Le prix Nobel de la paix est décerné à l’avocat biélorusse Ales Bialiatski, à l’ONG russe Memorial et au Centre pour les libertés civiles en Ukraine

Publié le 7 octobre 2022 à  12h47 - Dernière mise à  jour le 19 décembre 2022 à  12h02

Le Prix du Nobel de la Paix d’être décerné ce vendredi 7 octobre. Et ce sont des lauréats multiples qui ont été récompensés par le comité norvégien : l’opposant bélarusse Ales Bialiatski, et deux ONG de défense des droits humain la russe Memorial et l’ukrainienne Center for Civil liberties.

Il s’agit donc d’un individu et deux organisations internationales, alors que les noms du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de l’opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa revenaient régulièrement ces derniers jours comme favoris.

L’un des lauréats emprisonné en Biélorussie

Ales Bialiatski, dont le nom a été annoncé en premier, est l’un des hommes qui ont initié un mouvement pro-démocratie en Biélorussie. Il a notamment fondé l’organisation Viasna (qui signifie printemps) en 1996, afin de documenter les méthodes du régime contre les opposants, et notamment la torture des prisonniers politiques.

Le comité Nobel a profité de ce prix pour appeler la Biélorussie à libérer le colauréat Ales Bialiatski, arrêté de nouveau en 2020 après un vaste mouvement de protestation contre le régime. «Notre message est d’exhorter les autorités en Biélorussie à libérer M. Beliatski et nous espérons que cela se produira et qu’il viendra à Oslo pour recevoir le prix», a déclaré la présidente , la Norvégienne Berit Reiss-Andersen. Figure du mouvement prodémocratie à partir des années 1980 en Biélorussie, Ales Bialiatski a «dédié sa vie à la promotion de la démocratie et du développement pacifique dans son pays», souligne le comité Nobel.

L’ONG russe Memorial, elle, existe depuis l’époque communiste. Créée en 1987, elle œuvre depuis 35 ans pour que la mémoire de ceux qui ont lutté contre les atrocités du régime soviétique ne soit pas oubliée. Son idée directrice est qu’en n’oubliant pas le passé, on évite de reproduire ces crimes. Une inspiration qui se traduit aujourd’hui par un engagement en faveur de la promotion des droits de l’homme, contre le militarisme et au travers d’investigations des crimes commis par Moscou en Tchétchénie. C’est d’ailleurs dans cette région que la directrice locale de l’ONG, la journaliste Natalia Estemirova, a été abattue en 2009 du fait de son travail au service de la mémoire. «En plus d’établir un centre de documentation sur les victimes de l’ère stalinienne, Memorial a compilé et systématisé des informations sur l’oppression politique et les violations des droits de l’homme en Russie», précise le communiqué du comité.

Enfin, le Center for Civil liberties est un acteur majeur du combat pour la démocratie en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe, il œuvre essentiellement pour documenter et enquêter sur les crimes de guerre commis par l’envahisseur. Comme le mentionne le comité Nobel, «il joue ainsi un rôle central pour établir les responsabilités» d’exactions dans ce conflit.
La rédaction

Articles similaires

Aller au contenu principal