Publié le 15 août 2019 à 10h02 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 12h07
Ce jeudi 15 août, est fêtée l’Assomption, fête chrétienne, dédiée à la Vierge Marie. Elle est, avec Noël, l’Ascension et la Toussaint, l’une des quatre grandes fêtes célébrée en France par les catholiques. Mais quelle est l’origine de cette fête célébrée en plein mois d’août ?
En Orient
L’Assomption est une fête née dans la nuit des temps en Orient, qui s’est rapidement propagée. Sa célébration universelle a une influence décisive sur la définition de l’Assomption comme dogme de la foi par Pie XII (Munificentissimus Deus – 1er novembre 1950). La fête de l’Assomption est née à Jérusalem, mais il est difficile de savoir à quelle époque. L’origine précise de la fête du 15 août tient peut-être à la consécration à cette date, par l’évêque Juvénal (422-458) d’une église dédiée à Marie à Kathisma (étape supposée de la Vierge entre Nazareth et Bethléem). Elle a plus probablement pour origine la consécration d’une autre église à Gethsémani, à côté de Jérusalem, au VIe siècle, là où certaines traditions affirmaient que la Vierge avait fini sa vie terrestre. Quoi qu’il en soit, la fête fut étendue à tout l’empire part l’empereur Maurice (582-602), sous le nom de Dormition (Koimelis) de la Vierge Marie. Elle a toujours été célébrée le 15 août. Cette fête, en Orient, a toujours depuis revêtu une importance particulière : l’année liturgique «s’ouvre» quasiment avec le 8 septembre – fête de la naissance de Marie- et «s’achève» le 15 août, fête de son retour à Dieu : toute l’année liturgique est ainsi placée sous le patronage de Marie.
En Occident
Comme souvent à cette époque, l’Église de Rome est en retard sur l’Église de Constantinople : on est sûr que la fête de l’Assomption n’y était pas célébrée sous Grégoire le Grand († 604) mais qu’elle l’était en 690. On pense donc qu’elle fut instaurée par la Pape Serge 1er (687-701), lui-même d’origine syriaque. Elle fut longtemps accompagnée d’une procession nocturne qui a été supprimée par le Pape Pie V (en 1566), à cause des nombreux abus qui l’entouraient. Elle a longtemps été précédée d’un jeûne et, en différents diocèses de l’Europe du Sud, elle pouvait être le temps de la bénédiction du fourrage et de l’offrande des premières récoltes.
Que fête-t-on à l’Assomption ?
Malgré la discrétion des Évangiles, les premiers chrétiens n’ont pas mis longtemps à réfléchir à la place de Marie dans leur foi. Ils ont rapidement voulu célébrer ses derniers moments, comme ils le faisaient pour honorer leurs saints. À cause du caractère unique de sa coopération, une croyance se répand : son «endormissement» -sa Dormition- consiste en réalité en son élévation, corps et âme, au ciel par Dieu. La fête exprime cette croyance : chaque 15 août, les chrétiens célèbrent à la fois la mort, la résurrection, l’entrée au paradis et le couronnement de la Vierge Marie. En 1950, le pape Pie XII estime utile de proposer une définition plus précise : «La Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort ». La définition fait partie des dogmes de l’Église.
L’Assomption de Marie dans le sillage de l’Ascension du Christ
On associe souvent l’Assomption de Marie avec l’Ascension du Christ ; de fait, les mots se ressemblent et il y a dans les deux cas une montée mystérieuse au ciel dans la gloire de Dieu. Pourtant, «assomption» ne vient pas du verbe latin «ascendere» (monter, s’élever), qui a donné « Ascension », mais d’«assumere» (assumer, enlever). L’étymologie souligne l’initiative divine : Marie ne s’élève pas toute seule vers le ciel, c’est Dieu qui fait le choix de l’«assumer», corps et âme, en la réunissant à son Fils sans attendre la résurrection finale, tant elle a su s’unir, corps et âme, à Lui dès sa vie terrestre. Dans le sillage de l’Ascension, Marie inaugure le destin ouvert aux hommes par la résurrection de son Fils et anticipe ce qui deviendra la condition des sauvés à la fin des temps.
Source Église Catholique