Fusillade dans la synagogue de Pittsburgh : L’antisémitisme annonce ou révèle une démocratie menacée par l’extrémisme identitaire

Publié le 28 octobre 2018 à  19h36 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  14h54

Après les assassinats de fidèles en prières dans la synagogue «Arbre de vie» de Pittsburgh, la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation exprime sa grande émotion et sa profonde sympathie aux blessés et aux familles des victimes. «La Fondation du Camp des Milles est au travail avec l’université de Yale, le Musée national de l’Holocauste à Washington et des ONG américaines afin de décliner aux USA ses outils scientifiques et pédagogiques d’analyse et d’alerte pour la démocratie, à partir de l’expérience historique convergente de la Shoah et des autres grands génocides. La Fondation rappelle que la HIAS,(Hebrew Immigrants Aid Society), dénoncée par le tueur d’extrême droite pour son action humanitaire envers les migrants, est une organisation juive qui aide depuis plus de 120 ans les réfugiés, y compris pendant leur internement au Camp des Milles. Comme l’Europe, l’Amérique est aujourd’hui confrontée à l’extrémisme identitaire nationaliste ou religieux. Le secrétaire général de l’ONU alertait récemment sur ce phénomène devenu mondial et croissant. Et historiquement, l’antisémitisme, porté par l’extrémisme identitaire, est un « avertisseur d’incendie » pour l’ensemble de la société. La seconde guerre mondiale fut la plus terrible illustration historique de cet antisémitisme annonciateur et révélateur des dérèglements qui menacent une société. L’avertissement n’avait pas été entendu à l’époque, et le monde fut embrasé. Comme il a été sous estimé en France à partir de 2000, faisant perdre un temps précieux à la défense de notre démocratie face aux extrémismes qui se sont développés depuis. Et l’on voit bien aujourd’hui que l’antisémitisme est porté par deux extrémismes, djihadiste et nationaliste, qui s’alimentent l’un l’autre et prennent en tenaille la démocratie en France et en Europe.
Les dérives verbales xénophobes, racistes ou antisémites libèrent d’abord la parole puis les actes. D’abord contre des cibles minoritaires. Puis de plus en plus largement. Jusqu’à menacer la paix civile.
»

L’antisémitisme, un indicateur de l’état général de la société ? Décryptage d’Alain chouraqui, directeur de Recherche émérite au CNRS, Président de la Fondation du Camp des Milles- Mémoire et Éducation – Prix Seligmann contre le racisme, l’intolérance et l’injustice -Voir la vidéo ▶ campdesmilles.org/videos

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