Centenaire du génocide arménien – PCF13: « Une reconnaissance utile à la démocratie, contre le négationnisme et l’obscurantisme »

Publié le 22 avril 2015 à  21h00 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  15h33

Le PCF 13 dans une lettre ouverte de revenir sur le génocide arménien: «Le 24 avril 2015, sera commémoré le centenaire du génocide arménien. Un massacre qui a couté la vie à près d’1,5 millions de personnes entre 1915 et 1917 sous l’empire ottoman. Un crime contre la civilisation et l’humanité. Un premier du genre, pourrait-on dire, car malheureusement d’autres ont suivi contre le peuple juif ou le peuple tzigane et plus récemment au Rwanda. A ce jour, une vingtaine de pays ont reconnu officiellement le génocide, dont la France. Le pape François a lui même employé pour la première fois le terme de génocide à propos du massacre des Arméniens, lors de son homélie du 12 avril dernier. Mais malgré l’évidence historique, la Turquie – héritière de l’Empire ottoman – n’évoque pour sa part qu’une guerre civile, doublée d’une famine, dans laquelle 300 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort. Le 24 avril 1915, des milliers d’Arméniens, pour la plupart des intellectuels soupçonnés d’hostilité au gouvernement central de l’Empire ottoman, sont arrêtés à Constantinople (aujourd’hui Istanbul), puis exécutés ou déportés.
C’est la ville de Marseille qui voit arriver les premiers réfugiés rescapés du génocide accueillis en France, munis de leur seul passeport «Nansen» (document d’identité permettant aux réfugiés apatrides de voyager). Ils seront embauchés chez Péchiney à Châteaux-Arnoux ou aux chantiers navals de La Ciotat.
Pour les aider à s’insérer au mieux dans le marché du travail, le Parti Communiste Français met alors en place des groupes de langues. C’est d’ailleurs le premier parti politique en France à s’alarmer sur ce qui est en train de se passer dans l’Empire ottoman. Une déclaration conjointe de la France, la Grande-Bretagne et la Russie est publiée dans l’édition de l’Humanité du 25 mai 1915 et déclare notamment :  » …En présence de ces nouveaux crimes de la Turquie contre l’humanité et la civilisation, les gouvernements alliés font savoir publiquement à la Sublime Porte qu’ils tiendront personnellement responsables desdits crimes tous les membres du gouvernement ottoman ainsi que ceux de ses agents qui se trouveraient impliqués dans de pareils massacres. »
Depuis, les communistes n’ont de cesse de se battre pour que soit reconnu le génocide arménien à commencer par Marcel Cachin ou Guy Ducolonne. Jusqu’à novembre 2000, date à laquelle une loi est enfin votée. En reconnaissant l’existence de ce génocide, le premier du XXe siècle, la République française rendait symboliquement au peuple arménien la part de lui-même qu’il avait perdue. Car nier le génocide dont a été victime le peuple arménien revient à nier l’existence même de ce peuple, qui a pourtant été exterminé pour ce qu’il était. Pour beaucoup, cette reconnaissance a pu être considérée comme un accomplissement, tant il est vrai que les obstacles posés à cette reconnaissance par la loi avaient été nombreux. Pourtant il reste un travail législatif à accomplir, et donc un combat à mener, pour tirer toutes les conséquences de cette loi, c’est l’intégration de la négation de ce crime contre l’humanité dans notre droit pénal. Quoiqu’il en soit, ce génocide n’a toujours pas été reconnu par le gouvernement turc qui continue de mener une communication négationniste. Cette absence de reconnaissance alimente les haines contre les Arméniens mais aussi contre toutes les minorités comme les Kurdes.
En dépit de cette posture, les communautés arméniennes, les forces démocratiques, et notamment une part croissante de la société civile turque, s’organisent pour faire face au discours officiel. Le clivage n’est pas entre les peuples arménien et turc mais entre le négationnisme et la démocratie. Le progrès serait de reconnaitre le crime de génocide et d’ouvrir les archives nationales turques afin que les Arméniens puissent poursuivre leur travail de mémoire. La fédération du PCF des Bouches-du-Rhône, constant dans son engagement, salue la mémoire des victimes et s’associe à la douleur de toute une communauté. Elle continuera à œuvrer pour que vérité et justice soient rendues au peuple arménien.»

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