Élections municipales : Réaction de Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti Socialiste

Publié le 25 mars 2014 à  0h19 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  15h42

Sursaut ! Tous, le 30 mars pour faire barrage à la droite et l’extrême droite

« Sursaut ! Ne pensez ici, aujourd’hui, une seule seconde que je vais vous dire autre chose quoique vous en pensiez : votez à gauche dimanche prochain !
Ne laissez pas le FN et l’UMP l’emporter, vous le regretteriez tous. Ce serait un recul terrible pour les salariés, pour les citoyens, pour les villes, pour les droits sociaux et du travail, pour l’environnement.
Il faut fusionner les listes, additionner les forces, faciliter tous les désistements à gauche. EELV, PRG, PS, FdG, PCF, PG, NPA, LO, etc.
Dans la gestion de vos villes, il n’y a pas photo entre gauche et droite : vous le savez sur tout, logements, aides sociales, environnement, il y a des différences concrètes, parfois légères mais souvent importantes et très importantes, et tout ce qui est mieux est bon à prendre sur ce qui est pire. Chacun de nous, qui a du mal à boucler ses fins de mois, sait ce que ça veut dire. Il y a tant de misère, tant de chômeurs, tant d’inégalités qu’on a la rage, bien sûr. Je suis un syndicaliste et un socialiste, et je sais, au jour le jour, que quand je peux sauver UN salarié, UN salaire, UN droit, je fais œuvre essentielle contre la barbarie du Medef. Je n’oppose pas la réforme à la révolution ni les grands combats politiques nationaux aux gestions quotidiennes : je sais qu’une mairie de gauche aide, et est meilleure, toujours quelque part : pour l’aide sociale, pour l’école, pour le logement, pour l’écologie, la démocratie…
Alors le 30 mars, il faut corriger les votes du 23 mars. En fait dans le pays, la gauche est toujours majoritaire, mais une partie d’entre-elle s’est abstenue. Un sursaut est donc possible. Pour faire barrage à la droite d’autant plus que celle-ci nourrit le FN en son sein.
En même temps il faut le dire à la gauche : c’est un 21 avril municipal. Une Bérézina.
La politique est implacable : si vous êtes de gauche et faites une politique droitière, les électeurs qui ont voté pour vous vous sanctionnent. Si cela avait été une élection législative le 23 mars, combien resterait-il de députés ? Moins qu’en 1993. Moins qu’en 2002.
Donc ce n’est pas la faute à nos élus, à nos édiles municipaux, c’est la faute à la politique nationale de conciliation avec les faiseurs de chômage, avec le Medef, avec la finance. Au fameux « pacte dit de responsabilité » sans contrepartie. Et ce sera pire aux européennes et en 2015 et en 2017 si on continue.
Ce qui s’est passé est extraordinairement lisible : la gauche a été victime d’une abstention à gauche par mécontentement de la politique, non pas des maires, mais du gouvernement.
La droite a été victime de ses divisions, corruptions, échecs et excès, les électeurs ont glissé de l’UMP au FN. Il n’y a pas de glissement de l’électorat de gauche vers droite. Mais l’abstention à gauche fait mécaniquement monter la droite, sans que celle-ci ne gagne des voix.
Faire barrage à la droite est immédiatement primordial sur tout le reste : on changera la gauche d’autant plus facilement qu’elle n’aura pas trop perdu. Plus la pression de la droite sera forte moins on y parviendra. Unissons nos listes, rassemblons les forces, limitons les dégâts.
Et tout le monde a pu le vérifier en cette occasion, une fois de plus, l’échec d’une partie de la gauche ne nourrit pas une autre partie de la gauche. Ceux qui ont voulu être « autonomes » au lieu de s’associer pour influencer ont perdu aussi. Les électeurs mettent toute la gauche dans le même sac.
La bonne politique n’est pas de diviser mais d’unir. Il ne sert à rien de partir dans des polémiques gauche contre gauche : c’est ensemble qu’il faut réorienter, reconstruire. Unité de toute la gauche ! Un seul salariat, une seule gauche.
Bien sûr, il ne peut s’agir que d’une unité qui transforme, change, ouvre une autre dynamique politique.
Pour lutter contre le chômage de masse ce n’est pas aux fauteurs de chômeurs patronat-Medef qu’il faut le demander, au contraire, il faut les arrêter, les contrôler, les contraindre, les forcer à arrêter le pillage du travail et la spéculation financière dans laquelle ils sont tous engagés. Si on leur donne des milliards, et le vrai faux « pacte de responsabilité » ils s’en goinfreront et le verseront dans le puits sans fond de leurs dividendes. Au contraire, il faut leur imposer les règles républicaines qu’ils ne respectent pas, le respect de l’emploi qu’ils piétinent, et briser leur soif de spéculation qui nous ruine. Il faut 32 h hebdomadaires sans perte de salaire, un smic à 1 700 euros, la retraite à 60 ans pour tous, pas de salaire ni revenu supérieur à 20 fois le Smic.
Si on veut avancer il faut battre la droite le 30 mars comme condition, comme moyen pour changer, réorienter la gauche ».

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