Décès de Jacques Chirac. réactions de Renaud Muselier, Christian Estrosi, Bruno Gilles, Maryse Joissains-Masini, Martine Vassal, Benoît Payan

Publié le 26 septembre 2019 à  17h00 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  12h38

Le Président Jacques Chirac est décédé cette nuit. Nombre de réactions ont mis en lumière le parcours de cet homme qui a porté haut les couleurs de la France.

Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

«Je suis bouleversé par la disparition de Jacques Chirac. Il était un homme exceptionnel qui a marqué ma vie et son époque. Il aimait la France comme personne. Avec François Baroin, Christian Jacob et Philippe Briand, nous étions surnommés les « bébés Chirac ». Aujourd’hui, je me sens orphelin. J’ai une profonde tendresse pour cet homme exceptionnel par sa culture, sa dignité, son âme, son humour et sa vision politique. Il avait pour destin de servir la France. En digne héritier du Général de Gaulle et du Président Pompidou, il a consacré toute sa vie à servir son pays. Jacques Chirac, c’était l’esprit de compagnonnage, un fédérateur hors-norme au service d’idéaux républicains avec lesquels il ne transigeait jamais. J’ai eu la chance dans ma vie de le côtoyer à de nombreuses reprises. Dans le cadre du mouvement des Jeunes du RPR d’abord, où nous avons été de tous ses combats politiques, notamment pour la campagne présidentielle de 1995. Puis, en tant que Secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans son Gouvernement. Ce fût la plus grande fierté de ma vie d’avoir la chance de servir la France à ses côtés, dans une période où, par sa parole et par ses actes, il a fait rayonner et entendre la voix de la France dans le monde entier et où ses analyses géopolitiques se sont toujours révélées exactes. C’était un géant qui savait se mettre à hauteur d’homme. J’ai parcouru le monde pour lui lorsque j’étais son Ministre et ai pu mesurer alors à quel point il était aimé et respecté. Afin de lui rendre hommage, j’ai immédiatement fait mettre les drapeaux de la Région en berne et nous ouvrons dès cet après-midi des cahiers de condoléances. J’adresse mes condoléances les plus attristées et mes pensées les plus chaleureuses à son épouse Bernadette, à sa fille Claude et à l’ensemble des membres de sa famille.»

Christian Estrosi, maire de Nice, président de la métropole Nice Côte d’Azur et président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

«Jacques Chirac est mort. Même si nous la craignions tous, la nouvelle m’a plongé dans une grande tristesse. Jacques Chirac, pour moi, c’était la vitalité, c’était l’énergie, c’était la fidélité à ses amis et ses proches, et c’était avant tout la passion de la France.
J’ai été ministre de l’Aménagement du territoire aux côtés de Nicolas Sarkozy sous sa présidence. J’ai été marqué, alors, par son attachement viscéral à la ruralité et sa fidélité à ses terres corréziennes. J’ai eu la chance de partager avec lui des temps forts de la vie publique et de la gouvernance et de participer à de grandes réformes : les pôles de compétitivité et d’excellence rurale ou l’arrivée de la TNT. Régulièrement, il m’interpellait sur ces sujets afin d’être certain que le gouvernement y prêtait une grande attention. Je n’oublie pas non plus les liens quasi-filiaux qui l’unissaient à Georges Pompidou et le rôle qu’il a joué en tant que ministre de l’Agriculture et de l’Emploi.
Il a été, aussi, le fondateur du RPR, ce mouvement politique qui m’a accueilli lorsque j’ai fait le choix de me consacrer au service des Français et dont je continue de me revendiquer, avec fierté et avec fermeté. Et puis, il y a son combat contre le Front National, son discours du Vel’ d’Hiv’ reconnaissant la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs et sa position ferme à l’égard des États-Unis sur la guerre en Irak de 2003. Pour moi, ce sont là des éléments extrêmement forts de son action de Président de la République. Tout au long de son parcours politique, Jacques Chirac s’est confondu avec cette France des Trente Glorieuses qui aspirait encore à jouer un rôle dans le monde et avait confiance en son destin. C’est probablement cette image que les Français affectionnaient chez lui, et que, comme eux, j’appréciais. A la suite des fondateurs de notre Ve République, il en était aussi l’incarnation la plus achevée, par ses études, par les hautes fonctions gouvernementales qu’il a occupées, par sa conception de l’action politique. Il avait enfin à cœur de préserver les équilibres de notre société, secouée aujourd’hui si brutalement par les fractures qu’il avait perçues, sans parvenir à les réduire tout à fait. Je salue enfin l’homme chaleureux et cultivé qu’il était, le citoyen engagé, l’infatigable serviteur de notre pays. Son empathie, son humanité, son humour nous manqueront, comme elles manqueront à sa fille Claude et à son petit-fils Martin, à qui j’adresse mes condoléances. J’ai aussi une pensée toute particulière pour son épouse, Bernadette, citoyenne d’honneur de notre ville, Niçoise de cœur, qui a toujours étroitement associé Nice et les Niçois aux opérations Pièces-jaunes et nous a permis de créer dans notre ville l’institut Claude-Pompidou, au bénéfice de tous nos aînés que le grand âge amoindrit si cruellement. Avec la disparition de Jacques Chirac, je vois aujourd’hui, non pas se tourner une page, mais se fermer un livre tout entier. Un livre d’histoire, où il occupera désormais une place émérite.

Bruno Gilles, sénateur LR de Marseille

C’est avec une profonde tristesse que j’apprends le décès de l’ancien Président de la République Jacques Chirac. J’ai une pensée émue pour sa femme Bernadette et pour sa fille, mon amie Claude. La France perd aujourd’hui un grand d’homme d’État et les Français perdent un homme simple, proche d’eux et tant attaché à ses racines. Qu’on l’ait aimé ou qu’on l’ait combattu, il nous lègue un immense héritage. Avec une énergie sans pareille, un sens politique inégalé et une aptitude à forcer un destin contraire, il aura marqué notre histoire commune. Pas un instant il n’a cessé d’agir pour la France.
Cette émotion, je la ressens non seulement en tant que gaulliste mais également à titre personnel. C’est grâce à Jacques Chirac que je suis entré en politique et que j’ai compris le sens de l’engagement. J’ai été séduit par l’homme, sa fougue et sa détermination. J’ai tellement appris de son amour et de sa passion pour les gens. Profondément humain et pourtant si secret, il reste pour moi un modèle dont je ne cesserai de m’inspirer. Dès 1994, alors personne ne croyait en sa candidature à la présidentielle, nous avons ont été les premiers avec mon ami Renaud Muselier à travailler à ses côtés, ici à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône. Je repense à ces deux campagnes présidentielles, de 1995 et de 2002, où il m’avait fait l’honneur de me confier la lourde tâche d’être son directeur de campagne départemental. Je repense à ces moments où on arpentait les routes à la rencontre des françaises et des français …
Il me revient ce souvenir de février 1995 et du Dôme de Marseille plein à craquer, qui fût le tournant de la campagne et le tremplin de la victoire finale. Sachons nous montrer digne de héritage. « La politique, ça ne consiste pas à suivre le courant, mais à indiquer le cap ». Jacques Chirac.

Maryse Joissains-Masini, maire d’Aix-en-Provence

«C’est avec une immense tristesse que j’apprends le décès de Jacques Chirac. Il incarnait mieux que quiconque la fonction présidentielle. Lorsqu’il n’a plus été Président de la République il est resté un repère pour tous les Français. Il aimait profondément les gens et les Français le savaient. Je garderai le souvenir d’un homme courageux qui faisait face à ses responsabilités. Il m’avait appelée personnellement pour m’annoncer qu’il souhaitait me décorer de la Légion d’honneur pour mon engagement en tant qu’avocate auprès des victimes du sang contaminé et de l’amiante qui m’avait permis de lancer le principe de précaution. Je garde un souvenir heureux et fort de ce moment à l’Élysée. Mes pensées vont à sa famille et à ses proches.»

Martine Vassal, présidente du Département 13 et de la Métropole Aix-Marseille-Provence

«C’est avec une très profonde émotion que je veux saluer la mémoire de Jacques Chirac, celle d’un très grand homme d’État et dire toute ma solidarité et mes condoléances à sa famille et à ses proches dans ce moment de grande tristesse pour l’ensemble de notre pays. Car oui, rares sont les hommes politiques, dans l’Histoire de France, à avoir réussi à rassembler autant la communauté nationale, à préserver une aussi grande popularité. Je veux saluer la carrière politique d’un homme qui aura énormément donné à la France, à celui qui a très largement contribué à faire émerger et à structurer la droite républicaine française. L’empreinte que laisse Jacques Chirac est immense et son exemple a inspiré tant de parcours politiques. Jacques Chirac, c’était aussi un courage hors norme, qui a permis de faire grandir notre pays, avec ses prises de position très fortes face aux États-Unis, ou à l’occasion de la guerre en Irak.
Il savait également faire preuve d’une grande modernité et je pense notamment à sa préoccupation environnementale avec sa phrase restée dans toutes les mémoires et plus que jamais d’actualité : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Je me souviens de ses prises de paroles, toujours empreintes d’une grande humanité et d’un charisme uniques. Il savait mieux que personne galvaniser, rassembler et guider sa famille politique. Il laisse un vide immense, mais je suis persuadée que son esprit et sa force continueront longtemps de flotter au-dessus de notre pays pour lui préserver toute sa grandeur.»

Benoît Payan, président du groupe socialiste à la mairie de Marseille

«La France vient de perdre son 22e Président de la République et c’est avec émotion que j’ai appris le décès de Jacques Chirac ce matin. Bien-sûr, je n’ai que très rarement partagé ses convictions, et me suis opposé, parfois farouchement, à ses prises de position. Mais si tout est politique, la politique n’est pas tout et je me dois de reconnaître et d’estimer l’homme libre et de conviction qu’il a été. De son vote pour l’abolition de la peine de mort en 1981, à son opposition à la guerre en Irak en passant par sa conversion à l’écologie, son parcours atypique a souvent bousculé sa propre famille politique. Père du musée du Quai Branly, il était également de ceux qui savent que la culture émancipe, libère, questionne et ouvre vers d’autres horizons. Sorti de la vie partisane, il était devenu le symbole nostalgique d’une époque révolue. Ministre, Premier ministre, maire de Paris, Président du Conseil Général et député de la Corrèze… le « jeune loup » de la droite, qui commença sa vie politique en vendant l’Humanité, et qui occupa toutes les fonctions n’est plus. Sa voix et sa présence manqueront bien au-delà de sa famille politique, aujourd’hui dans la peine, et à qui je veux présenter mes sincères condoléances.»
La rédaction

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