumière la diversité des compétences mais aussi une communauté car, tous peuvent travailler ensemble, sans oublier les acteurs de la société civile : la Croix Rouge, l’Ordre de Malte, les Comités feux de Forêt… dont la collaboration est très précieuse».
Le préfet de police Laurent Nunez, précise pour sa part que «l’accent» est mis cette année «sur la lutte contre la radicalisation». «Il s’agit surtout de prévenir, d’alerter les jeunes sur les comportements, ainsi que sur les mesures d’accompagnement social qui existent pour sortir de ces processus de radicalisation», souligne-t-il.

«Un bras élévateur est intervenu le 14 juillet dernier sur l’incendie de la cuve chez LyondellBasell »

Le colonel Grégory Allione, chef du corps des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône, le préfet de police, Richard Mallié, président du SDIS13 (Photo Robert Poulain)
Le colonel Grégory Allione, chef du corps des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône, le préfet de police, Richard Mallié, président du SDIS13 (Photo Robert Poulain)

Le premier arrêt est chez les sapeurs-pompiers. Richard Mallié, le président du Sdis13, indique: «Nous présentons un bras élévateur -nous en avons trois, d’un coût de 500 000 euros chacun- qui est intervenu le 14 juillet dernier sur l’incendie de la cuve chez LyondellBasell, avec des drones. Ils ont permis une intervention particulièrement efficace qui a permis de préserver les 40 000 m3 de naphta, contenu dans les cuves et donc de limiter la pollution et de sauver 24 millions de dollars pour l’entreprise. Nos drones sont à l’entretien après être intervenus, après les intempéries dans les Alpes-Maritimes pour rechercher les victimes». Mais, plus que le matériel, l’élu entend rendre hommage aux hommes et aux femmes qui s’engagent. «Le volontariat est le socle de l’organisation des secours en France, il permet d’assurer des interventions rapides et efficace, partout et pour tous».

«Des compétences uniques en France en matière de sinistre à bord des navires»

Autre stand, celui du Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BM-PM). «Nous présentons un échantillon de tous nos savoir-faire : en milieu urbain, périlleux -les calanques entre autres- marins, que ce soit à proximité des côtes ou plus loin, notamment sur les navires». Une grande échelle fera le bonheur des petits et des grands tout comme la démonstration «du groupe de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux qui va évacuer une personne coincée le long de la paroi du Mucem. Nous présentons aussi nos experts qui ont des compétences uniques en France en matière de sinistres à bord des navires que se soit pour les risques technologiques, les pollutions, les crises sanitaires. Ils sont aéro-transportables et autonomes». Également présenté, un VES, ce Véhicule d’exploration souterraine qui peut se déplacer sur des rails si nécessaires pour intervenir sur des sinistres, évacuer des victimes…

Le laboratoire mobile d'analyse documentaire (Photo Robert Poulain)
Le laboratoire mobile d’analyse documentaire (Photo Robert Poulain)
La scientifique  (Photo Robert Poulain)
La scientifique (Photo Robert Poulain)

Le stand de la Police scientifique n’a pas manqué d’accueillir un nombreux public, intéressé de savoir ce qu’il en est entre la fiction et la réalité (de ces Experts). A côté, la Police de l’air et des frontières présente son laboratoire d’analyse documentaire. Des effectifs de spécialistes qui, au toucher peuvent définir si des papiers sont vrais ou faux et des moyens techniques à la pointe du progrès «qui nous permettent de lutter contre l’utilisation frauduleuse de documents tout comme contre leur falsification».
Les CRS, avec leurs motos, jet-ski et autres planches de surf ont largement retenu l’attention des ados qui ont affiché une mine réjouie.
Marc Labouz, le directeur de la Police Municipale de Marseille explique pour sa part : «Nous présentons nos compétences et notre matériel, notamment les Segway, ou piéton à roulettes, très efficaces pour la surveillance des zones touristiques. Et puis nous expliquons comment accéder aux métiers de policiers municipaux ».
La gendarmerie présente également plusieurs de ses facettes. «Notre section de recherche de Marseille est spécialisée dans la cybercriminalité mais nous avons aussi des techniciens en identification criminelle. Dans notre équipe, nous avons Jean Quiquampoix, champion de tir au pistolet à 25m, sélectionné pour les prochains JO et, qui dispose d’un contrat spécifique avec la gendarmerie, comme ce fut le cas pour Alain Bernard. Nous l’accueillons à Marseille car il s’entraîne à Plan-de-Cuques». Enfin, une gendarmerie qui présente ses brigades nautique et aérienne.

« Aider les fonctionnaires qui font acte de mobilité »

Christine Alejandro, Major dans la Police Nationale est entourée des sportifs Erika Guerrier (boxe) et Grégory Spitz ( judo) (Photo Robert Poulain)
Christine Alejandro, Major dans la Police Nationale est entourée des sportifs Erika Guerrier (boxe) et Grégory Spitz ( judo) (Photo Robert Poulain)

Mais entrer, œuvrer dans la sécurité, la police, c’est aussi avoir la possibilité d’en sortir si l’envie s’en fait sentir. Christine Alejandro est Major dans la Police Nationale, sa mission aujourd’hui est de contribuer au reclassement et à la reconversion de ceux qui le souhaitent. «Cette Mission a vu le jour en 2011. Le cabinet ministériel s’est rendu compte qu’il fallait aider les fonctionnaires qui font acte de mobilité. Nous sommes 29 au niveau national, séparés en deux branches, une en charge de l’accompagnement du fonctionnaire (CV, coaching…), l’autre s’occupe des partenariats et met en exergue le savoir-faire et le savoir-être des policiers. Il est important de noter que les entretiens sont couverts par la confidentialité». Ce dispositif travaille comme un cabinet de recrutement, «nous sommes membres de l’association des directeurs des ressources humaines, nous sommes en contact avec des entreprises, nous avons une bourse à l’emploi». La Police compte aussi 20 000 emplois jeunes. «Tous ne veulent pas entrer dans la police. Nous sommes là pour les aider à trouver un emploi, lors de leur dernière année, et, si nécessaire, nous sommes à leur côté encore pendant 23 mois».
Michel CAIRE

L’action du ministère de l’Intérieur en matière de sécurité

Agir pour la sécurité routière
26 mesures ont été annoncées par le ministre de l’Intérieur en janvier 2015.
Exemples de mesures depuis le 1er juillet 2015 :
– la limite d’alcool autorisée en conduisant est passée de 0,5 g/l à 0,2 g/l d’alcool dans le sang pour tous les titulaires d’un permis probatoire ou les conducteurs en apprentissage (mesure n° 6)
– il est interdit aux conducteurs de porter à l’oreille tout dispositif susceptible d’émettre du son (mesure n° 22)
Plus d’information : interieur.gouv.fr

Lutter contre la cybercriminalité
Afin de lutter plus efficacement contre les délinquants et les criminels du web, une sous direction de lutte contre la cybercriminalité a été créée en 2014 au sein de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Parmi l’aide apportée au public :
-Une plate-forme de signalisation pour signaler en ligne les contenus illicites sur internet : internet-signalement.gouv.fr
– Une plate-forme téléphonique pour se renseigner sur les escroqueries ou pour signaler un site internet ou un courriel d’escroqueries, un vol de coordonnées bancaires ou une tentative de hameçonnage. N° de téléphone : 0811 02 02 17 (prix d’un appel local depuis un poste fixe; ajouter 0.06 €/minute depuis un téléphone mobile), du lundi au vendredi de 9h à 18h.
La gendarmerie mène une action de veille et d’investigation à travers le centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), installé à Pontoise (Oise) au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale.

Prévenir la radicalisation violente
En avril 2014, le ministère de l’Intérieur a institué une plate-forme d’assistance aux familles confrontées à la radicalisation violente et l’enrôlement djihadiste. En juillet 2015, plus de 2500 signalements de radicalisation avaient été portés à la connaissance de l’État.
N° vert (appel gratuit depuis un poste fixe) : 0 800 005 696 (du lundi au vendredi, de 9 h à 18h) – 24 h / 24 h : formulaire en ligne accessible
Plus d’information : interieur.gouv.fr

Lutter contre les cambriolages
Le plan national de lutte contre les cambriolages et les vols à main armée, lancé en septembre 2013, est toujours en vigueur. Il s’appuie plusieurs dispositifs.
– L’opération tranquillité vacances
En cas d’absence prolongée, il est possible de demander aux services de police ou de gendarmerie la surveillance de son domicile. Ce dispositif est valable toute l’année, pas uniquement pendant les congés scolaires.
En 2014, 387 000 opérations de surveillance ont été assurées (domiciles et commerces).
– A Paris et dans la petite couronne (92, 93, 94), la demande peut se faire en ligne : prefecturedepolice.interieur.gouv.fr
– En dehors de Paris et de la petite couronne, la demande se fait dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie. Pour gagner du temps, un formulaire en ligne est disponible .
– La prévention situationnelle
En 2015, 2 500 référents et correspondants sûreté de la police et de la gendarmerie nationale sont mobilisés au service du plan anti-cambriolage et vol à main armée.
Ils ont suivi une formation spécifique qui leur permet d’analyser des situations de délinquance et d’y apporter des réponses concrètes.
– Les cellules anti-cambriolages
Installées dans tous les départements, les cellules anti-cambriolages contribuent à améliorer l’efficacité des services d’enquête, notamment en facilitant la circulation de l’information opérationnelle.

Prévenir les vols de voitures
Un plan national de lutte contre les vols et les trafics de véhicules et de pièces détachées a été annoncé par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en octobre 2014. Une campagne d’information a été lancée dans la foulée, à destination des automobilistes, pour l’adoption des bons réflexes par le plus grand nombre. Tous les conseils sont en ligne
Plus d’information : interieur.gouv.fr
Cibler les actions de sécurité

Les zones de sécurité prioritaire
Les zones de sécurité prioritaires (ZSP) ont été créées en juillet 2012. Il en existe actuellement 80. Elles ont pour objectif d’apporter des réponses durables et concrètes aux territoires souffrant d’une insécurité quotidienne et d’une délinquance enracinée, ainsi qu’à ceux qui connaissent depuis quelques années une dégradation importante de leurs conditions de sécurité.
Reposant sur la prise en compte des circonstances et des particularismes locaux, ce dispositif est instauré en fonction des besoins de sécurité exprimés par la population.

Les délégués à la cohésion police-population
116 délégués à la cohésion police-population sont actuellement en exercice.
Le dispositif des délégués à la cohésion police population a pour objectif de renforcer la présence de l’État dans les quartiers difficiles. Les délégués à la cohésion police-population sont des policiers retraités, employés dans le cadre de la réserve civile. Ils ont pour vocation d’assurer, sous l’autorité du chef de circonscription de sécurité publique, un renforcement du lien entre la population, les acteurs de terrain et les services de police, et d’être ainsi un relais accessible aux habitants, associations et commerçants.
Développer les démarches en ligne
Pour faciliter et simplifier les démarches des citoyens, le ministère de l’Intérieur propose de plus en plus de services en ligne.
Véhicule, permis de conduire, papiers, vidéo-protection, sécurité privée, associations, élections, formulaire de signalement des comportements des forces de sécurité : une vingtaine de services en ligne sont accessibles.
Plus d’information : interieur.gouv.fr > Mes démarches > Mes téléservices
Exemple de service : la pré-plainte en ligne
La pré-plainte en ligne est un dispositif destiné à améliorer l’accueil des victimes d’infractions. Il permet un signalement immédiat des infractions.
Pour des raisons d’efficacité et des impératifs d’enquête, ce dispositif est réservé aux atteintes contre les biens dont la victime ne connaît pas le ou les auteurs des faits (vols, dégradations, escroqueries…).
Permettant de réduire les délais d’attente lors du dépôt de plainte par un système de prise de rendez-vous, la pré-plainte en ligne représente une avancée dans la simplification des démarches administratives, aussi bien pour les usagers que pour les personnels de police ou de gendarmerie.
pre-plainte-en-ligne.gouv.fr

Aider les victimes
Les victimes font l’objet d’une attention croissante pour être écoutées, orientées, pour déposer plainte, engager des poursuites pénales… La prise en charge des victimes dans les services de gendarmerie et de police fait l’objet de soins particuliers. Dans chaque département, l’aide aux victimes repose notamment sur un référent identifié pour la gendarmerie (officier prévention partenariat) et pour la police (correspondant d’aide aux victimes).
Les permanences d’associations en commissariat et en brigade, la présence d’intervenants sociaux ou de psychologues dans les commissariats, complètent ce dispositif d’accueil des victimes et de partenariats locaux.

Prévenir la violence en milieu scolaire
Des actions de formation et d’information sont développées par les correspondants sécurité de l’école (Police-Gendarmerie), tant auprès des élèves (le racket, la violence, les armes, les conduites à risque, le rôle de la police, la sécurité routière, la maltraitance et les abus sexuels, la citoyenneté…) qu’auprès des personnels de l’éducation nationale (enseignants et personnels éducatifs).

Diaporama Robert Poulain

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