Société des eaux de Marseille : 80 ans et toujours « A d’eau »

La Société des eaux de Marseille se veut en pleine évolution pour, en accompagnant la transformation écologique, « toujours fournir une eau de qualité au quotidien».

Destimed SEM
Sandrine Motte, directrice générale du groupe Eaux de Marseille et Marie Borni, directrice déléguée (Photo Michel Caire)

La Société des Eaux de Marseille fête ses 80 ans sans nostalgie mais avec une forte volonté d’innover comme devaient l’expliquer Sandrine Motte, directrice générale du groupe Eaux de Marseille et Marie Borni, directrice déléguée. « Nous travaillons sur l’innovation avec pour objet de préserver la ressource en eau», indique Sandrine Motte. Une volonté qui se traduit par des progrès techniques en s’appuyant notamment sur des entreprises, des start-up du territoire. Et la Société des Eaux de Marseille (SEM) ne s’arrêtent pas aux seules nouvelles technologies puisqu’elle utilise aussi des chiens aptes à repérer des fuites via le chlore. Reste un vide, le traitement des eaux usées où la France est particulièrement en retard. « Nous sommes en capacité de les traiter afin de les réutiliser… il ne nous manque que les autorisations des autorités pour mettre en œuvre les techniques que nous avons développés», signale la directrice générale.

« La SEM s’est transformée en profondeur ces cinq dernières années »

Lionel Stora, directeur de la Communication, du Marketing et des Relations Institutionnelle insiste sur la transformation en profondeur de la SEM ces cinq dernières années « en accélérant la digitalisation, en faisant évoluer les méthodes de travail et les process et en plaçant l’innovation et la RSE». Sandrine Motte rappelle que la SEM «c’est plus de 50 métiers ce qui nous permet d’offrir de multiples plans de carrière à nos salariés ; c’est 30 recrutements par an, 40 collaborateurs en contrat d’apprentissage chaque année ; plus de 4% de la masse salariale consacrée à la formation ; un index d’égalité Femmes/Hommes de 94% et 90 millions d’euros par an d’achats locaux ». Marie Borni ajoute : « On est là pour travailler sur l’anticipation des risques. Et nous avons la chance d’avoir des équipes qui savent pourquoi elles se lèvent le matin, nos salariés ont une culture de l’engagement très forte dans un contexte qui bouge ». Et ajoute-t-elle : «Quand on nous confie une Délégation de service public on porte le risque et, dans le contexte actuel de réchauffement climatique on peut dire que nous n’avons jamais autant réfléchi pour livrer une eau de qualité tout le temps».

« Des équipes dédiées 24 h sur 24 pour traquer les fuites »

Sandrine Motte reprend : « Notre château d’eau c’est les Alpes et on sait bien que dans le futur il n’y aura plus autant d’eau et qu’il y aura un problème sur la ressource Durance. Nous aurons donc des décisions à prendre comme nos anciens en ont pris avec la construction du canal de Marseille ». Des adaptations qui sont déjà à l’œuvre « avec le déploiement de 240 000 compteurs télérelevés », explique Marie Borni qui annonce : «Et nous avons créé l’application « Mon eau » qui permet de gérer ses consommations et d’être alerté automatiquement.  Nous limitons à moins de 5% de la ressource nos prélèvements dans la Durance en cas de dépassement de sa consommation ou de fuite chez soi. Résultat nous avons deux fois moins de cas de personnes se trouvant avec des factures catastrophique». La société a mis en place des équipes dédiées 24h sur 24 pour traquer les fuites avec des résultats « puisque, quand l’optimisation des rendements réseaux est, en moyenne, au plan national, de 80%, nous en sommes-nous à 86% », signale Sandrine Motte qui poursuit : « Il faut savoir que nous avons mis en place des technologies innovantes pour la détection précoce des fuites avec 1 500 capteurs déployés sur les 3 000km de réseau d’eau potable». Sandrine Motte précise enfin : « Par ailleurs 30 millions d’euros sont investiS par an pour renouveler les canalisations.  Il s’agit pour nous d’être hyper-adaptables. La gestion des risques nous structure ».

« Un million d’euros sont consacrés par an aux personnes défavorisées »

Marie Borni ajoute pour sa part : « Il s’agit pour nous de faire face au réchauffement climatique dans toutes ses dimensions : risque de pénurie, environnement, enjeux économiques et sociaux. Nous consacrons ainsi un million d’euros par an aux personnes défavorisées, somme que nous mettons à disposition des CCAS ».

Sandrine Motte en vient au prix de l’eau : « La moyenne nationale, en 2021, était de 4,30 euros le m3, de 4 euros à Marseille en 2023. L’eau représente 1% du budget des ménages ». A propos des risques, il est souligné  : «Tous les 3-4 mois nous travaillons pour nous préparer à des situations de crise ; comment réagir en situation de coupure d’électricité, de cyber-attaques, de fortes températures et dans les années à venir le problème pour les collectivités sera la facture. Elles ne pourront pas dire à tous que le prix de l’eau est plus cher. Je pense que l’on va vers un système où les premiers m3 seront moins chers, et que le prix augmentera en fonction de la consommation avec une prise en compte des usages (industrie, agriculture…).»

 Michel CAIRE

La société des eaux de Marseille en chiffres

  • 80 ans d’existence.
  • 1 200 collaborateurs.
  • 1,5 million d’habitants desservis en assainissement.
  • 120 millions de m3 d’eau potable distribuées par an.
  • 19 millions de m3 d’eaux usées traités par an.
  • 5 400km de réseau d’eau potable entretenus.
  • 200 millions de chiffre d’affaires annuel société qui opèrent sur 70 communes du territoire métropolitain.

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